Quelques centaines de jeunes volontaires en service civique se sont retrouvés dans une ambiance festive au Parc de Choisy ce mardi, à l’initiative de la Direction interministérielle de la cohésion sociale dont l’objectif est d’atteindre les 1300 volontaires dans le département.
Un objectif d’autant plus important à atteindre qu’il convient en parallèle de réduire le nombre des contrats aidés “Vous créez du lien social dans une société qui manque parfois de repères“, encourage le préfet du Val-de-Marne, Laurent Prévost. “Les projets répondent à des besoins qui ne seraient pas ou peu pris en compte sans votre présence. L’accompagnement des visiteurs et des patients dans les hôpitaux, la promotion de pratiques sportives féminines, l’encadrement des enfants et des jeunes vers la réussite scolaire à l’école, et bientôt dans les collèges et les lycées …”
A l’hôpital Albert Chenevier, Karen a réalisé une mission de six mois au sein de l’association Banlieue Sans Frontières en Action (BSFA) en tant que jeune accompagnante de personnes fragiles ou “gilet bleu” en raison de leur tenue. “Je m’occupais des patients qui étaient atteints de problèmes neurologiques et psychiatriques, des personnes en service de gériatrie, très malades. On faisait des activités, des sorties, des promenades, du théâtre, des petits jeux pour les stimuler un petit peu. On avait un vrai impact sur les patients. Cela nous rendait heureux de pouvoir faire quelque chose pour d’autres personnes. On peut apporter quelque chose aux gens. Cela m’a donné un vrai élan dans ma vie et m’a poussée à continuer dans cette direction”, raconte la jeune fille. Après avoir manqué le baccalauréat à deux reprises, la volontaire n’a jamais lâché. Et c’est en partie grâce à la mission qu’elle menait en parallèle de l’école qu’elle a trouvé les ressources pour l’obtenir, insiste-t-elle. Aujourd’hui, elle est gestionnaire au service facturation et frais de séjour à l’hôpital Henri Mondor de Créteil.
“Cela m’a apporté un peu de repères … plus j’avançais, plus je comprenais certaines choses, que mes problèmes n’étaient pas si graves” confie également Amine, 21 ans, fraîchement responsable des “gilets bleus” dans le même hôpital. “Le milieu hospitalier suscite des vocations” observe Théodore Yamou, président de l’association BSFA. “On a réussi à insérer plus de 100 jeunes en situation de décrochage scolaire” .
Pour accompagner ces jeunes durant la journée, le village de l’engagement mettait en avant tout ce qui pouvait contribuer au dispositif. La réussite scolaire était l’un des axes centraux mais aussi l’emploi avec la participation de la Mission locale des Bords de Marne et Pôle Emploi.
Le champion du monde de double dutch en service civique
Une douzaine d’ateliers étaient ensuite prévus, dont notamment une initiation au double dutch, sport américain de plus en plus en vogue en France. Et c’est Stevens Fairn, champion du monde 2013 de la discipline, lui aussi en service civique pour le comité départemental du double dutch, qui a fait le spectacle avec ses camarades! “C’est mon parcours qui m’a donné envie de partager mon savoir, d’avoir encore plus d’expérience en allant dans chaque école pour aider les jeunes à développer leur motricité“, explique-t-il. . “On a réalisé des inter-écoles et des inter-classes. On intervient aussi dans les quartiers. Ça nous aide à promouvoir ce sport qui est peu connu. C’est enrichissant pour nous“, indique Gabriela, au club depuis quatre ans.
Au programme également : les arts martiaux avec l’Avenir sportif d’Orly,et aussi un circuit en fauteuil roulant avec l’Institut Val-Mandé, de l’initiation au secourisme avec la CLJ 94 (Centre de loisirs jeunesse Police du Val-de-Marne), et encore un atelier citoyenneté avec la Ligue de l’enseignement ou un atelier de recyclage de palettes avec la mairie de Villiers-sur-Marne…
En Val-de-Marne, ce sont en tout 777 jeunes volontaires qui ont œuvré durant l’année 2016. Aujourd’hui, le service civique en compte près d’un millier. « On a un objectif à 1 300 volontaires dans le département” annonce Christophe De Freitas, chef du service jeunesse à la Direction interministérielle de la cohésion sociale du Val-de-Marne. Cette journée n’a pas vocation à participer du développement mais c’est un moyen de remercier les volontaires et les organismes d’accueil. C’est vraiment une journée festive où on voulait donner l’opportunité aux volontaires de partager ce qu’ils font. Ces stands permettent de mettre tout le monde en relation, et de ne pas s’arrêter à un numéro de téléphone, un nom, une carte de visite… On fait aussi beaucoup de “civique-dating” à l’université, et des journées à la rencontres des jeunes, car le dispositif est encore un peu méconnu malgré les grandes campagnes nationales. On veut faire en sorte que chacun sente qu’il y a une opportunité dans une césure universitaire, ou une période où on ne sait pas trop quoi faire. Pour cette jeunesse, parler d’une expérience réussie aide au développement“, explique Christophe De Freitas. “Aujourd’hui, plus d’une centaine de missions à l’Education nationale sont proposées pour aider les collégiens et les lycéens à faire leurs devoirs. L’année dernière, on n’a pas réussi à pouvoir ces missions. On n’a eu qu’une trentaine de jeunes sur 120 postes. C’est bien qu’on puisse au moins informer les volontaires sur leur existence“. Un civique-dating se tiendra justement sur le parvis de l’université de Créteil le mardi 10 octobre prochain.
Service civique mode d’emploi
Qui peut employer ? “Sont éligibles à l’agrément d’engagement de Service Civique, les organismes sans but lucratif ou les personnes morales de droit public de droit français. L’engagement de Service Civique ne peut pas être réalisé dans une association cultuelle, politique, une congrégation, une fondation d’entreprise ou un comité d’entreprise“, indique le site dédié aux services civiques. Les volontaires ne doivent pas substituer aux employés.
Quelle mission pour quelle salaire ? Les missions peuvent être d’une durée de 6 à 12 mois et doivent être d’intérêt général (solidarité, santé, éducation pour tous, culture et loisirs, sport, environnement, mémoire et citoyenneté, développement international et action humanitaire, intervention d’urgence), elles doivent
représenter au moins 24 heures hebdomadaires et donnent lieu au versement d’une indemnité de 580,55 € dont 472,97 € par l’Etat et 107,58 € par l’organisme.
Voir le site dédié au service civique
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