Manifestation | | 21/03/2017
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Occupation du MIN par les sans-papiers : les négociations se poursuivent

Occupation du MIN par les sans-papiers : les négociations se poursuivent © Fb

Encadrés par la CGT, une centaine de travailleurs sans-papier occupent toujours le hall de la tour Semmaris ce mardi 21 mars pour obtenir leur régularisation. Ce lundi, des négociations se sont tenues une bonne partie de l’après-midi entre le syndicat et la préfecture, après une conférence de presse le matin. Une nouvelle réunion d’étape est prévue mercredi.

Depuis jeudi matin, les drapeaux rouges de la CGT flottent à l’entrée de la tour de la Semmaris, la société qui exploite le MIN de Rungis. La cible, ce n’est pas la Semmaris directement certes, mais les centaines d’entreprises qui fourmillent à l’intérieur de cet immense marché de gros, employant quelques 12 000 personnes. Parmi les actifs qui rejoignent le MIN chaque soir, cela fait plusieurs mois que 120 employés tentent d’obtenir leur régularisation, mais c’est ce jeudi au lever du jour qu’ils ont débrayé. «Ils se mettent en danger en se déclarant grévistes mais c’est leur seule façon d’agir pour ne plus être déconsidéré et bénéficier de l’égalité des droits», motive Philippe Jaloustre, responsable du collectif migrants de la CGT Val-de-Marne.  «On est rentré ici tous ensemble, on ressortira d’ici tous ensemble quand nous aurons obtenu ce que nous demandons», prévient le délégué.

“Le MIN de Rungis est le premier marché international au monde de produits frais. C’est une vitrine qui s’exporte et donne des conseils pour construire d’autres marchés sur le même modèle. Nous aimerions donc qu’il soit exemplaire sur tous les plans, ce qui n’est pas le cas actuellement puisqu’il y a 120 travailleurs sans papier qui sont exploités et permettent de tirer les salaires vers le bas. Nous soutiendrons ce mouvement jusqu’à ce que tous les travailleurs obtiennent leurs papiers”, ajoute Christian Favier, sénateur et président PCF du Conseil départemental, venu sur place avec la sénatrice Laurence Cohen.

Sur place, il y a par exemple B, Malien âgé de 31 ans. Arrivé en France il y a cinq ans, il s’occupe de la sécurité.  «J‘ai fait de la manutention en poissonnerie et en fruits et légumes, et enchaîné les contrats à durée déterminée et les intérims, à chaque fois pour des périodes de 2 mois à 3 mois, entrecoupées de périodes d’inactivité, mais je ne touchais pas d’allocations chômage car je n’ai pas de papiers», décrit-il. A ces côté, M a lui aussi travaillé pour des agences d’intérim qui l’ont envoyé en mission au MIN ces trois dernières années. «Si je suis venu en France il y a six ans, c’était pour trouver du travail et envoyer de l’argent à ma famille restée au Mali. En général, je leur envoie la moitié de ma paye. Gréviste, je ne vais rien pouvoir leur envoyer et ils vont être en difficulté», s’inquiète l’homme d’une trentaine d’année, même si sur place, l’ambiance est bonne. «On n’est pas fatigué», scandent syndicalistes et grévistes en choeur.

Ce lundi, une délégation d’entreprises du marché de Rungis faisant travailler les sans papiers, des représentants de la Semmaris et de la préfecture se sont à nouveau réunis avec une délégation de la CGT durant une bonne partie de l’après-midi. «Cette réunion a permis de cerner clairement les obligations de chacune des parties. Les employeurs du site, autres que les agences d’intérim, sont également dans le processus d’établissement des contrats de travail»,  pointe Philippe Jaloustre. Les discussions doivent encore se poursuivre et une réunion d’étape est d’ores et déjà déjà programmée mercredi. Du côté de la préfecture, on indique attendre la transmission des dossiers de la part des demandeurs afin de pouvoir les étudier au plus vite, et l’on précise qu’aucun dossier individuel n’a encore été présenté.

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