Société | | 09/11/2017
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Le parcours d’embûches d’une fille qui aime la mécanique

Le parcours d’embûches d’une fille qui aime la mécanique

Une nana dans un garage ? Et puis quoi encore ? Il n’y a même pas de vestiaire fille… On a beau dire, on a beau faire, les stéréotypes de genre résistent encore dans certains milieux plus que d’autres. Et il faut des personnalités sacrément volontaires, à l’instar de Yoany, pour se coller à les déconstruire…

Yoany, la mécanique, elle a toujours aimé cela, depuis qu’elle est toute petite. Dans sa famille en Guadeloupe, cette passion n’enchante guère les parents, inquiets pour son avenir. Pour avoir la paix, Yoany décide donc de faire un bac STI2D et de venir en métropole, bien décidée à tracer sa route comme elle l’entend une fois le bac en poche. “C’est en allant dans un service jeunesse pour m’aider à préparer un CV que j’ai expliqué ce que je voulais faire. On m’a conseillée de chercher une formation en alternance. Après, j’ai cherché sur Internet, j’ai trouvé le CFI d’Orly, envoyé ma candidature, passé des entretiens, et j’ai été sélectionnée. Le plus dur a été ensuite de trouver une entreprise qui voulait bien me prendre”, explique l’étudiante, seule fille de sa promo dans la filière automobile du CFI. “J’ai contacté des dizaines d’entreprises mais il y avait toujours une réticence. Parfois, les gens m’appelaient après avoir reçu mon CV, car mon prénom n’est pas spécialement féminin, mais dès que l’on entendait ma voix c’était fini. Les employeurs avaient peur que je n’ai pas envie de mettre les mains dans le cambouis, ou alors on m’expliquait que l’atelier ne disposait pas de vestiaire fille“, témoigne Yoany. Heureusement, il en faut un peu plus pour la décourager. “Le CFI m’a beaucoup aidée et conseillée. Et finalement, j’ai proposé aux entreprises qu’elles me prennent en stage pour me mettre à l’épreuve, avant de me prendre en apprentissage. C’est comme cela que j’ai pu rentrer dans une société de nettoyage dont il faut entretenir les véhicules. Cette fois, je dois signer mon contrat dans les jours qui viennent”, se réjouit-elle.

Une nouvelle victoire qui devrait lui permettre de mettre fin à une autre galère, celle du logement. Hébergée depuis plusieurs mois par une amie, la jeune femme devrait enfin pouvoir prétendre à un logement, grâce à son revenu d’étudiante en alternance et aux allocations logement.

“Au sein du CFI, il y a 3% de filles. La mixité apporte énormément dans les groupes. Nous ne pouvons pas forcer les goûts des élèves mais nous travaillons avec les CIO“, indique Didier Godement, directeur général adjoint du CFI. Au total, le CFI accueille 864 élèves et est réparti sur deux sites, celui d’Orly (460 élèves) est spécialisé dans les métiers de l’automobile, du froid, et la maintenance des grandes cuisines, et celui de Montigny-le-Bretonneux, dans la robotique, domotique.

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