C’était une première. En juin 2017, le Conseil de territoire Paris Est Marne et Bois a retoqué le PLU d’une de ses villes membres, celui de Champigny-sur-Marne, accédant aux arguments de son opposition municipale.
Une première car en principe, les conseils de territoire, même s’ils sont de majorité droite ou gauche, ne prennent pas position sur les affaires internes des communes. Ce refus d’adopter le PLU par le conseil à majorité LR, en raison des projets de nouveaux logements sociaux dans la ville, a du reste été vécu comme une provocation par la majorité municipale PCF. Et quelques jours après, le Conseil de territoire Grand Orly Seine Bièvre, présidé par un élu PCF, ne s’est pas privé de faire de même avec celui du Villeneuve-le-Roi, lequel devrait être à nouveau soumis au vote prochainement, dans un contexte très polémique.
Alors que le Conseil de territoire de l’EPT (Etablissement public territorial) Paris Est Marne et Bois doit se réunir le 25 septembre, le maire de Champigny-sur-Marne, Dominique Adenot, appelle le territoire à que ‘il “n’oublie pas l’objectif affiché au départ d’un Territoire respectueux, constructif et bénéfique pour tous”. “Sinon, cela voudrait dire que les villes sont sous tutelle”, lance l’édile, qui fait la liste de ce qu’il appelle un “acharnement contre le droit au logement“, citant notamment la réduction des allocations logement, y compris HLM. “60 euros de moins par mois pour les locataires d’HLM ! Et ce serait à leurs organismes de se débrouiller en baissant les loyers. Impossible ! témoignent ceux-ci ; ils sont déjà fragiles et ne pourront plus réparer et construire des logements”, s’alarme l’élu qui fustige également la non-participation financière de la région à la rénovation de deux cités anciennes (Prairial et Peupliers) de Champigny en raison du taux de logements sociaux de la commune, déjà supérieur à 25%.
Lors du Conseil de territoire de juin, qui a retoqué le PLU de Champigny, Laurent Jeanne, chef de file de l’opposition LR-UDI-Modem, avait fait valoir le taux de logements sociaux de la commune, dénonçant un PLU qui réduirait les surfaces dédiées aux activités économiques ainsi que les secteurs pavillonnaires au profit d’ immeubles R+7 sur les grands axes “pour passer de 41% à 50% de logements sociaux“. “Il y a déjà beaucoup de territoires où il y a de vrais débats politiques au sein de la Métropole du Grand Paris. Ce que l’on demande, c’est que l’on ne supprime pas les espaces dédiés à l’activité économique. Cette question fait débat même au sein de la majorité municipale. 60% de la zone Marais de Gaulle sont par exemple désormais dédiés au logement. En outre, près de 10% de la zone pavillonnaire changent de zonage, permettant la construction d’immeuble. Et les 50%de logements sociaux, ils sont bien inscrits dans le PLH“, insiste Laurent Jeanne.
“La réalité, c’est que Champigny est repassée en-dessous de la barre des 40 % de HLM, et ne dépassera pas ce niveau à l’avenir. Nous n’aurons pas la cruauté d’ouvrir le débat sur le nombre de logements sociaux qu’offrent certaines de nos villes voisines. Nous faisons face à ces assauts multiples, car, s’ils n’étaient pas combattus, ils finiraient par entraîner Champigny dans la spirale spéculative métropolitaine, et par rejeter des couches moyennes et populaires vers des périphéries plus éloignées. Nous sommes aux côtés des 4200 demandeurs de logement, des locataires et propriétaires du Bois l’Abbé, quartier dont la rénovation et le desserrement n’est pas terminé (l’ANRU traine les pieds !). Nous sommes aux côtés des propriétaires qui veulent sauvegarder arbres et jardins dans le cœur des zones pavillonnaires, et qui voient avec inquiétude des projets anarchiques de regroupements de parcelles ou de constructions, de sous-locations, se développer à outrance”, poursuit le maire.
Réponse le lundi 25 septembre.
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Le Maire de Champigny a gagné le droit de continuer à être la ville la plus pauvre de son territoire (ce qui n’est pas sans déplaire aux villes voisines) , en la défigurant un peu plus, non pour le bien de ses habitants qui sont conscients que la mixité sociale est normale ( comme l’entretien des HLM), mais pour préparer avec de futurs électeurs redevables, les élections à venir dont les municipales.
« 60 euros de moins par mois pour les locataires d’HLM ! », dit le maire de Champigny. Ce qui est lisible dans la presse, c’est un projet de baisse APL de 5 euros par mois, soit 60 euros par an. Ce qui peut faire beaucoup pour certains, mais fait douze fois moins qu’annoncé par le maire.
Ce qui est lisible aussi, dans différents rapports, c’est que les sociétés HLM profitent de multiples avantages fiscaux et aides publiques, alors elles devraient pouvoir réduire leurs loyers de 5 euros. Avec une gestion sérieuse. Mais c’est un mot inconnu au PCF, peut-être.
Et puis, la Cour des comptes a relevé que le logement social accueille de plus en plus de pauvres – excepté en Ile-de-France ! Qu’en pense le maire de Champigny ?
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