Police | Val-de-Marne | 05/12/2017
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Réforme de la police : la concertation bat son plein

Réforme de la police : la concertation bat son plein

Quelques mois après le tollé provoqué par le projet de fusion des commissariats, policiers et élus sont à nouveau autour de la table depuis la fin octobre, dans le cadre de la grande concertation nationale autour du projet Police de sécurité du quotidien (PSQ), qui vise à repenser les méthodes et l’organisation des forces de l’ordre.

Lancée le 28 octobre dernier par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, cette consultation nationale des 250 000 policiers et gendarmes, mais aussi des élus et des autorités judiciaires, doit s’achever le 15 décembre, et est orchestrée par les préfets sur le plan départemental.

Dans les grandes lignes, le projet PSQ vise à recentrer les missions de la police et de la gendarmerie en optimisant la présence sur le terrain, à l’adapter aux spécificités de chaque territoire, avec notamment une plus grande autonomie des responsables territoriaux de la police et de la gendarmerie, et à augmenter le travail partenarial avec les élus, autorités administratives et judiciaires, polices municipales, réseaux de transports, services et bailleurs sociaux, sécurité privée, associations, commerçants, réserve citoyenne… Sur le plan matériel, l’Etat souhaite renforcer l’équipement et la connexion (smartphone, tablettes, caméra-piéton..) des agents, et promet ainsi un parc immobilier et automobile rénové ainsi qu’un armement modernisé. Les moyens alloués, promis au niveau national, sont de l’ordre de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires d’ici à 2022, 300 millions d’euros dédiés à la rénovation des locaux en 2018, une augmentation de 1,9% du budget sécurité, 115 000 tablettes, 60 000 gilets pare-balle, 30 000 véhicules…

Vers une mutualisation de certaines Bac de nuit

Pour l’heure, les discussions locales sont encore loin d’être terminées mais selon les premiers éléments présentés aux différents participants, des mutualisations des brigades anti-criminalités (Bac) de nuit seraient envisagées. Confrontés à des problèmes d’effectifs pour former des équipages, certains commissariats sont déjà régulièrement contraints de se regrouper comme Vincennes et Fontenay-sous-Bois et il a été proposé de fusionner pour de bon leurs effectifs Bac de nuit. Selon la même logique, les équipes des Bac de nuit d’Ivry-sur-Seine et de Vitry-sur-Seine seraient regroupées, ainsi que celles d’Alfortville, Charenton-le-Pont et Maisons-Alfort. Il est également proposé de fermer les commissariats d’Alfortville et de Charenton la nuit pour ne laisser que celui de Maisons-Alfort ouvert.

« Aujourd’hui les effectifs donnent raison à ces mutualisation mais d’ici quelques mois, entre les mutations, les maladies, les repos et la vétusté des véhicules, nous serons à nouveau confrontés aux problèmes actuels. Pour la fermeture des commissariats, nous prenons des plaintes, nous assurons une présence. Les circonscriptions sont vastes et il n’est pas dit que le seul commissariat ouvert de la circonscription soit facilement atteignable. A terme, cela se traduira par une dégradation du service public rendu», craint déjà un policier.

La Police de sécurité du quotidien expérimentée à Bonneuil et Créteil

Le concept de PSQ, qui ne correspond pas à un nouveau type de brigade, mais à l’évolution de l’organisation de la police, devrait commencer à être expérimenté à Créteil et à Bonneuil-sur-Marne. «Cette police de sécurité du quotidien, c’est celle qui permet, entre les missions d’ordre public et les missions d’intervention, légitimement conduites aujourd’hui et qui continueront à être déployées,  une présence en continu au plus près du terrain de nos policiers, avec des stratégies et des solutions de sécurité négociées avec les élus, avec les associations de quartiers et qui répondent justement au sentiment d’insécurité et à la réalité connue par nos concitoyens», a défini Emmanuel Macron il y a deux semaines lors d’un déplacement dans un quartier prioritaire politique de la ville à Roubaix.

« Dans chaque commissariat du Val-de-Marne, il existe deux à quatre référents qui font déjà ce travail de contact auprès de la société civile et des élus. Jusqu’à présent, ils intervenaient sur la totalité du territoire de la circonscription», remarque un policier, qui craint que ce dispositif ne se concentre essentiellement sur les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Les élus prennent acte

Du côté des maires, on est plutôt rassuré par la tournure des discussions par le projet de passage de 17 à 9 commissariats qui avait été évoqué au printemps dans le cadre de la version de travail d’un projet de réforme. Partie prenante des discussions, l’association des maires du Val-de-Marne (AM94) a salué dès vendredi 1er décembre le fait que cette réforme devait s’appuyer « sur une stabilité du maillage territorial tout en privilégiant différents types d’optimisation par mutualisation de moyens.»  En octobre dernier, le préfet du Val-de-Marne, Laurent Prévost, avait déjà indiqué qu’il n’était pas question de fermer des commissariats mais de mutualiser certaines patrouilles pour éviter que les policiers de plusieurs circonscriptions restent au bureau faute de pouvoir constituer des équipes de trois. (Voir article à ce sujet) Les maires estiment en revanche que toute évolution de l’organisation territoriale doit se conjuguer à une hausse des effectifs. «Certaines de nos craintes pourraient être dans une stabilité des effectifs alors que l’amélioration de la qualité devrait au contraire, pour certaines compétences, s’appuyer sur des créations de postes», insistent-ils.  Enfin, les élus sont un peu déçus que seulement deux villes aient été choisies pour tester la police de sécurité du quotidien. «Il sera nécessaire qu’une concertation soit menée de façon sectorisée avec les maires concernés par les premières actions qui seront mises en œuvre», concluent les élus.

Voir le dossier sur le projet de fusion des commissariats au printemps dernier

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