Education | Val-de-Marne | 21/02/2017
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Rentrée 2017 en Val-de-Marne, bataille de chiffres et nouveau printemps agité en perspective

Rentrée 2017 en Val-de-Marne, bataille de chiffres et nouveau printemps agité en perspective © (Photo archive 2015)

748 élèves supplémentaires selon les effectifs prévisionnels du rectorat, 1674 selon les données communiquées aux organisations par l’Inspection académique, telles sont les prévisions d’effectifs prévues à la rentrée des classes 2017 dans les écoles maternelles et élémentaires du Val-de-Marne, soit une projection d’augmentation d’effectif variant du simple au double, exactement comme l’an dernier. A noter que la dotation en enseignants supplémentaires, elle, est supérieure à celle de l’an dernier, avec 160 postes contre 67 alloués l’an dernier.

Début 2016 déjà, les prévisions officiellement communiquées, basées sur une évaluation nationale calculée au niveau ministériel à partir de statistiques Insee, validées par le rectorat puis communiquées officiellement par l’Inspection académique, s‘établissaient à environ 450 élèves, contre un peu plus de 1000 élèves supplémentaires selon les prévisions également communiquées par l’Inspection académique aux organisations syndicales en amont du groupe de travail préparatoire à l’élaboration de la carte scolaire de rentrée. Les mesures de carte scolaire, annoncées en février 2016, faisaient alors état d’une centaine de fermetures et quelques 90 ouvertures, ainsi que 30 créations de postes de remplaçants, et avaient provoqué une levée de boucliers du côté des enseignants, parents d’élèves et communes concernées par les fermetures. Un mois plus tard, une douzaine de fermetures étaient annulées et quelques ouvertures supplémentaires créées, en compensation de 15 nouveaux remplaçants au lieu de 30. Dans plusieurs villes n’ayant pas eu gain de cause, manifestations et nuits des écoles se sont prolongées tout le printemps avec des marches au ministère, devant la préfecture, le rectorat ou l’Inspection quasiment toutes les semaines, des pétitions, des blocages et des occupations d’école jusqu’aux premiers jours de la rentrée de septembre 2016. Finalement, une trentaine de classes ont été ouvertes sur constat de rentrée, après qu’il fut acté que  971 élèves supplémentaires avaient rejoint les bancs des écoles du Val-de-Marne, au lieu des 450 officiellement pressentis.

Le différentiel de chiffres qui s’annonce  à nouveau à quelques jours du CTSD (Comité technique spécial départemental) qui doit proposer les premières mesures de cartes scolaires s’annonce du même ordre. De source syndicale, les prévisions envoyées par le rectorat font cette année état de 748 élèves supplémentaires dont 616 en maternelle et très petites sections, 122 en élémentaire et 10 en ASH. Voir ci-dessous.

Les chiffres envoyés dans le cadre du groupe de travail préparatoire au CTSD, suite à une évaluation par les directeurs d’école et les inspecteurs de circonscriptions, font en revanche état de 1674 élèves supplémentaires,dont 691 en maternelle et très petite section et 383 en élémentaire. Un delta qui risque d’alimenter les discussions lors du CTSD qui se tient ce vendredi 24 février et doit mettre dans la discussion 92 ouvertures fermes,  21 ouvertures conditionnelles,  52 fermetures fermes et 30 fermetures conditionnelles.

A lire pour plus de détails sur les ouvertures et fermetures de classes pressenties :

Manifestation vendredi 24 février

D’ores et déjà, le syndicat Snudi-Fo 94 a lancé un appel à manifester devant l’inspection ce vendredi 24 février à 13h30, heure où se tiendra le CTSD, pour réclamer l’annulation des fermetures de classe, et déposé un préavis de grève en ce sens. “Sont particulièrement touchés les quartiers en grande difficulté sociale comme en témoigne le groupe scolaire Paul Vaillant Couturier qui perdrait une classe en maternelle (avec pour conséquence la perte de la demi décharge de direction) et une classe en élémentaire. Quant aux écoles qui sont sorties d’éducation prioritaire, alors que la ministre s’était engagée à ce qu’elles continuent à
 bénéficier des taux d’encadrement de l’éducation prioritaire (soit l’application des seuils de 23,5 en élémentaire et de 25 en maternelle), on ferme là encore. Comme en témoigne la maternelle Joliot-Curie et l’élémentaire Pasteur de Villejuif, pour lesquelles des fermetures sont prononcées avec pourtant des moyennes respectives à 25,9 et à 24,5, supérieures aux seuils de l’éducation prioritaire“, déplore le syndicat qui regrette que la majorité des postes supplémentaires affectés dans les académies ne soient pas utilisés pour créer des classes mais pour mettre en œuvre les dispositifs de la refondation de l’école. “Ainsi sur les 4311 postes annoncés au niveau national, seuls 219 seraient consacrés à l’ouverture de classes supplémentaires. La majeure partie de la dotation, 3274 postes, serait affectée au « pilotage et à l’encadrement pédagogique ». Dans ce cadre, alors qu’une dotation de 160 postes a été attribuée à notre département, en résultat notamment de la mobilisation de l’année dernière contre les fermetures de classes, seuls 10 de ces 160 postes (30 en comptabilisant les postes réservés pour les ouvertures conditionnelles) seraient affectés à des créations de classes.”

Une mobilité des familles qui complique les prévisions

Du côté du rectorat, on explique que les prévisions officielles de 748 élèves supplémentaires ne sont pas directement issus des statistiques du ministère mais sont le fruit d’une réévaluation par le rectorat, tout en indiquant à quel point il est compliqué d’évaluer précisément le nombre d’élèves à l’avance tant la mobilité est importante, avec parfois des changements durant les vacances d’été. Et d’insister sur le fait que les prévisions n’ont pas pour but de sous-évaluer exprès. Si les chiffres de rentrée ont été sous-évalués en Val-de-Marne à la rentrée 2016, ils ont du reste été surévalués en Seine-Saint-Denis où étaient prévus 2 227 élèves supplémentaires pour une augmentation réelle de 1632.  “Il faudrait se poser la question de nos intentions. Notre objectif n’est pas de susciter le chaos mais au contraire de travailler en bonne intelligence avec toutes les parties pour organiser au mieux les choses tout en utilisant en responsabilité l’argent du contribuable“, pointe-t-on ainsi au service communication du rectorat, regrettant le “catastrophisme” et les “mobilisations préventives”.  “De toutes façons, le juge de paix est le comptage de rentrée. Tous les moyens sont ajustés à cette date.”

 

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