Logements | | 26/06/2017
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Retour au bercail pour la Halte fontenaysienne, refuge des sans abris

Retour au bercail pour la Halte fontenaysienne, refuge des sans abris

Fini l’immeuble de bureaux au cœur de la zone industrielle des Alouettes entre Fontenay-sous-Bois et Neuilly-Plaisance. Le bâtiment s’est métamorphosé pour accueillir le nouveau home de la Halte fontenaysienne, qui accueille des SDF durant la journée.  

La Halte était accueillie depuis huit ans à Nogent-sur-Marne après l’incendie de ses locaux initiaux. Une pension de famille de 24 logements également pris place, pour sortir définitivement de la rue.

Installé depuis le mois de mai dans son studio, Toni profite du beau temps confortablement assis dans un fauteuil en extérieur. Il discute un peu avec ses voisins. Jamais il n’a vécu dans un endroit aussi plaisant selon ses dires. Avec dix autres personnes, il fait partie des premiers résidents de la pension de famille «Les Alouettes». Après des parcours de vie sinueux qui les ont conduits à vivre dans la rue, à l’hôtel social ou dans leurs voitures, ces hommes et femmes en situation d’isolement affectif bénéficient à la fois d’un chez-soi ainsi que de lieux de vie en communauté, encadrés pour deux intervenants sociaux de la Halte fontenaysienne. «Pour l’instant, huit hommes et deux femmes vivent ici avec une moyenne d’âge autour de 54 ans. D’ici le mois de septembre, les 24 logements seront pourvus. Aucun d’entre-eux n’a vécu en pension de famille jusqu’à présent et lorsqu’ils ont aménagé, ils se croyaient un peu en vacances.  Avec ma collègue, nous veillons à ce qu’ils respectent quelques principes facilitant la vie collective. Nous n’avons pas encore pu mettre en place beaucoup d’activités mais un simple moment organisé autour de la préparation de crêpes a permis à un petit groupe de résidents de faire connaissance. Depuis, ils prennent souvent leurs repas ensemble et l’on commence à voir quelques exemples d’entraide et de solidarité», décrit Charles, l’un des deux référents.

L’accueil de jour, activité historique de la Halte fontenaysienne, reprendra pour sa part son service le 3 juillet. Ce jeudi, les salariés et bénévoles de l’association ont ouvert pour la dernière fois l’accueil de jour rue de Châteaudun à Nogent-sur-Marne, où ils s’étaient installés il y a huit ans après l’incendie de leurs locaux. «Avec des lavabos individuels et deux douches, nous allons pouvoir permettre à davantage de personnes de se laver ou se raser. Les bagageries sont également un peu plus grandes et chose rare, nous avons des niches pour qu’ils puissent déposer leurs chiens. Nous nous attendons les premières semaines à avoir beaucoup de travail au niveau postal puisque nous allons mettre à disposition 500 places de domiciliation administrative», anticipe Gaultier, salarié de la Halte côté accueil de jour.

Après deux projets avortées, la troisième tentative aura été la bonne avec une mobilisation exceptionnelle d’acteurs publics et privés. Emmaüs Habitat, la fondation Abbé Pierre, l’État, la Caisse des Dépôts, Action Logement, les collectivités locales (Vincennes, Saint-Mandé, Fontenay, Nogent, Région Île-de-France, Conseil départemental du Val-de-Marne),  et des entreprises du secteur privé (Saint Gobain, Ikea, Eiffage) ont permis d’acquérir, de restructurer et d’équiper le bâtiment pour un coût total de 2,4 millions d’euros.

Au cours de leur discours inaugural, Bernard Abraham, président de la Halte, Gilbert Santel, président d’Emmaüs Habitat, et Christophe Robert, directeur de la Fondation Abbé Pierre ont profité de la présence du préfet du Val-de-Marne et du nouveau député de la circonscription pour réclamer la disparition des écueils juridiques empêchant l’État de subventionner les accueils de jour, aujourd’hui reconnus comme un maillon déterminant dans la prise en charge des personnes sans-abris. «Nous constatons avec l’exemple de la Halte fontenaysienne que même les petites associations ont le pouvoir d’agir sur le droit au logement. A présent, il faut nous permettre de passer à la vitesse supérieure pour accompagner ces personnes exclues vers le logement pérenne.»

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Entrée de la pension de famille

Grande salle à manger avec coin repos pour les résidents de la pension de famille.

Coin kitchenette des studios de la pension de famille.

Coin couchette des studios de la pension de famille.

 

Coin salon repos pour les sans-abris de l’accueil de jour.

Sanitaires et buanderie de l’accueil de jour.

 

Viviane Raffin, directrice de Halte fontenaysienne inaugure l’accueil de jour aux côtés de Jean-Philippe Gautrais, maire de Fontenay-sous-Bois, Christian Favier, président du Conseil Départemental, Bernard Abraham, président de la Halte et Laurent Prévost, Préfet du Val-de-Marne.

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