Alors qu’une réunion publique se tenait ce samedi pour permettre aux habitants de la cité Fabien de s’exprimer après le meurtre d’un trentenaire de Malakoff simplement venu en voiture raccompagner un proche la semaine dernière, la ville, la police et la Semise ont répondu aux habitants en expliquant le travail en cours pour améliorer la sécurité du quartier.
Voir article sur l’expression de la colère des habitants
“J’ai tout à fait conscience des problèmes que vous endurez à la cité Fabien, commence par poser la directrice générale de la Semise, Nathalie Bourgeois, rappelant qu’elle n’a pris son poste que depuis le 1er juillet mais a déjà rencontré le commissariat de Vitry. “Il faut sécuriser les toits, détaille la directrice. Les jeunes montent au 14e étage et jettent des projectiles sur les passants et les forces de l’ordre”, expose-t-elle, ajoutant qu’ils retournent également les projecteurs pour ne plus éclairer en bas. La difficulté consiste à empêcher l’accès au toit permis par les trappes de désenfumage tout en maintenant suffisamment de sécurité anti-incendie.
La loge rouvrira en janvier
Concernant la fermeture de la loge du gardien suite à une agression il y a un an, la directrice promet une réouverture de celle-ci avec une présence humaine toute la journée et une équipe de cinq gardiens. “Mais elle n’ouvrira pas avant janvier en raison des travaux”, explique-t-elle. Des caméras de vidéosurveillance devraient aussi être déployées dans les extérieurs.
La police insiste sur le travail d’enquête
De son côté Jean-Yves Oses, directeur territorial Val-de-Marne de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), explique l’organisation des patrouilles de police envoyées après les appels au 17, rappelant que le service, géré au niveau du Val-de-Marne, reçoit 1000 appels par jour et que s’opère une priorisation en fonction des situations. “C’est vrai que le weekend dernier nous avons eu une forte activité, indique le directeur 94. Alors que les habitants exigent de la présence sur place, le patron de la police du Val-de-Marne insiste aussi sur le travail d’enquête dédié aux trafics de drogue. Des enquêtes qui prennent du temps mais permettent de démanteler des réseaux complets et d’interpeller les personnes. Concernant les rodéos, le directeur indique qu’il y a des patrouilles et des motards en civil mais rappelle la difficulté de l’exercice en raison des prises de risque potentielles pour le public et les forces de police. Le travail de fond consiste donc davantage dans l’identification des personnes pour pouvoir les interpeller en lien avec le parquet. Ce qui permet aussi de faire des visites de sous-sol pour saisir les deux-roues à l’origine de ces rodéos.
Dans un communiqué publié vendredi, la préfecture du Val-de-Marne avait par ailleurs indiqué que plusieurs opérations de police avaient été menées ces derniers jours à Vitry-sur-Seine, notamment dans le quartier du Colonel-Fabien. “Ces contrôles ont conduit à des vérifications visant à s’assurer de l’identité des personnes sur la voie publique et à lutter contre le trafic de produits stupéfiants. A l’issue de ces opérations, 28 personnes ont été contrôlées et 3 individus ont été interpellés pour détention et transport de stupéfiants. Un scooter contenant de la matière stupéfiante a été saisi et 2 scooters volés ont été découverts et évacués des lieux. Des effectifs de police importants ont été engagés sur le terrain pour préserver la sécurité des habitants de la ville et du quartier du Colonel-Fabien. Ces opérations sont appelées à se renouveler”, détaillait la préfecture.
Le maire pense obtenir un renfort de la police nationale et étudie la vidéosurveillance
Interpellé à plusieurs reprises sur la mise en place de vidéosurveillance, le maire PCF de la ville, Jean-Claude Kennedy, rappelle qu’une étude est en cours pour le mettre en place, tout en indiquant qu’il ne s’agit pas d’un “procédé miracle”. “Nous vous dirons combien cela coûte et nous ferons le choix ensemble”, promet-il. Rappelant la présence d’une police municipale à Vitry-sur-Seine, le maire détaille aussi la différence de mission entre celle-ci et la police nationale. “Nous n’allons pas demander à la police municipale de courir après les bandits et les malfaiteurs”, insiste l’élu. “Il y a quelques temps, un agent a été ennuyé en allant enlever une voiture dans le quartier, je ne pouvais pas le renvoyer dans le même quartier le lendemain”, témoigne aussi le nouveau chef de la police municipale, à la sortie de la réunion publique. Pour le maire, il est urgent de renforcer les effectifs de la police nationale de Vitry-sur-Seine. “Les Vitriots aussi ont le droit à la sécurité. Nous avons mis quinze ans pour avoir un commissariat à Vitry, nous sommes la ville la plus peuplée du département et nous avons besoin d’avoir des moyens à la hauteur car il y a actuellement une inégalité territoriale concernant les effectifs de police”, dénonce l’édile, annonçant avoir été reçu récemment par le préfet de police de Paris sur ce sujet et s’être vu promettre un renfort.
Combien de policiers
Selon nos informations, l’effectif théorique du commissariat de Vitry-sur-Seine serait actuellement d’environ 115 personnes et pourrait bénéficier de 6 à 8 personnels supplémentaires, chiffre qui reste à confirmer. La police municipale, elle, compte une trentaine de personnes, et est dédiée à la fois à la sécurité aux abords des écoles, l’îlotage et encore la verbalisation automobile. Concernant la police municipale, les questions en débat dans les semaines qui viennent pourraient être un éventuel renfort, mais chaque poste coûte environ 40 000 euros l’année, ainsi que le niveau de protection des agents de la police municipale, un sujet assez sensible qui pose par exemple la question du recours ou non au taser.
Prochaine étape : une réunion sécurité mardi 3 octobre
En attendant, un CLSPD (Comité local sécurité et prévention de la délinquance) restreint se tiendra ce mardi 3 octobre. “A cette occasion, l’ensemble des questions de sécurité et les actions envisagées dans la stratégie territoriale de prévention de la délinquance à Vitry seront évoquées, notamment l’avancement des études sur l’implantation de la vidéo-protection dans la ville”, indique la préfecture. “La réunion de ce matin était un peu cathartique mais il nous faut entendre ce qui a été dit et envisager les solutions sans idéologie”, enjoint de son côté Rémy Chicot, adjoint PS au maire de la ville, en charge des questions de sécurité.
Vivre ensemble
Au-delà des réponses sécuritaires proprement dites, c’est sur le vivre ensemble que la première adjointe au maire et référente du quartier, Cécile Veyrunes-Legrain, a souhaité conclure la réunion. “Nous n’abandonnerons pas ce quartier, ce-sont nos enfants. Nous sommes tous très choqués mais il faut continuer à vivre ensemble.”
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