C’est dans l’élégant espace Aimé Césaire qui fait face à la Marne, à Champigny, que le musée de la Résistance nationale actuellement situé dans les hauteurs de la ville, avenue Marx Dormoy, donnera à voir son million de pièces originales et d’archives à la fin 2019.
L’idée d’un musée de la résistance nationale a germé dès le début des années 1960, à l’initiative d’anciens résistants et amis de résistants, notamment de l’Anacr (Association des anciens combattants et des amis de la résistance) et abouti à un premier musée à Champigny-sur-Marne en 1985, installé dans un ancien hôtel particulier dans les hauteurs de la ville, au 88 de l’avenue Marx Dormoy, avec notamment des premières pièces données par les cheminots d’Ivry. Depuis, le musée de Champigny a essaimé pour constituer un réseau de 19 musées un peu partout en France.
A Champigny, le fonds s’est constamment enrichi, pour accueillir près d’un million de pièces, des photographies aux vieux journaux en passant par des pièces réalisées en camp de concentration, des archives d’organisations résistantes… des pièces historiques comme le manuscrit du poème Liberté de Paul Éluard ou encore la dernière lettre de Guy Môquet… L’institution, qui porte la mémoire de la résistance, participe notamment chaque année à l’organisation du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD).
A l’étroit rue Marx Dormoy, l’ espace Jean-Louis Crémieux-Brihlac, le musée va donc se dédoubler en conservant des espaces de travail dans son lieu d’origine, mais en transférant toute sa partie muséale et pédagogique à l’espace Aimé Césaire, justement dédié à la transmission.
Conçu par les architectes Dominique et Giovanni Lelli, le bâtiment a en effet connu une première vie dès 2009, pour accueillir le CDDP (Centre départemental de documentation pédagogique), un lieu de partage pédagogique dédié aux enseignants. Depuis, les CDDP ont été regroupés au niveau régional et transformés localement en ateliers, l’ensemble du réseau national étant désormais baptisé Canopé. Dans le Val-de-Marne, le nouvel atelier Canopé ouvre ce lundi 16 octobre au sein du nouveau collège Lucie Aubrac, toujours à Champigny, rue Danielle Casanova.
Le site, posé sur 2000 m2, comprend déjà de larges salles, un auditorium, et dispose d’immenses baies vitrées offrant une vue directe sur la rivière. Son originalité tient aussi à son large hall extérieur permis par l’un des plus grands porte-à-faux de France (16m2), conférant à l’espace une dimension aérienne.
C’est dans ce lieu, qui semble avoir été conçu pour accueillir un musée, que s’installera fin 2019 le Musée de la résistance nationale. Si le bâtiment est mis à disposition par le Conseil départemental, reste désormais à aménager la scénographie muséale et adapter dans le détail le bâtiment à ses nouvelles contraintes. C’est dans ce contexte qu’a été lancée une souscription citoyenne ce samedi, qui s’ajoutera aux subventions du ministère de la Culture, de la région, des départements et autres mécènes.
Donner en ligne
Ce weekend, la souscription a été lancée à l’occasion de portes ouvertes festives, ponctuées d’ateliers, dédicaces, conférences d’historiens… Le coup d’envoi, donné ce samedi matin par Lucienne Nayet, présidente du Musée de la Résistance nationale, Georges Duffau-Epstein, président de l’Association des amis du Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne, Christian Favier, président du Conseil départemental du Val-de-Marne, Dominique Adenot, maire de Champigny-sur-Marne, et le directeur du musée, Thomas Fontaine, a aussi été l’occasion d’accueillir quatre nouveaux dons apportés par l’artiste Ernest Pignon Ernest, correspondants aux portraits qu’il a réalisé pour la panthéonisation de Jean Zay, Pierre Brossolette, Geneviève Anthonioz- de Gaulle et Germaine Tillon, auquel il a ajouté celui de Missak Manouchian. (Voir article)
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J’avais visité l’ancien musée, trop méconnu malheureusement. Il était très intéressant, et rendait bien compte de cette résistance, forcément minoritaire étant donné les risques de torture et de mort, mais qui a sauvé l’honneur de la France.
Bien entendu, je ne suis pas un donneur de leçon, et j’ignore totalement comment j’aurai réagit en ces circonstances dramatiques ; mais avoir la connaissance de celles et ceux qui firent preuve de courage peut nous donner force et courage.
missak manouchian, selon sa veuve, a été dénoncé à la Gestapo par des communistes tendance Jacques Duclos pour l’éliminer politiquement. D’ailleurs les attentats communistes contre des militaires allemands servaient surtout à faire fusiller par dizaines des militants communistes déjà en prison (purges éliminatoires)
Bonjour,
Merci pour votre article qui rend bien compte de cette journée.
Juste une petite remarque scientifique quand vous écrivez : “Son originalité tient aussi à son large hall extérieur permis par l’un des plus grands porte-à-faux de France (16m2), conférant à l’espace une dimension aérienne.”
16m2 c’est un beau balcon, mais ce n’est pas une prouesse architecturale.
Bien cordialement
CB
Il me semble qu’il ne faut pas parler de m² mais de mètres tout simplement.
policiers français collaborateurs de la Gestapo et pratiquant la torture comme celle ci …
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