Initiative | | 24/03/2017
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Succès pour la journée d’action égalité femme-homme au lycée Langevin Wallon de Champigny

Succès pour la journée d’action égalité femme-homme au lycée Langevin Wallon de Champigny

Au lycée Langevin Wallon de Champigny sur Marne, l’idée d’organiser une journée dédiée à l’égalité femme/homme a germé en salle des professeurs, il y a plus d’un an maintenant.  Un jour, à la fin de l’année scolaire, Cécile, professeur d’arts appliqués, vient féliciter un élève qui a eu son bac avec mention. Mais le jeune garçon refuse de lui serrer la main, au prétexte que c’est une femme.

Là , je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose.” explique Cécile. “Comment ils vont faire dans leur vie plus tard? Ils seront bien amenés à fréquenter des femmes?“explique-t-elle. Dès lors, l’équipe pédagogique du lycée s’est organisé pour mettre en place des débats, conférences et ateliers avec la collaboration d’intervenants extérieurs pour lutter contre les idées reçues et les stéréotypes sur l’égalité entre les femmes et les hommes. En est issu un Forum sur l’égalité femmes-hommes qui se tenait ce jeudi 23 mars.

Au CDI, des élèves accueillent plusieurs intervenantes pour débattre sur le féminisme et la place des femmes dans la société. Parmi ces intervenants, Sylvie Braibant, journaliste à TV5Monde, qui présente “Terriennes”, une émission qui traite de l’actualité des femmes à travers le monde, la sociologue et spécialiste du “genre”, Isabelle Claire, et l’enseignante et rédactrice en chef d'”Intelloes”, un média féministe en ligne, Anne-Laure Bourgeois. Très vite, la conversation s’engage entre ces intellectuelles et les élèves. “Quel rôle doit jouer l’Etat dans l’égalité Femme/Homme?” se lance André, une élève de première. “La loi c’est important.” répond Sylvie Braibant. “Il faut qu’il y ait un cadre en plus des démarches personnelles pour lutter contre les inégalités entre les sexes. La loi sur la parité par exemple, cela n’existait pas avant. L’inscrire dans la Constitution, c’est un geste fort.” Anne-Laure Bourgeois enchaîne, “Les gens ont du mal à comprendre pourquoi on a supprimé le Mademoiselle, mais commencer par supprimer ce mot qui creusait les inégalités entre les hommes et les femmes, ça veut déjà dire quelque chose. On trouvera certainement aberrant dans plusieurs années, qu’on pouvait appeler les femmes Mademoiselle.” Les langues se délient, et les questions fusent. “Mais alors, qu’est ce qu’elles peuvent faire, les femmes, concrètement, pour obtenir l’égalité?” demande Andréa. “Eh bien, dans les années 1970, il y a eu un grand appel à la grève de la part des Islandaises” répond Isabelle Claire, “Elle se sont mises en grève au travail et à la maison pour demander l’égalité des sexes. Et les hommes se sont vite rendu compte qu’ils n’y arrivaient pas sans elles. Elles ont tout gagné!“.

Dans la salle polyvalente du lycée, Mireille Lade, chargée de communication au département du Val de Marne et scénographe installe ses créations. Des bustes de femmes en cartons, habillés de tee-shirt customisés avec des slogans féministes. Sur l’un des tee-shirt, on peut lire une citation de la journaliste et femme politique Françoise Giroud, “La femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente“. Sur un autre, on devine l’affiche mythique de Rosie la Riveteuse, figure emblématique de la travailleuse américaine pendant la Seconde guerre mondiale, qui brandit son fièrement son poing, avec le slogan “We Can Do It!”.

Des images de femmes fortes qui ont compté dans la vie de Mireille Lade,  qui souhaite les faire partager avec les lycéens et lycéennes de Langevin Wallon. “On avait pas de budget, du coup j’ai essayé de faire quelque chose de ludique avec deux-trois bouts de ficelles” explique cette scénographe. “Ici, les élèves peuvent fabriquer leur propre tee-shirt avec des slogans féministes, pour lutter contre la discrimination. C’est un moyen artistique et pédagogique d’engager la conversation sur les problèmes liés au sexisme.”

En plus de la confection de tee-shirt, Mireille a fabriqué un arbre à slogan sexiste. Une structure en carton qui permet d’accueillir les plus gros stéréotypes sur les femmes, que les élèves souhaitent dénoncer. “L’idée est de mettre les clichés en boîte” explique Mireille, rieuse.

Dans une classe, c’est le slameur et poète Lester Bilal qui anime l’atelier. Cet artiste engagé contre les violences faites aux femmes s’est fait connaître avec son morceau “Pour le meilleur et pout le pire” en 2008. Avec la professeure d’arts appliqués, ils animent un atelier d’improvisation et d’écriture. Une vingtaine d’élèves élaborent un texte poétique dénonçant des inégalités hommes femmes. Au bout de quelques minutes, Marine, élève de terminale, se lance: “Pourquoi t’es un gars et t’as des cheveux plus longs que moi/ C’est pas parce que je suis une fille que tu m’impressionnes/ Dès que tu vois un gros boule, direct ça te passionne/ Vous faites trop les gars/ Mais nous aussi on peut être des soldats“. Toute la classe se lève pour une standing ovation. Lester Bilal, fier, semble avoir rempli sa mission. “Si je devais te noter, ce serait au moins un 19/20.” conclut-il.

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