En Val-de-Marne, on se souvient des impressionnantes inondations de juin 2016 lors desquelles plus de 12 000 personnes ont été sinistrées en raison des crues de la Seine et de l’Yerre. Alors qu’à Vitry-sur-Seine, le quartier des Ardoines, en pleine mutation urbaine, est quasi-intégralement situé en zone inondable, on s’active pour construire la station de pompage anti-crue, à côté du viaduc de l’A86.
Son objectif est double. En temps normal, son bassin souterrain (de 7 mètres de profondeur, 16 mètres de large et 22 mètres de long), améliorera la qualité de l’eau de pluie qui a circulé à travers la ville avant son retour au fleuve, grâce notamment à un dégrilleur et une chambre à sable. En cas de forte pluie, comme il y en a eu au printemps dernier, la station permettra d’éviter le reflux du fleuve vers le réseau d’assainissement. “Nous travaillons, par le biais de nos ouvrages, à la résilience du territoire face au risque inondation“, insiste Christian Favier, président PCF du Conseil départemental, qui était hier en visite de chantier.
Contrairement à ce que son nom indique toutefois, il n’est pas question de pomper l’eau du fleuve pour en limiter le niveau, mais simplement de l’empêcher de remonter dans le réseau. “Lorsque la rivière est en crue, la montée des eaux entrave le conduit d’évacuation et empêche les eaux pluviales de s’écouler. Parvenu à saturation, le réseau, sous pression, rejette ses eaux en surplus par toutes les ouvertures possibles : les caniveaux et les évacuations d’eau domestiques. On risque alors des inondations dites « par reflux du réseau » dans les rues ou chez les particuliers, notamment dans les caves. C’est là qu’interviennent les stations de pompage anti-crues : afin d’éviter ces reflux, l’ouvrage est doté d’une vanne et d’un système de pompage. La vanne est fermée et empêche l’eau de la rivière d’envahir le réseau d’assainissement tandis que le système de pompage permet de continuer d’évacuer les eaux du réseau dans le milieu naturel en forçant son évacuation vers le cours d’eau”, explique-t-on au Conseil départemental, à l’initiative de ce chantier. Voir le schéma ci-dessous.
Le chantier, dont le coût est estimé à 17 millions d’euros, a démarré en janvier 2017 et devrait s’achever en 2018. Les premiers coups de pioche ont révélé quelques surprises, comme la découverte de fragments d’un four gaulois qui a nécessité le prolongement des fouilles archéologiques préalables, mais l’opération devrait être largement achevée avant l’éclosion complète de ce nouveau quartier de ville et sa station du Grand Paris Express.
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