C’est à l’aéroport d’Orly Sud que le groupe industriel français Air Liquide a choisi d’implanter sa seconde station hydrogène publique de la région parisienne, après celle du pont de l’Alma ouverte il y a deux ans en pleine Cop 21. La station était inaugurée ce jeudi 7 décembre.
Elle sera essentiellement utilisée par la première flotte de taxis électriques à pile combustible hydrogène au monde, Hype, lancée par Mathieu Gardies et sa société Step (Société du Taxi Électrique Parisien) il y a deux ans et qui ne disposait jusqu’alors que du point de recharge parisien. Ses cinq premiers taxis ont été l’une des attractions phare de la COP21 et depuis, la flotte compte une soixantaine de véhicules, principalement des Hyundai et quelques Toyota, avec désormais près d’un million de kilomètres au compteur.
«Une station hydrogène doit également être installée en 2018 sur l’aéroport Paris-Charles de Gaulle», promet Augustin de Romanet, président de Paris Aéroport. «C’est une nouvelle étape dans le développement de la mobilité propre dans l’agglomération francilienne. Cette molécule a un rôle clé à jouer dans la transition énergétique grâce à sa capacité de stockage des énergies renouvelables et à ses différentes applications dans l’industrie et le transport», insiste Benoît Potier, président d’Air Liquide.
Une technologie propre encore coûteuse
Si l’hydrogène offre des performances impressionnantes, avec 5 minutes de rechargement et 500 kilomètres d’autonomie, le hic reste le coût. De la voiture d’abord, autour de 60 000 euros, du carburant ensuite. Le kilo d’hydrogène nécessaire pour réaliser 100 kilomètres s’élève en effet à 15 euros malgré l’absence de taxe. La station hydrogène orlysienne, elle, a coûté 2 millions d’euros financés pour moitié par une subvention du Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking, un partenariat public-privé unissant Commission Européenne et professionnels pour la recherche et le développement de l’hydrogène. Sa capacité est de 200 kilogrammes d’hydrogène par jour. Sur cette question, le patron d’Air Liquide a assuré que le prix des pompes était en constante baisse et que les effets d’échelle permettraient de le diviser par deux rapidement. Le groupe s’est aussi donné pour objectif de descendre à 10 euros du kilo d’hydrogène à l’horizon 2020.
Hype, la compagnie de taxis ambassadrice
En attendant la démocratisation de cette énergie propre, Hype figurera parmi les principaux usagers. «Nous avons beaucoup moins mal au dos parce qu’il y a très peu de vibrations. La conduite est également plus confortable car nous n’avons plus le bruit de fond du moteur. Puis, le fait de se dire que l’on ne pollue pas, ça compte aussi. Les clients sont intéressés par la démarche, et lorsque l’on rencontre d’autres taxis, il n’est pas rare qu’ils viennent jeter un œil à la voiture pour découvrir. Je pense que d’ici quelques années, ce sera plus développé », confie Nabil, l’un des chauffeurs historiques de la jeune compagnie de taxis, qui vise les 500 véhicules à l’horizon 2020.
En images
Je pense que c’est ce type de véhicule qui représente l’avenir et non les véhicules à batterie. Aujourd’hui il s’agit d’une phase expérimentale, d’où des coûts encore élevés, mais cela baissera dans l’aveni.
Cela baissera oui, mais probablement jamais au niveau du cout du carburant initial. Actuellement, l’hydrogène est fabriqué à partir de gaz naturel (bonjour l’écologie au passage), et il est plus rentable de mettre directement le gaz dans le moteur du véhicule (GPL). Demain, l’hydrogène sera peut-être créé par hydrolyse de l’eau, mais là encore, il est plus rentable de mettre l’électricité dans une batterie.
Je voulais dire **électrolyse** de l’eau, évidemment.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.