Apprendre dès le plus jeune âge à faire le tri entre les restes de repas et les emballages, tel est l’objectif du territoire Paris Est Marne et Bois, désormais en charge de la gestion des déchets.
Pour ce faire, l’EPT (Etablissement public territorial) entend proposer des tables de tri des déchets dans les cantines des écoles. Pour l’heure, le coup d’envoi a été donné à l’école Valmy de Charenton-le-Pont, et démonstration était faite auprès des élus ce mardi 19 septembre.
De table en table à la cantine, les éco-animateurs du PEMB (Paris Est Marne et Bois) viennent en parler avec les enfants, entre deux cuillères de lentilles et un morceau de steak haché. « On essaye d’abord de cibler les âges, puis d’expliquer ce qu’est le gâchis alimentaire, et donc de sensibiliser au compostage. Trier, c’est bien joli, mais il faut expliquer pourquoi », explique Cédric, coordinateur. « C’est aussi la seule façon de pouvoir agir sur les parents », insiste-t-il. “Les enfants sont la base de tout. Ils sont les meilleurs pour faire circuler l’information » abonde Philippe Madigant, directeur des déchets et de l’environnement du PEMB. « C’est quoi la compote ? Je ne mange pas de compote » s’interroge un élève, confondant le compost, dont l’animateur vient de lui vanter les vertus, avec la mixture de pommes.
A l’école Valmy, les enseignants ont déjà commencé à sensibiliser les minots au gaspillage. « Il y a deux ans, on a fait une pesée de tous les pains qui n’étaient pas mangés à la cantine, en calculant le nombre de baguettes correspondantes. Je peux vous dire que cela les a fait réagir », se souvient Emmanuelle Herrov, directrice de l’accueil de loisirs et du périscolaire de Valmy à Charenton. Aujourd’hui, devant la poubelle de compostage avec leur plateau, plus aucun élève n’hésite avant de faire le bon choix. Emballage dans la poubelle orange, déchets alimentaires dans la poubelle jaune …
« La pédagogie, c’est aussi dans les comportements et la vie quotidienne », se réjouit Jacques JP Martin, président du PEMB, qui promet de déployer cette initiative sur l’ensemble du territoire dès novembre si l’essai est concluant. Joinville-le-Pont et Saint-Mandé devraient suivre prochainement.
« Si on augmente le compostage, on fait des économies en réduisant le taux d’incinération des déchets. A l’échelle d’une cantine scolaire, c’est une expérimentation intéressante », développe Pia Konitz, chargée de mission. Une fois triés, les bio-déchets destinés au compost ne vont pas dans la benne classique mais sont emportés par un camion de la société Moulinot, spécialiste du traitement des déchets alimentaires.
Dans la cour de récréation, un stand dédié au compostage a aussi été installé pour compléter les explications. « C’est une démonstration de ce que les déchets alimentaires deviennent. Les élèves sont invités à découvrir toute la chaîne de compostage. C’est plus concret pour eux », présente Sylvie, éco-animatrice. « Mais l’atelier de bio méthanisation a moins de succès que les vers de terre », note Ophélie, coordinatrice. « Ca fait des guilis, c’est archi-stylé » lâche un élève.
En images
une bouchée pour papa ,une bouchée pour maman
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