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Manifestation | | 30/11/2017
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Toujours à la rue, les Roms de l’ex-bidonville Truillot ont manifesté

Toujours à la rue, les Roms de l’ex-bidonville Truillot ont manifesté

Je veux une maison pour être propre”, “la misère n’est pas une maladie”, “nous avons des rêves, vous avez les couleurs” pouvait-on lire sur les banderoles de la cinquantaine de manifestants du collectif de soutien aux familles roms et roumaines d’Ivry-sur-Seine, venus en préfecture ce mercredi pour témoigner des conditions dans les-quelles ils vivent depuis l’évacuation du bidonville Truillot d’Ivry-sur-Seine.

Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet du préfet et la Drihl (Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement). Un peu plus tôt, deux parlementaires venus les soutenir, la députée Mathilde Panot (LFI) et le sénateur Pascal Savoldelli (PCF), avaient été reçus par le préfet Laurent Prévost.

C’est le troisième hiver, pour 256 personnes dont 80 enfants, qu’ils vont passer dans la rue, dans des squats ou des hôtels pourris. Ce sont les laissés-pour-compte de l’expulsion du bidonville Truillot à Ivry“, alerte Sacha Kleinberg, porte-parole du collectif. C’est en juillet 2015, que le bidonville a été démantelé. Depuis, seulement 32 familles ont obtenu un toit dans différents lieux de la commune parmi lesquels on recense le terrain de l’ex-gendarmerie, le CHUM (centre d’hébergement d’urgence pour migrants), et le village de l’espoir.

On demande une justice sociale, et que ceux qui n’ont rien puissent être considérés comme des êtres humains, et non comme des animaux ou des déchets que l’on repousse avec des expulsions sans régler leur situation. C’est intolérable“, dénonce le porte-parole du collectif, estimant que des terrains sont disponibles. “On ne propose aucune politique de réinsertion, et la seule réponse, c’est la violence.” Pour le militant, l’argent dépensé pour les hébergements à hôtel “pourrait plutôt participer à financer des projets de vie.”

Devant les grilles de la préfecture, hommes, femmes et enfants roms racontent leur quotidien. “On est cinq enfants à l’école mais sans maison. On dort dans la voiture, sans toilette et sans douche. C’est vraiment dur pour cela“, témoigne la jeune Rebecca. “Quand on appelle le 115, on nous répond toujours qu’il n’y a pas de place“, se désole Maria. “On est à peu près 25 familles à dormir dans un squat, et il fait vraiment très froid“, confie encore Victor.

L’idée est d’exercer une pression plus forte sur le Préfet. On est témoin de cas d’urgence et de situations catastrophiques“, témoigne un autre membre du collectif.

Les préoccupations évoquées ont été entendues. La nécessité de reconduire ces politiques à l’échelle d’Ivry-sur-Seine a été réaffirmée. Nous avons demandé que l’Etat intervienne auprès des villes de la région pour qu’elles prennent leur part de responsabilité dans l’accompagnement et les droits à la scolarisation et à la domiciliation. Les acteurs ont admis qu’il fallait trouver du foncier pour développer les projets. L’Etat doit intervenir pour donner les moyens aux communes, et faire en sorte que les discours à propos des Roms changent. Nous les avons invités à venir rencontrer ces familles pour travailler au cas par cas. Beaucoup de situations ne sont pas les mêmes“, rapporte Bernard, militant du collectif, satisfait d’avoir trouvé “une écoute attentive.”

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