Les petites mains de Nespresso, Panzani ou des aéroports d’Orly et de Roissy se rebiffent. Les employés des entreprises adaptées de l’Apajh (Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés) en petite couronne, se plaignent de la détérioration de leurs conditions de travail et de leur faible rémunération.
Après six mois de négociations entre la direction et les représentants du personnel, les salariés ont débrayé ce mercredi 18 octobre. Un mouvement particulièrement suivi à Alfortville, un site où sont employés près de 200 personnes préparant des commandes pour le poids lourd du café, Nespresso.
«On est parti d’une personne à temps partiel qui se rendait dans les locaux de Nespresso pour préparer quelques commandes, pour en arriver aujourd’hui à un entrepôt de plus de 8000 m2, avec plus de 150 salariés qui travaillent sur cette activité (…). Au fur et à mesure que Nespresso se développe, l’entreprise adaptée se développe avec elle», c’est ainsi que Olivier Gousseau, directeur de la structure, explique son fonctionnement dans un petit reportage filmé en 2012.
Aujourd’hui, les salariés qui expédient tous les jours 15 000 commandes estiment que les revalorisations salariales ne suivent pas. «Les trois quarts des employés sont payés au Smic et nous sommes soumis à toujours plus de pression pour sortir la production en flux tendu. Nous avons entamé des négociations au début du mois d’avril en demandant une augmentation de 180€ brut par mois. La direction a décliné la proposition en nous informant qu’elle souhaitait nous remplacer la prime annuelle de 720€ par une augmentation du salaire mensuel de 40€ brut. Nous avons consenti à revoir nos demandes de revalorisation salariale à la baisse mais nous n’acceptons pas la suppression de la prime. Fin septembre, la direction a reporté une séance de négociation annuelle obligatoire où nous devions signer un accord d’entreprise pour terminer les tractations. Nous avons alors déposé un préavis de grève pour le mercredi 18 octobre. Il y a eu une forte mobilisation des salariés avec 90% de grévistes y compris sur d’autres sites où les salariés sont moins nombreux, à Orly, Roissy (où ils font de l’entretien industriel), Paris et Nanterre (où ils font de la logistique pour Panzani). Un report de la négociation a été proposé par la direction de l’APAJH le 17 novembre, mais ne voulons plus attendre.», explique Boujema Rachedi, délégué syndical Cfdt.
Nespresso attentif à la grève mais impuissant
«C’est un sujet auquel nous portons la plus grande attention et pour lequel nous espérons que le directeur de l’entreprise arrivera à trouver un accord avec ses employés. Nespresso n’étant pas l’employeur direct, nous ne sommes pas habilités à intervenir sur le sujet. En revanche nous sommes soucieux du respect de notre code de bonne conduite qui nous engage ainsi que nos partenaires à appliquer des conditions de travail descentes et respectueuses des valeurs de notre entreprise.», indique le groupe.
La position de l’Apajh complètera cet article dès qu’elle aura donné suite à nos sollicitations.
Mais c’est une honte d’exploiter sans scrupules des travailleurs handicapés ! Combien sont payés les cadres de l’APAJH qui vivent gravement sur le dos de la bête ?
Proposer de supprimer la prime annuelle de 720€ , pour à la place proposer d’octroyer 40€ /mois… faisant finalement 240€ de moins à l’année ?
Ne serait-ce pas prendre les gens pour des c**** ?
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.