Le juge du TGI de Paris examine ce matin l’expropriation, dans le cadre des travaux du Grand Paris Express, du couple D-T qui vit depuis plusieurs décennies un terrain situé à quelques mètres de la future gare Bry-Villiers-Champigny.
Au bout de la rue des Hauts bonnes eaux, entre l’ancien practice de golf de Villiers-sur-Marne et la ligne de chemin de fer du RER E, vit une famille installée sur place depuis une quarantaine d’années. C’est le grand-père qui, au sortir de la première guerre mondiale, a posé une cahute sur ce terrain, sans l’avoir acheté. Petit à petit, la famille s’est agrandie, et des caravanes se sont ajoutées pour loger tout le monde. La famille a également fait clôturer le terrain et l’a relié au réseau d’eau et d’électricité. Vendeur ambulant, ferrailleur, exposant, forain, Henri D a fait tout les métiers, avant de tomber malade et de stopper toute activité. Dans le quartier, les D-T sont respectés du voisinage et reconnus pour l’entretien de l’impasse, souvent victime de dépôts sauvages.
Occupant le terrain de fait, sans titre de propriété, la famille ne s’était pas préoccupée de ce détail jusqu’au jour où des géomètres de la SGP sont venus lui expliquer qu’ils allaient entamer des travaux sur ce terrain. Affolé, le couple contacte alors un avocat. «Le terrain appartient en partie à Réseau Ferré de France et à la mairie de Champigny-sur-Marne, j’ai écrit à toutes les parties pour leur expliquer la situation et leur demander de faire quelque chose pour trouver une issue, mais me suis heurté à un silence radio. Nous avons donc assigné la mairie de Champigny et la SNCF au tribunal pour que mes clients soient reconnus propriétaires du terrain par prescription acquisitive (ndlr, en raison du nombre d’années d’occupation sur ce terrain n’ayant jamais été revendiqué). Mais pour le moment, cette action est bloquée car le juge administratif de Melun doit apprécier si le terrain en question est considéré comme relevant du domaine public ou pas», expose l’avocat de la famille, Dominique Mathonnet.
Alors que le chantier du Grand Paris Express doit débuter sans plus tarder, La SGP engage en parallèle une procédure d’expropriation de la famille qui se dit prête à coopérer. «Nous savions qu’un jour où l’autre, quelque chose comme cela arriverait car nous avons vu notre environnement changer. Dans un premier temps, cet espace boisé s’est transformé en une immense décharge à ciel ouvert. Puis nous avons vu poser le golf, un tapis sur un tas d’ordure. Nous avons réussi à conserver un peu de nature autour de nous et cela fait plaisir d’entendre encore des oiseaux chanter, de voir des hérissons, un renard, des papillons…», regrette déjà Evelyne T. Mais la proposition de rachat de la parcelle et la proposition de relogement de la famille ne convient pas aux résidents qui espèrent obtenir autant que leurs voisins. «Les parcelles alentours ont été acquises pour des montants entre 600 et 1000 € du mètre carré et ils disent à mes clients que leur terrain ne vaut rien, proposant pour leur 100 mètres carrés une somme entre 35 000 et 45 000 €. En plus de cela, ils veulent laisser cette somme à la Caisse des Dépôts et Consignation en attendant que de savoir qui est le propriétaire de la parcelle. Ils leur ont également proposé une solution de relogement dans un HLM… à Châteauroux! Nous avons dit dès le début que nous ne voulions pas nous mettre en travers de ce projet d’intérêt national et que la famille allait partir, mais pas à coup de pied au derrière! J’ai l’impression que l’on traite cette famille comme des moins que rien, des péquenauds de province dont on n’accepte pas le mode de vie», s’indigne Me Mathonnet.
Alors que le père d’Henri est récemment décédé, le juge de l’expropriation doit aujourd’hui se prononcer sur le déclenchement ou non d’un délai de six mois au profit du couple T-D. L’issue de ce dossier ne remet en aucun cas en cause le calendrier de construction de la gare du Grand Paris Express de Bry-Villiers-Champigny, indique-t-on du côté de la SGP qui ne souhaite pas commenter ce dossier mais rappelle que 95% des acquisitions foncières liées au projet de métro dans le Val-de-Marne ont été conclues à l’amiable.
Notre association a adressé un courrier en ce sens à la mairie de Champigny, dans la rue des hauts bonne eau, 2 pavillons ont été racheté par la ville et sont à ce jour toujours inoccupé!
Nous l’avons proposé! Reste à savoir si le maire et les personnes compétentes auront de “l’humanité” pour aider temporairement cette famille!
Pourquoi un tel manque de considération vis à vis des gens que l’on exproprie ! Que ceux-ci habitent ou non dans des caravanes, une solution amiable ne peut-elle être trouvée pour les reloger ? Les mairies de Champigny-sur-Marne et de Villiers-sur-Marne disposent de bon nombre de logements préemptés inoccupés. Pourquoi dans ce cas ne pas dépanner la Famille DUVIVIER-TEDESCO durant ne serait-ce que pour quelques mois, le temps pour elle de réussir à se reloger ?
le grand Paris qui jette des personnes a la rue sans se poser des questions !!!!
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