Entre la construction de 7 nouvelles crèches et des extensions-reconstructions de celles qui existent, le Conseil départemental du Val-de-Marne a voté hier à l’unanimité un plan pluri-annuel d’investissement pour la création de 560 places supplémentaires en crèche départementale d’ici à 2022.
“Cette séance est particulière car elle marque l’aboutissement de deux engagements de campagne de 2015, celui d’un forfait Navigo réduit pour tous les retraités et celui de la création de 500 nouvelles places en crèche”, témoignait Christian Favier, le président PCF du Conseil départemental, au début de son point presse d’avant séance plénière ce lundi 18 décembre, rappelant que le département compte déjà la moitié des crèches départementales du pays avec 76 unités représentant 4500 places, la plupart des départements ne disposant que d’une crèche pour leurs agents. Une spécificité germée dès la création du Conseil départemental à la fin des années 1960.
Une offre qui contribue à pallier un réel déficit alors que seulement un quart de la demande d’accueil collectif est couvert dans le département qui conjugue un taux de natalité dynamique de 6% au cours des 10 dernières années, un taux de scolarisation des enfants de moins de 3 ans inférieur à 5% – très largement en-dessous de la moyenne nationale, et un taux d’activité des femmes dépassant les 80%. La localisation des futures crèches a été définie suite à un diagnostic, initié en 2016 sous la coordination du préfet et avec l’appui de la Caisse d’Allocations Familiale et du Conseil départemental, dans le cadre du « Schéma départemental des services aux familles », en cours de validation. Le plan crèches voté hier représente un budget de 54,6 millions d’euros pour la période 2017 à 2022. Les communes d’accueil des nouvelles crèches, contribuent pour leur part en mettant à disposition le foncier.
7 nouvelles crèches programmées pour 450 places
Concrètement, la 77 ème crèche, d’une capacité de 60 berceaux, ouvrira fin 2019 au Plessis-Trévise, au 63 avenue Charles de Gaulle, et accueillera à la fois des bébés du Plessis (40 berceaux) et de Chennevières-sur-Marne (20 berceaux). 6 nouvelles crèches sont également planifiées. Trois crèches de 60 berceaux dans des secteurs proches de futures gares du Grand Paris Express à Champigny-sur-Marne (boulevard Stalingrad), à Créteil l’Echat et à Vitry-sur-Seine dans la zac des Ardoines. Trois seront également positionnées pour accueillir des enfants de deux villes voisines, dans les secteurs de Limeil-Brévannes – Boissy-Saint-Léger (60 berceaux), Sucy-en-Brie – Bonneuil-sur-Marne (60 berceaux), et Choisy-le-Roi – Villeneuve-Saint-Georges (secteur triage, 90 berceaux).
Restructurations et extensions
Outre ces 7 nouvelles crèches, des opérations de restructuration, reconstruction, extension sont également programmées, notamment dans le cadre des programmes de rénovation urbaine. A court terme, est ainsi prévue la relocalisation/extension de la crèche du parc de la Cloche à Orly, intégrant la création de 10 places supplémentaires pour atteindre 80 berceaux ; la relocalisation/extension de la crèche Les Larris à Fontenay-sous-Bois, dans le cadre de l’opération Politique de la ville, qui permettra d’accueillir 30 places supplémentaires dans 2 crèches de 45 berceaux ; la relocalisation/extension de la crèche Franklin-Roosevelt à Chevilly-Larue, intégrant la création de 20 places supplémentaires, soit 60 berceaux, dans le cadre d’une opération d’aménagement conduite par la commune. A noter également à Ivry-sur-Seine, l’achat de 8 places au Secours catholique pour un projet de crèche, dans le cadre de dispositifs d’accompagnement des familles en insertion, mené avec la direction de l’action sociale. A Ivry-sur-Seine toujours, est prévue dans un second temps la relocalisation de la crèche Spinoza, qui permettra d’atteindre 30 berceaux supplémentaires. A plus long terme, sont également envisagées les extension de crèches existantes à Alfortville (+ 10, soit 70 berceaux)) et au Kremlin-Bicêtre ( + 10, soit 50 berceaux). Enfin, des études de faisabilité doivent être menées sur d’autres communes qui ont sollicité de département : Ablon-sur-Seine, Gentilly, Ormesson-sur-Marne et encore Villejuif.
Plan pluri-annuel jusqu’en 2022
Dans le détail, les 60 premières places verront le jour en 2019 au Plessis-Trévise, suivront 40 places en 2020, 240 en 2021 et 220 en 2022. L’investissement total, de l’ordre de 56,4 millions d’euros, bénéficiera de subventions permettant de réduire la charge nette à un peu plus de 43 millions d’euros répartis dans un plan pluri-annuel d’investissement allant de 6 millions à 10 millions d’euros par an en moyenne. Ceci uniquement pour le budget investissement. Restera ensuite à faire fonctionner les crèches. «La création de ces 560 nouvelles places nécessite un budget d’investissement important étant donné qu’un berceau coûte en moyenne 60 000 euros. Ces choix impliquent également une hausse des dépenses de fonctionnement puisque 200 postes doivent être créés pour accompagner l’extension du nombre de places, le coût moyen d’un poste s’établissant entre 35 000 et 40 000 euros. Pour limiter ces coûts, nous allons travailler sur des modes de gestion plus économes comme des mutualisations de postes en cuisine par exemple», a motivé Marie Kennedy, vice-présidente du Conseil départemental.
L’opposition se montre satisfaite mais demande des ajustements
Saluant ce plan de création de nouvelles places en crèche, les conseillers départementaux de l’opposition ont néanmoins souligné des disparités géographiques et interrogé les critères d’attribution des places. «Nous avons rencontré des familles dont les deux parents actifs n’avaient pas pu bénéficier de places. Nous savons que des places sont réservées aux familles monoparentales ainsi que celles en grande difficulté, et nous ne le remettons pas en question, mais il serait bien de pouvoir permettre aux crèches du Val-de-Marne d’accueillir également ces enfants. Il faut une mixité de public», a insisté Paul Bazin, conseiller LR de Nogent-Le Perreux. «Sur le plateau briard, nous sommes un peu pris en otage. Nous payons pour toutes les crèches, c’est une question de solidarité, nous ne revenons pas là-dessus mais nous constatons que nos habitants ne reçoivent pas souvent de réponses positives lorsqu’ils demandent des places. Il nous faudrait quelques places réservées», a ajouté Pierre-Jean Gravelle. Pascal Savoldelli, conseiller-sénateur PCF, a répondu en mettant en perspective la question de la mixité sociale dans les lieux d’accueil des jeunes enfants, citant un récent rapport de la Cour des comptes sur l’accès aux modes de garde. «64% des familles les plus aisées font garder leurs enfants et seulement 8% des ménages les plus modestes. Il y a une discrimination par rapport aux revenus qui, si nous n’y faisions rien, provoquerait de l’homogénéité sociale.»
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