C’est presque par hasard, uniquement car des travaux de réhabilitation étaient prévus au sein du collège Saint-Exupéry de Vincennes, qu’un diagnostic préalable a révélé au sein de l’établissement scolaire, la crèche et la cantine de la maternelle attenante, une pollution aux solvants chlorés. Précisions.
Deux solvants chlorés ont été identifiés au-dessus des normes : le PCE (tétrachloroéthylène, également appelé perchloroéthylène) et le trichloroéthylène (TCE).
Concernant le trichloroethylène (TCE), la valeur limite pour une bonne qualité de l’air est normalement de 2 µg/m3 (c’est à dire 2 microgrammes par mètre cube) pour une exposition prolongée. Les établissements qui ne respectent pas cette norme doivent y parvenir dans un délai de cinq ans. Lorsque la concentration dépasse les 10 µg/m3, il faut alors envisager des actions correctives dans un délai de moins de 6 mois. Télécharger le rapport réalisé par le HCSP (Haut Conseil à la santé publique) concernant le TCE. C’est justement ce seuil qui a été dépassé, dans des proportions toutefois inférieures à 60 µg/m3 dans les salles de classe, et autour de 200 microgrammes dans le réfectoire et les salles de repos. “Les taux supérieurs aux valeurs limites n’ont été constatés que dans quelques salles et nous n’avions pas préconisé de fermer intégralement le collège“, précise également Matthieu Boussarie, délégué départemental adjoint de l’ARS (Agence régionale de santé). Le transfert a été décidé en raison de l’impossibilité d’organiser les cours dans un nombre trop réduit de salles.
Concernant l’autre substance, le tétrachloroéthylène ou perchloroéthylène (PCE), les normes limites sont plus hautes. “L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a proposé en 2010 deux valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI) concernant le tétrachloroéthylène : l’une de 1 380 μg/m3 (200 ppb) sur une période de 1 à 14 jours, pour une exposition brève, l’autre de 250 μg/m3 (36 ppb) sur une période supérieure à 1 an, laquelle correspond à une exposition chronique“, indique le rapport du HSCP. Télécharger le rapport sur le PCE. “Concernant le perchloroéthylène, nous les dépassements de valeur limite n’ont été constatées qu’au niveau du sol et dans quelques galeries souterraines mais pas dans les salles de cours”, indique Matthieu Boussarie.
Ces deux substances, que l’on retrouve généralement dans les pressings, ont des propriétés dégraissantes, et ont fait l’objet ces dernières années d’un durcissement de la norme les concernant, après que des études aient conclu à leur effet cancérogène – en cas de forte concentration uniquement. C’est dans ce contexte que la législation a interdit progressivement l’usage du “perchlo” dans les pressings, depuis 2012. Voir article sur ce sujet en 2012, et la polémique suscitée par cette interdiction dans les pressings.
“Les études que nous avons réalisées indiquent que les élèves, même en ayant passé cinq ans dans l’établissement, n’ont pris aucun risque”, ajoute encore Matthieu Boussarie.
En lisant cet article, on se demande pourquoi dans quelques jours on met nos enfants à la porte du collège. Pourquoi ne pas fermer quelques salles et construire une annexe du côté du bois de Vincennes (avec l’accord de Paris). Tout cela a été fait dans la précipitation et témoigne d’un véritable amateurisme de la région. Visiblement toutes les solutions alternatives n’ont pas été étudiées…
Cet article ne fait que conforter mon opinion sur ce désastre. Nous avons à faire à une administration pléthorique et déconnectée de toute réalité, qui ne sait qu’invoquer une responsabilité collective, oubliant au lieu de parler de celle de chacun d’entre nous. Dans cette situation, ça n’est pas la région qui est concernée, mais l’administration départementale (Val de Marne).
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.