Solidarité | | 29/05/2018
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Onze familles roms ont inauguré leurs chalets à Ivry-sur-Seine

Onze familles roms ont inauguré leurs chalets à Ivry-sur-Seine

Au début c’était un squat. Ce vendredi, c’est une petite résidence composée des anciens chalets du village rom d’Orly qui était inaugurée officiellement À Ivry-sur-Seine, avenue Pierre Semard. Onze familles roms y habitent, accompagnées par l’association Convivences, la ville, le département et l’Etat, et soutenues également par Romeurope.  

«Nous nous sommes installés sur le terrain une nuit d’août 2014. Il y avait des arbres partout et peu d’espace», se souvient Casian, dans la trentaine. A l’époque, ils avaient pris leurs clics et leurs clacs après l’expulsion de leur précédent campement, ailleurs dans la ville. Au départ, le propriétaire du terrain souhaite les expulser, mais un compromis est trouvé.  «Après 6 mois de négociation, nous avons obtenu le fait de pouvoir occuper le terrain pour une durée de 3 à 5 ans si nous le rendions en bon état à la fin», détaille François Loret président de l’association Convivences, créée en 2011 et qui travaille sur la question des bidonvilles et de leur réhabilitation.

Les maisons de bois ont été récupérées du village d’insertion expérimenté à Orly par le département il y a quelques années, avec le soutien de l’Union européenne. (Voir reportage de l’époque) «On a repris le bois de ces maisons afin d’en reconstruire des nouvelles adaptées à ce lieu, surtout qu’il a eu de la casse dans leur déplacement et leur stockage, il a fallu réinventer des constructions», rapporte François Loret. «Nous avons longuement discuté avec tout le monde, ils ne connaissaient pas le principe de réunion comme nous l’envisageons. Nous avons débattu et décidé avec eux sur plein de points, le choix du bloc sanitaire, la mise en place d’un contrat d’hébergement, le paiement de l’eau et de l’électricité… Peu à peu les femmes ont rejoint ces réunions et nous avons pu discuter et décider collectivement.»

Le chantier a commencé au premier semestre 2017 et la dernière maison a été finie en mars dernier. Chaque chalet fait entre 20 et 25m² avec une cuisine de 9m². «C’est un prototype idéal que l’on pourra reproduire à l’avenir», explique Eric qui était en charge de leurs constructions. «Il y a de l’espace pour cuisiner et les douches sont agréables. Et puis, nous avons aussi assez de place pour nos camions. C’est joli et c’est propre, merci!» témoigne Gabi, un père de famille. Ils ont tous la même motivation, apprendre le français afin de pouvoir travailler. Casian a travaillé à Dijon pendant plusieurs mois mais a arrêté car c’était trop loin et qu’il ne voyait plus sa famille, il parle un très bon français. «J’ai fait deux semaines de cours de Français et j’ai ensuite travaillé pour les Restos du cœur où je continuais de m’entraîner tous les jours, je lis un peu aussi». Son garçon de onze ans est inscrit à l’école à côté.

Une réplique à Bonneuil ?

«Il est important de construire une réponse progressiste à ces situations précaires en démontrant que cela est possible de porter le sujet politiquement», motive le maire PCF de la ville,  Philippe Bouyssou. L’expérience devrait faire des émules. Christine Moreau, maire-adjointe de Bonneuil-sur-Marne, était sur place ce vendredi pour observer.  «Nous avons pas mal de personnes qui veulent s’insérer dans notre ville, je suis venu voir ce qui se faisait ici pour nous donner des idées», indique l’élue.

Au total, l’investissement s’est élevé à 95 000 euros et le fonctionnement annuel est évalué à 120 000 euros.

 

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