Entreprendre | | 05/02/2018
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A Bonneuil, Réflectiv protège les gratte-ciels avec ses films adhésifs

A Bonneuil,  Réflectiv protège les gratte-ciels avec ses films adhésifs © Fb

Fabriquer des films adhésifs qui décorent et protègent les bâtiments – même des impacts de balles !  – tel est le métier de la société Réflectiv, installée dans le parc d’activités des Petits Carreaux de Bonneuil-sur-Marne depuis 10 ans mais créée en 1981. Rencontre avec Jean-Charles Doll, son dirigeant.

L’histoire commence au début des années 1980. Deux commerciaux travaillent pour une société britannique spécialisée dans la miroiterie. “L’approvisionnement en verre devenait compliqué et en quelques mois, après avoir découvert les propriétés des films adhésifs, ils ont décidé de se lancer exclusivement dans ce produit. Ils l’ont distribué et rendu plus attrayant en développant le film décoratif. Jusqu’alors, il n’existait que des films rudimentaires protégeant du soleil. Il s’agissait d’un film qui, grâce à une formulation particulière, avait un aspect flou et granuleux (appelé dépoli) et a eu beaucoup de succès”, explique Jean-Charles Doll, fils du fondateur Patrick Doll.

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Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée – en toute indépendance – grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne, pour donner à voir la géographie entrepreneuriale du département. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique. 

Cap vers l’international et maîtrise de la production

A la fin des années 1990, le jeune homme, qui vient de terminer ses études de commerce international, est recruté pour s’occuper des exportations de la société, qui représentent aujourd’hui 40% du chiffre d’affaires.  Sous son impulsion, la société va alors développer la production de ses propres films. “Nous ne produisons pas à proprement parler mais nous fixons un cahier des charges que nous confions à nos partenaires industriels tout en conservant le contrôle global de la production. Pour la première étape, interviennent les fabricants de polyester de base, qui sont 4 ou 5 dans le monde. Ils nous fournissent des rouleaux neutres que nous confions ensuite à des industriels qui traitent le film en fonction de l’application que nous souhaitons en faire”, détaille Jean-Charles Doll. Un réseau de partenaires bien rodé, le même depuis vingt ans. “La difficulté, c’est de proposer des motifs qui ne lassent pas. Nos clients optent le plus souvent pour des motifs classiques mais nous proposons chaque année entre 3 et 20 nouveaux modèles”.

Positionnement haut de gamme et technique pour s’affranchir de la grande distribution

En termes de commercialisation, la société s’est progressivement recentrée sur une distribution exclusivement auprès des professionnels après avoir été longtemps dans les rayons des grandes surfaces spécialisées dans le bricolage. “On nous demandait des prix en baisse sans se préoccuper le la qualité ni de la garantie. Nous ne voulions pas nous engager dans cette voie. C’est dommage parce que les mauvaises expériences des particuliers avec des produits de mauvaise facture font du tort à tout le secteur du film adhésif”, estime le patron de l’entreprise.

Des films résistants aux balles, moins chers que le verre

Pour se diversifier, la firme mise donc sur la technicité et l’innovation, au-delà des éléments décoratifs. “Nous commercialisons depuis deux ans un film qui rend n’importe quel vitrage résistant aux impacts de balles! C’est très intéressant pour les clients qui vivent dans des zones du monde où il est impossible, pour des raisons de coûts ou des restrictions douanières, de se faire installer des verres blindés”, motive Jean-Charles Doll.  La PME  bonneuilloise équipe également les vitrages des plus grands gratte-ciels du monde grâce à ses filtres permettant de renvoyer la chaleur en été et de la laisser pénétrer en hiver. De même, on la retrouve sur un certain nombre de transports collectifs pour ses protections anti-graffitis. “La plus grande tour au monde, le siège social de Ferraro, les magasins Tesla, Lacoste, le quartier général de Cartier rue de la Paix ou les Grands Moulins de Pantin pour la BNP, de grosses marques nous font confiance au stade de la rénovation lorsqu’elle font face à des contraintes et qu’elles ne trouvent pas de solution”, cite le directeur.

LBO et nouveau cap international

Cet été, l’entreprise a franchi un nouveau cap, celui de la transmission. Directeur général depuis 2010, le fils du fondateur a repris la boutique à l’occasion d’un LBO  en s’associant avec l’investisseur Next Stage pour reprendre la majorité du capital à UI Gestion – qui était majoritaire depuis 2006.  De quoi poursuivre les objectifs de croissance à l’international, pour affirmer sa présence en Europe et foncer en Afrique et en Asie.

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