Publicité
Publicité : CASH MACHINE
Entreprendre | | 04/04/2018
Réagir Par

A Rungis, Panamako invente une boisson franco-africaine

A Rungis, Panamako invente une boisson franco-africaine © Fb

L’infusion à la fleur d’hibiscus qui désaltère l’Afrique de l’Ouest débarque en France. Après deux ans de travail, Oumar Cisse a lancé la commercialisation de son Bissap revisité à la pomme. Coup d’oeil sur l’entreprise Panamako, fruit d’un mélange des cultures.

cci-val-de-marne
Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée – en toute indépendance – grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne, pour donner à voir la géographie entrepreneuriale du département. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique. 

Né à Abidjan, Oumar Cisse a grandi en Côte d’Ivoire avant de venir étudier en France et au Canada pour devenir ingénieur ferroviaire. Mais après avoir passé dix ans comme ingénieur dans deux multinationales, il a décidé de se lancer dans une aventure entrepreneuriale très différente. « Je voulais créer quelque chose, me lancer dans un challenge. Je n’avais qu’une vague idée de ce que je souhaitais faire, réaliser un produit représentatif de la culture africaine, et de ma culture enrichie de mon propre parcours de vie», explique-t-il. Le jeune entrepreneur, qui a grandi avec le Bissap, cette infusion d’hibiscus consommée lors des fêtes, décide alors de revenir cette source, mais mâtinée du terroir français  « J’aime énormément voyager et à travers les différentes villes dans lesquelles j’ai vécu, j’ai découvert la richesse du terroir français.»

Car la recette originale du Bissap, âpre et très sucrée, doit être adoucie pour plaire au consommateur français. « Je suis parti d’une feuille blanche en commençant dans ma cuisine à faire moi-même les formulations. Le week-end, je faisais goûter à mes proches et la recette évoluait en fonction des avis. Ensuite, je me suis rendu dans un centre de ressources technologiques dédié à l’agroalimentaire pour élaborer un procédé de fabrication fiable.»  Dans le même temps, Oumar Cisse bénéficie d’un aménagement de son emploi d’ingénieur ferroviaire pour pouvoir suivre pendant deux ans un master entrepreneur à l’Essec.

Alors que c’est finalement la pomme qui s’est s’imposée comme l’ingrédient s’unissant le mieux à l’hibiscus, Oumar Cissé s’attaque au circuit d’approvisionnement en matières premières de sa future boisson. « J’ai rencontré le secrétaire général d’une association angevine de producteurs de pommes et de poires auprès duquel j’ai tout appris sur la production, la distribution, les périodes de culture, les types de pommes. Même chose pour l’hibiscus auprès de spécialistes de l’Inra. C’est une plante dont on redécouvre les vertus car c’est un antioxydant riche en vitamine», détaille le patron de Panamako. Souhaitant travailler directement avec les producteurs, Oumar Cisse se rapproche d’un agriculteur en Touraine (Les vergers de la Manse), et grâce à ses proches en Afrique, il prend contact avec une coopérative du Burkina Fasa pour la production d’hibiscus, certifiée bio et forte d’une trentaine d’année d’expérience. Les épices, eux, viennent d’Asie.

La production des 15 000 premières bouteilles lancée

En juin 2017, l’entrepreneur a rejoint l’incubateur-pépinière du Marché d’intérêt national de Rungis, Rungis & Co, développé par la CCI 94 et la Semmaris (société qui exploite le Min), afin de poursuivre la structuration de sa start-up, aux côtés d’autres entrepreneurs. “J’ai pu démarrer l’activité grâce à un premier apport de ceux que j’appelle “les 3 F”, family, fools and friends (la famille, les fous et les amis), ce qui a permis de lancer cette semaine la production de 15 000 premières bouteilles qui vont être distribuées dans des épiceries fines, restaurants. Nous avons également un hôtel de Deauville, Le Normandy qui les proposera. Nous envisageons également de démarcher des chaînes de distribution en milieu urbain ainsi que des supérettes”, envisage Oumar Cisse.

De Paname à Bamako

Dernière étape : la marque. Ce sera Panamako, contraction de Paname pour Paris et de Bamako, capitale du Mali. Un coq symbolise la rencontre entre l’Afrique et la France, dessiné dans des motifs de Wax (tissu africain à motifs) aux couleurs pétulantes.

A lire aussi :

La diversification déjà en tête

Pour sa première gamme, Panamako a commencé par trois saveurs (Hibiscus et pomme seuls ou bien infusés à la menthe ou la cannelle. “Ensuite, nous ne nous interdisons rien tant que cela respecte des valeurs auxquelles je suis attaché, à savoir la beauté du produit, la promotion du savoir-faire et le circuit-court. Nous pourrons élargir la gamme des jus en fonction des tendances du marché, ou proposer des en-cas sucrés. En théorie nous pourrions revisiter n’importe quel produit gastronomique africain et l’associer aux produits français”, se projette Oumar Cisse.

 

 

 

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
3 commentaires

N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

Ajouter une photo
Ajouter une photo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous chargez l'article suivant