À l’école primaire Le Parc-Tilleuls à Saint-Maur-des-Fossés, des CM2 se sont essayés à la démocratie parlementaire en débattant comme des députés de l’Assemblée nationale, sous l’oeil attentif du député LREM de la circo, Frédéric Descrozaille. Le thème de cette assemblée junior n’était pas anodin : pour ou contre le rétablissement de la peine de mort. Et les parlementaires en herbe ont tranché…
«Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je suis venu aujourd’hui vous présenter une loi concernant le rétablissement de la peine de mort. Vis-à-vis de la menace terroriste par exemple, il nous faut rétablir une législation plus forte». Corentin, chef de son groupe, vient présenter la loi devant un parterre d’élèves attentifs. Ils ont été séparés en quatre groupes ayant chacun un point de vue différent sur la peine de mort. «Il fallait trouver un sujet clivant pour susciter le débat. C’était l’objectif de cet exercice. Nous avons développé en cours différents arguments autour du sujet avec les élèves», explique Isabelle Flotté-Letanoux enseignante de la classe, qui a organisé cet événement en lien avec l’opération «Le parlement des enfants» de l’Assemblée nationale.
«Moi, je pense que chaque être humain peut changer et a le droit à une seconde chance. On ne peut donc pas tuer», rétorque un parlementaire en herbe. «Les personnes coupables peuvent être manipulées, comme les terroristes par exemple», plaide un autre. «Si une personne est relâchée, elle peut recommencer à tuer», pointe encore un élève. Sous l’oeil du député, le débat est intense mais les élèves s’écoutent et se contredisent en attendant leur tour. Des amendements, propositions de modification de la loi, ont été préparés au préalable et sont débattus un par un. «Le but est de faire comprendre aux élèves que l’important, lors d’un vote à l’assemblée, c’est le moment précédent, celui de l’instruction sans lequel on ne peut avoir un débat construit», explique le député Frédéric Descrozaille.
Au final les élèves ont voté pour «la possibilité de condamner un criminel en cas de récidive à la peine capitale. Cette possibilité ne s’applique pas aux cas de légitime défense d’une particulière gravité, relevant d’une question de vie ou de mort, ni aux cas d’homicide involontaire.» Si le député regrette le fait que les élèves aient voté pour la peine de mort, il se félicite de la qualité du débat. «Je suis fière d’eux, ils ont vraiment travaillé sur leurs arguments et bien débattu. C’est le fruit d’un travail de six mois autour du fonctionnement de la la république française», se réjouit également la professeure des écoles. «Cela nous a appris à s’écouter et à s’entendre», plaide Gabriel. «C’était bien, et on était libre de donner notre avis», s’enthousiasme Guillaume.
En plus d’avoir fait venir le député à deux reprises, l’enseignante a aussi fait venir un avocat, ainsi qu’un organisateur de la COP 21, afin de préparer un texte de loi avec les élèves “qui vise à rendre obligatoire, dans les communes de plus de 10 000 habitants, des voies cyclables sécurisées reliant les pôles d’activités et de vie, permettant ainsi de faire du vélo un moyen de transport privilégié dans ces zones». Un texte qui sera envoyé à l’Assemblée.
Pour rappel, la peine de mort a été abolie en France à l’automne 1981. Promesse de campagne de François Mitterrand, la loi a été défendue par Robert Badinter lors d’un discours historique prononcé à l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981. A visionner ci-dessous.
[version entiere] Robert Badinter – Discours de sur l'abolition de la peine de mort 1/2 from johnripoux on Vimeo.
L’initiative est sans aucun doute très bonne pour faire comprendre le travail des députés.
En revanche le choix de la question de rétablir ou non la peine de mort ne me parait pas acceptable. L’abolition a été votée et envisager de revenir en arrière me parait être un retour à des pratiques qui n’ont jamais empêché et n’empècheront pas des meurtriers à passer à l’acte.
Donc bonne initiative mais sujet très maladroit.
Excellentes initiatives !
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