Construit en 1933 par André Lurçat et classé monument historique, le collège Karl Marx de Villejuif a fait l’objet de rénovations importantes mais très corsetées par les architectes des Bâtiments de France. Pour les personnels qui souffrent de la chaleur l’été et du froid l’hiver en raison de problèmes d’isolation, le compte n’y est pas, et c’est par une lettre ouverte au président du Conseil départemental que l’intersyndicale Sud Education – FO a fait état de ses doléances.
C’est toute la difficulté d’allier conservation du patrimoine historique et confort moderne. Premier édifice scolaire construit tout en béton, en plein courant hygiéniste, le collège Karl Marx de Villejuif a été classé monument historique en 1996. Ici, pas question donc de remplacer les huisseries en bon gros PVC blanc et de changer fenêtres et portes en ayant pour objectif le seul rapport isolation-praticité-prix. Après une première campagne de restauration au début des années 2000, le collège a fait l’objet d’une nouvelle réhabilitation-extension au début des années 2010, toujours sous l’égide de Christiane Schmuckle-Mollard, architecte en chef des Monuments historiques en charge du diagnostic du collège. Une opération à 26,5 millions d’euros qui a été récompensée début novembre par le WMF/Knoll Modernism Prize à New York.
A l’intérieur du collège toutefois, les personnels se plaignent toujours d’une isolation insuffisante, faisant état, dans une lettre ouverte de l’intersyndicale Sud Education – Fo adressée au président du Conseil départemental “d’un très grand froid l’hiver dans les couloirs et certaines salles” et au contraire “d’une chaleur étouffante l’été (32°C à 8h du matin dans la salle de maths)”. Ils se plaignent également “d’un système d’ouverture des fenêtres qui dysfonctionne (plusieurs fenêtres bloquées, très nombreuses salles sans manivelles qui ne peuvent donc pas être aérées…), d’ un système de stores intérieurs inefficace (effet de serre dans les salles) et dangereux (plusieurs barres se sont décollées à cause de la chaleur et sont tombées lourdement, parfois en frôlant des élèves et des enseignants), d’une salle des professeurs exposée sud-ouest sans aucune possibilité de se protéger du soleil, rendant les pauses et le travail (notamment sur les ordinateurs) impossibles dans une grande partie de l’espace selon l’heure de la journée“, et encore de “salles de cours inondées au rez-de-chaussée alors que les fils électriques son dénudés, de fuites d’eau qui endommagent le bâtiment, de la détérioration des portes vitrées, du portail d’entrée et des grilles, de l’absence de vidéo-projeteurs dans de nombreuses salles de cours…”
Du côté du département, on rappelle la difficulté de rénover ce bâtiment compte tenu de ses contraintes de monument historique et l’on indique qu’un courrier de réponse détaillé va être adressé aux auteurs de la missive.
J’ai été membre du CA de ce monument historique. Chaque problème concret y devient un casse-tête. Un enfant énervé claque la porte vitrée ? Tout s’effondre car le verre n’y vibre pas de la même manière que le support métallique. Tenir une réunion en façade ouest à la belle saison est impossible : pas le droit de poser des rideaux vénitiens ; pendant des années on n’avait pas lavé les vitres, c’était supportable, mais quand elles sont propres la chaleur est intenable. Il n’a pas été possible de mettre des doubles vitrages sous prétexte que c’était trop épais pour les ouvrants métalliques de Lurçat (1936) . Etc
La maternelle attenante ( qui, elle , appartient à la Ville) est soumise à la même réglementation “monument historique”, on ne pouvait pas mettre des anti-pince-doigt sur les portes. Quand elle a débarqué comme première adjointe avec délégation sur le patrimoine, Natalie Gandais a déclaré au personnel technique : “Si vous ne le faites pas vous même, je viens ce soir avec ma perceuse poser des protections en caoutchouc, et si les Monuments Historiques ne sont pas content qu’ils aillent au tribunal administratif !”.
J’ai été membre du CA de ce monument historique. Chaque problème concret y devient un casse-tête. Un enfant énervé claque la porte vitrée ? Tout s’effondre car le verre n’y vibre pas de la même manière que le support métallique. Tenir une réunion en façade ouest à la belle saison est impossible : pas le droit de poser des rideaux vénitiens ; pendant des années on n’avait pas lavé les vitres, c’était supportable, mais quand elles sont propres la chaleur est intenable. Il n’a pas été possible de mettre des doubles vitrages sous prétexte que c’était trop épais pour les ouvrants métalliques de Lurçat (1936) . Etc
La maternelle attenante ( qui, elle , appartient à la Ville) est soumise à la même réglementation “monument historique”, on ne pouvait pas mettre des anti-pince-doigt sur les portes. Quand elle a débarqué comme première adjointe avec délégation sur le patrimoine, Natalie Gandais a déclaré au personnel technique : “Si vous ne le faites pas vous même, je viens ce soir avec ma perceuse poser des protections en caoutchouc, et si les Monuments Historiques ne sont pas contents, qu’ils aillent au tribunal administratif !”.
Le classement en monument historique de cet horreur est déjà un scandale artistique… Quand je pense que de vrais bâtiments historiques tombent en ruine et que l’on en appelle à la générosité populaire alors qu’il faudrait revoir de fond en comble ces bâtiments… Et on dépense toujours plus pour rapiécer sans grands effets cet horreur architecturale.
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