Santé | Val-de-Marne | 28/11/2018
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Champigny, Vitry, Alfortville et Villejuif signent leurs nouveaux contrats locaux de santé

Champigny, Vitry, Alfortville et Villejuif signent leurs nouveaux contrats locaux de santé © Fb

Champigny-sur-Marne, Vitry-sur-Seine, Alfortville et Villejuif ont signé hier leur second contrat local de santé avec l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France. Quel intérêt pour les habitants ? Explications et enjeux. 

Dans les cinq prochaines années, un quart des médecins généralistes vont partir à la retraite. Or, la suppression du numerus clausus à la fac de médecine n’aura d’effet que dans dix ans”, rappelle Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS (Agence régionale de santé) d’Île-de-FranceEt dans cette désertification médicale annoncée, les plus mal lotis sont d’abord les catégories sociales les plus défavorisées.“Grâce à notre suivi statistique, nos observons une correspondance des gradients socio-économiques avec la fréquence de certaines pathologies, comme l’obésité par exemple. Il nous fallait donc un outil pivot entre les dynamiques nationales, régionales et les initiatives locales pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé”, poursuit le patron de l’ARS francilienne. C’est justement pour lutter contre les inégalités territoriales en termes de santé que les contrats locaux de santé (CLS) ont été créés en 2012 (voir les premières signatures en Val-de-Marne). Ces contrats, qui visent à décliner la stratégie régionale de santé de l’agence en aidant spécifiquement les communes les moins bien loties, concernent les villes dont l’indice de développement humain (IDH, qui prend en compte l’espérance de vie, le niveau de vie et le niveau d’éducation) est inférieur à 0,52. Cela peut aussi être un quartier de ville.

Quels moyens supplémentaires ?

S’il n’y a pas d’enveloppe spécifique CLS dédiée, l’enjeu de cette contractualisation est un accompagnement concret par l’ARS qui passe aussi par de l’accompagnement logistique, humain et financier, dans le cadre de participations à la création de maisons de santé locales par exemple.

12 villes du Val-de-Marne et bientôt 14

Après Alfortville, Bonneuil-sur-Marne, Choisy-le-Roi, Créteil, Fontenay-sous-Bois et Orly en janvier 2013, ont suivi Ivry-sur-Seine, Valenton, Gentilly, Vitry-sur-Seine, Villejuif et Champigny-sur-Marne. Deux autres CLS devraient être signés en 2019 en Val-de-Marne à Villiers-sur-Marne et Villeneuve-Saint-Georges.

Santé mentale, obésité, proximité

Ces nouveaux contrats, qui s’inscrivent dans le contexte du nouveau Plan régional de santé, entendent répondre aux défis actuels, à commencer par la démographie médicale. Par rapport à 2012, date à laquelle la diminution du nombre de médecins par rapport à la population était déjà préoccupante, la tendance a continué et n’est pas prête de se retourner, comme l’a rappelé en préambule le directeur de l’ARS IDF, d’où la nécessité d’accompagner les projets de maisons de santé pour maintenir un accès aux soins de proximité. Par ailleurs, les CLS 2018 mettent aussi l’accent sur l’obésité, mal du siècle, et ouvrent également un focus spécifique sur la santé mentale, ainsi que la prévention des addictions.

Un dispositif qui côtoie d’autres initiatives locales comme les CPTS et les initiatives territoire

“Les initiatives comme les CLS sont les bienvenues pour travailler ensemble au maintien de la médecine en ville”, commente Bernard Le Douarin, président du Conseil de l’ordre du Val-de-Marne, pour qui cela s’inscrit en parallèle des CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé) qui fédèrent les médecins sur une commune pour assurer un suivi de la population, notamment pour prendre en charge les maladies chroniques. Quatre sont cours de création au Kremlin-Bicêtre, à Champigny-sur-Marne, à Créteil et à Limiel-Brévannes. “La réforme doit émerger des territoires. Ce-sont les acteurs locaux qui ont la connaissance du terrain et des ses difficultés“, insiste le président du Conseil de l’ordre.

A Alfortville, une deuxième maison de santé en projet

A Alfortville, un contrat de préfiguration avait été signé voilà quelques années. “Nous avions déjà mis en place un volet habitat dans notre stratégie locale de façon à ce que lors des opérations de renouvellement urbain, comme dans le quartier Confluence, nous puissions mettre l’accent sur la réhabilitation de l’habitat dégradé qui nuit à la santé des résidents”, explique Isabelle Leprêtre, directrice générale déléguée à la solidarité et à la Santé. “Nous sommes en train de travailler sur un projet qui avance fort et vite dans le sud de la ville avec l’installation d’une maison de santé pluridisciplinaire où s’installeront des médecins et des infirmiers”, détaille le maire PS Michel Gerchinovitz. La seconde phase de renouvellement urbain de la ville devrait aussi comprendre un volet santé.

A Champigny-sur-Marne, installation de médecins, santé mentale et CPTS

“A Champigny-sur-Marne, nous avons créé un Conseil local de la santé mentale animé par l’association Visa 94. Ainsi, nous travaillons sur l’amélioration du parcours de soin des campinois, hospitalisation n’étant que le dernier recours. Le centre hospitalier des Murets est également impliqué”, détaille Cathy Even, responsable du pôle santé publique. “Nous travaillons également avec les promoteurs des opérations immobilières programmées sur Champigny afin de favoriser l’accès de médecins en en rez-de-chaussée à des prix intéressants. Pour l’heure, quatre médecins se sont installés sur la commune et nous en attendons huit autres”,chiffre Christian Fautré, maire PCF de la ville. La commune fait par ailleurs partie des quatre du Val-de-Marne à mettre en place une CPTS avec les médecins (voir explications plus haut).

A Villejuif, Maison de la santé et du handicap et maillage avec les hopitaux

Parallèlement à la création de son cluster spécialisé en oncologie, Cancer campus, Villejuif travaille sur la proximité via son centre municipal de santé. “Dans une semaine, nous allons inaugurer la maison de la santé et du handicap. De plus, Villejuif va renforcer sensiblement son offre de santé municipale avec la création à venir d’un nouveau centre de santé municipal moderne. Enfin, nous allons mettre en place, grâce à ce CLS, des dispositifs au service des médecins libéraux comme des lignes directes pour obtenir des consultation de spécialistes dans les structures hospitalières du Kremlin-Bicêtre et de Paul Brousse”, esquisse Franck Le Bohellec, maire LR de Villejuif.

Vitry-sur-Seine : hôpitaux privés et maison de santé

“C’est un renouvellement de convention pour Vitry. Nous sommes très attachés à ces partenariats intelligents parce que nos collectivités sont confrontées à des difficultés pour maintenir des services de santé en proximité. Nous avons la chance d’avoir sur la commune deux hôpitaux privés mais ils sont en danger. Nous espérons trouver des solutions pour leur maintien grâce à ce contrat“, table Jean-Claude Kennedy, maire PCF de Vitry-sur-Seine. La ville vise aussi la création d’une maison de santé.

 

 

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