Alors que le Conseil d’administration exceptionnel du mercredi 10 janvier n’avait pas du tout permis de débloquer la situation au lycée Brassens de Villeneuve-le-Roi, où les enseignants exercent leur droit de retrait depuis la rentrée de janvier pour protester contre la présence d’amiante dans les flocages des plafonds, une nouvelle réunion s’est tenue vendredi 12 janvier, en présence cette fois du rectorat, de la région et de la proviseure.
Suite à cette réunion, la proviseure, Valéry Lenoble, a pu indiquer aux enseignants, que l’ARS (Agence régionale de santé) avait demandé un complément d’information afin de donner un avis sur la situation, qui devrait être rendu en milieu de semaine, et que la région s’employait à changer les dalles du faux-plafond au plus vite. Concernant le droit de retrait exercé par les enseignants, il fait actuellement l’objet d’une instruction par le rectorat, dont les conclusions seront connues dans les prochains jours. Afin d’assurer la continuité pédagogique avec les élèves, un planning va également être proposé pour que les professeurs principaux puissent rencontrer leur classe.
Suite au compte-rendu de réunion relayé par la proviseure ce vendredi, les enseignants ont réagi dès ce samedi par un communiqué commun. “Alors que l’on nous disait jusqu’a maintenant que le faux plafond ne pouvait être changé qu’en février, cela pourrait aller plus vite, rien que cet élément justifie davantage l’exercice de notre droit de retrait du bâtiment B. Comme il est justifié par le stress que nous subissons tous du fait de la présence d’amiante, jusqu’à un de nos collègues qui a dû vendredi être évacué du lycée en ambulance et être admis aux urgences. Le rectorat doit enfin prendre ses responsabilités“, réagit le collectif d’enseignants qui ont décidé d’exercer leur droit de retrait. “Nous continuons donc de demander une contre-expertise indépendante et espérons que l’ARS finira par se rendre sur place, visiter le site et ne pas seulement se fier aux « expertises » de la Région”, poursuivent les enseignants.
Continuité pédagogique
Concernant la continuité pédagogique, les professeurs indiquent se réjouir de pouvoir disposer d’un planning tout en estimant qu’elle est déjà assurée car ils donnent du travail par Pronote (le portail intranet du lycée), communiquent avec leurs élèves et assurent les TPE ou encore l’EPS. “Nous rappelons en outre que nous avons indiqué depuis le début que nous sommes d’accord pour assurer nos cours à l’extérieur du lycée”, ajoutent les enseignants.
Vendredi soir, des parents se sont rassemblées devant le lycée pour exprimer leur soutien au mouvement (Voir image de une).
Les élus réclament une contre-expertise indépendante
Au niveau régional, les élus d’opposition ont par ailleurs réagi. “La Région doit commanditer une contre-expertise fiable et indépendante dans des conditions d’occupation de temps scolaire“, exige Fabien Guillaud-Bataille, conseiller régional et secrétaire départemental du PCF 94. De son côté, Annie Lahmer, conseillère régionale EELV, a écrit à la présidente du Conseil régional, Valérie Pécresse, pour lui demander de réaliser cette étude indépendante, d’allouer un fonds d’urgence pour mettre à disposition des locaux sains et avancer la planification de reconstruction des nouveaux locaux votée en mars 2017,”pour en faire une priorité”.
Les conclusions de l’étude diligentée par la région durant les vacances de Noël constituent en effet l’une des raisons de la colère. Selon un communiqué de la région publié avant la reprise de janvier, cette expertise constatait bien la présence d’amiante dans les flocages des salles de classe, mais recouvert par un flocage non amianté, estimant que « cet amiante a été évalué en bon état de conservation » et que donc « la réglementation n’impose pas la fermeture mais un contrôle périodique dans 3 ans. » De quoi agacer les enseignants alors qu’à l’occasion de la chute d’un morceau de flocage à l’automne dernier, ces derniers avaient exigé une analyse qui a décelé un taux supérieur à la norme acceptable. C’est suite à ces résultats que les enseignants avaient déjà exercé leur droit de retrait avant les vacances de Noël, accompagnés par un blocus des élèves. Le rectorat avait alors suspendu les cours jusqu’à l’expertise de la région. C’est dans ce contexte que les enseignants réclament une contre-expertise indépendante, notant que l’entreprise qui a réalisé la contre-expertise durant les vacances de Noël est déjà liée à la région par un contrat de 600 000 euros pour évaluer la présence de plomb dans les lycées.
Faire cours ailleurs
Daniel Guérin, vice-président du Conseil départemental, élu dans le canton de Villeneuve-le-Roi, a pour sa part écrit au ministre de l’Education nationale, proposant notamment “que les cours puissent être accueillis dans les salles disponibles des collèges du secteur que le conseil départemental pourrait mettre à disposition (collèges Jean Macé, Dorval), dans des bâtiments municipaux (ancien ou nouveau conservatoire et forum à Villeneuve-le-Roi, centre Alain Poher à Ablon si les maires en sont d’accord bien sûr) mais aussi au lycée Armand Guillaumin à Orly.”
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