Les développeurs informatiques sont rarement sous les feux de la rampe bien que jouant un rôle clef dans bien des domaines. A Maisons-Alfort, ATS Conseil a mis ses ressources au service d’un outil vital en cas de catastrophe, la plateforme de gestion des réservistes sanitaires du pays.
Un belle vitrine pour la société de services qui fête ses 18 ans cette année. Retour sur cette aventure entrepreneuriale.
Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée – en toute indépendance – grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne, pour donner à voir la géographie entrepreneuriale du département. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique.
Diplômé de Supelec promo 1982, Luc Ha a fait ses armes dans les directions informatiques de filiales de la Poste, en pleine période de mutation vers le numérique et la dématérialisation des documents, avant de lancer sa propre société de services informatiques à l’aube des années 2000, ATS Conseil. Pour démarrer son business, le chef d’entreprise ne quitte pas la Poste les mains vides, mais part avec une mission dans le cadre du développement du dispositif Vigik qui permet l’accès des professionnels aux parties communes des immeubles via un badge électronique.
Pour développer son chiffre d’affaires dans les turbulences qui suivront la fin de la première bulle Internet de 2000, Luc Ha s’appuiera toujours sur deux pieds, d’un côté les prestations de services – de la programmation à la direction de projets, et de l’autre des projets de développement pensés pour répondre aux besoins émergents et sur lesquels il s’autorise davantage de prise de risque en termes d’investissement dans la formation et les compétences. Deux axes complémentaires qui permet à la fois l’excitation de projets innovants et la pérennité.“Je n’ai toujours dépensé que ce que j’avais”, insiste le patron.
Concernant les prestations de services, ATS Conseil répond aux appels d’offre et travaille sur le référencement dans de grands comptes prestigieux comme par exemple la Banque de France ou la Caisse des dépôts et consignation. “Rester référencé n’est jamais acquis. Pour rester dans le jeu, il faut satisfaire un certain nombre de critères, notamment en nombre de réponses et de gains d’appels d’offre. Nous sommes donc très rigoureux sur le suivi de ces indicateurs”, explique Luc Ha.
Côté projets innovants, ATS Service s’appuie à chaque fois sur un partenaire éditeur. En 2005, l’entreprise a ainsi lancé un générateur de portails web, en partenariat avec Microsoft. Mais c’est aussi l’époque où l’Open source a déferlé, rendant moins attractif ce marché. “Il faut savoir renoncer à temps lorsque les débouchés sont insuffisants par rapport à l’investissement”, insiste le directeur. La société de services change alors son fusil d’épaule et noue un partenariat avec SAP (éditeur de progiciels qui gèrent de manière intégrée les flux d’information d’une entreprise), qui lui permet de gagner plusieurs appels d’offre d’envergure. L’heure arrive ensuite du cloud et du big data. Pour se positionner sur ces sujets, ATS s’appuie alors sur IBM pour développer ses offres d’externalisation des systèmes d’information. Un secteur sur lequel la PME se développe aujourd’hui.
Mais la réalisation la plus parlante d’ATS Conseil, et l’une de celles dont son créateur est le plus fier, concerne la plateforme de gestion des réservistes et urgentistes en cas de catastrophe naturelle (réserve-sanitaire.fr), gérée par l’Eprus (Etablissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires). La PME maisonnaise a commencé à travailler pour ce système crucial de protection civile à l’occasion d’un appel d’offre gagné en 2011 et développé la nouvelle version d’Agirs, le socle de cette plateforme. Une responsabilité colossale qui fait d’ATS un opérateurs d’importance vitale.
Un savoir-faire de gestion de crise sur lequel la société de services capitalise aujourd’hui pour développer d’autres applications pour des grands comptes aux activités sensibles, notamment dans le domaine de l’énergie “Depuis un an, notre axe de développement est : sauver le monde”, résume Luc Ha. Tout simplement.
Aujourd’hui, la PME table sur une croissance de plus 20% par an sur les cinq ans à venir. Les conseils de Luc Ha aux entrepreneurs qui se lancent ? “Entrepreneur est le plus beau métier du monde, mais il faut avoir la niaque, de la confiance en soi, le sens de l’écoute et beaucoup d’humilité. Il faut aussi se former constamment. Aujourd’hui, les mentalités ont changé positivement. Avec la communication autour des startups, l’entrepreneuriat est devenu un métier reconnu. Et puis, on s’attache moins à l’origine des porteurs de projet, au fait qu’ils soient bronzés… à condition d’être professionnel bien-sûr.”
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.