Ce lundi 15 octobre au matin, une trentaine de professeurs commençant à 8 heures avaient d’ores et déjà prévu de ne pas faire cours, indiquant ne pas avoir confiance dans les mesures d’amiante effectuées. Ce vendredi, les réunions entre le rectorat, la région, les parents et les élèves n’ont pas permis d’apaiser la situation.
Après la publication d’un article de Libération dénonçant un “déni” de la situation amiantée du lycée, repris dans les revues de presse nationales, les choses se sont précipitées ce vendredi entre les réunions avec les usagers et une conférence de presse convoquée en catastrophe. Alors que la rentrée des classes dans ce lycée vétuste s’était passée normalement, dans l’attente du déménagement dans les bâtiments modulaires qui seront prêts pour la rentrée de la Toussaint, l’incendie d’une annexe de salle de sciences le 30 septembre a réveillé les craintes autour de l’amiante et les sensations réciproques de malentendu. Pour rappel, la découverte d’un flocage amianté tombé du plafond fin 2017 avait provoqué la colère des enseignants alors que le dernier dossier technique d’amiante (DTA) indiquait qu’il n’y en avait plus. De quoi déclencher une crise et une rupture de confiance des enseignants et d’un certain nombre de parents et d’élèves, dans un contexte déjà miné par l’état de délabrement avancé du lycée. Depuis des années en effet, les problèmes s’y sont accumulés, entre des affaissements de terrain, des marches trop usées, des murs et plafonds qui s’effritent, des pollutions aux moisissures… donnant lieu régulièrement à des mouvements de protestation et des fermetures temporaires. Avec cette nouvelle crise, l’année scolaire 2017-2018 a été particulièrement perturbée, donnant lieu à plusieurs semaines d’exercice du droit de retrait par les enseignants, des blocus des élèves, un déménagement temporaire dans un collège désaffecté de Vitry-sur-Seine, et un certain nombre de salles restant condamnées même après la réouverture de l’établissement.
C’est dans ce contexte que l’incendie de fin septembre a immédiatement rallumé les craintes autour de l’amiante. Du côté de la région, on rappelle que les mesures réalisées depuis l’incendie sont pourtant parfaitement normales. “Les parties autour des salles incendiées ont été fermées et les mesures d’air permanentes se sont poursuivies. Depuis l’incendie, 500 heures de mesures de l’air ont été réalisées par un cabinet spécialisé, et, depuis la chute du flocage fin 2017, ce-sont 5000 heures de mesures qui ont été menées. Il n’y a actuellement aucune fibra d’amiante dans l’air”, indique Marie-Carole Ciuntu, vice-présidente de la région en charge des lycées et maire LR de Sucy-en-Brie. Et l’élue de préciser que le lycée modulaire sera opérationnel dès la rentrée de la Toussaint et qu’il ne reste plus que cinq jours à passer dans l’ancien site. Un nouveau lycée sera ensuite reconstruit, après désamiantage et déconstruction du premier, d’ici à la rentrée des classes 2022.
Du côté de l’Education nationale on se réfère également aux études diligentées par la région. “Les résultats d’expertise sont parfaitement conformes. Il n’y a pas de danger et il n’y a aucune raison que l’accueil des élèves ne puisse pas se faire”, motive-ton au rectorat, précisant que le droit de retrait des enseignants, réservé aux situations de danger grave et imminent, ne peut s’appliquer dans cette situation. Des courriers individuels sont du reste partis dès la semaine dernière à l’attention des professeurs qui s’étaient placés en droit de retrait pour les informer que celui-ci ne serait pas retenu. En conséquence, les enseignants qui ne font pas cours sont considérés comme grévistes.
Chez les enseignants en revanche, la détermination n’a pas fléchi depuis la semaine dernière. “Il faut comprendre que nous n’avons plus confiance. Fin 2017, nous avons découvert de l’amiante dans les flocages alors qu’il était censé ne pas y en avoir, et des collègues ont vu par le passé faire des trous dans ces flocages dans le cadre de travaux. Nous avons vécu dans le mensonge durant des dizaines d’années et les mesures restent partielles, elles ne sont pas effectuées dans toutes les salles”, motive l’un des enseignants. Fin juin 2018, le rectorat avait aussi contribué à souffler le chaud et le froid en envoyant une lettre aux parents leur indiquant que leur enfant avait potentiellement été exposé à de la fibre d’amiante, après avoir tenu un discours rassurant durant les mois précédents. “C’est moi qui avais réclamé ce courrier pour que les élèves aient une trace dans leur vie future, au cas où ils auraient un problème de santé”, précise Gérard Alvarado, président de la FCPE du lycée.
Pour ce dernier, les mesures récurrentes montrant qu’il n’y avait pas de fibre d’amiante dans l’aire auraient du être de nature à rassurer la communauté enseignante et éviter les cours suspendus. Le président de la FCPE préfère néanmoins se projeter à la rentrée de la Toussaint. “Ce-sont les élèves de seconde qui ont le plus perdu de cours et j’attends des professeurs qui leur fassent rattraper le temps perdu“, indique le parent.
Représentante de l’association Parents d’élèves indépendants de Villeneuve-le-Roi (PIVLR), madame Gueguen, elle, ne décolère pas. “Vendredi, le recteur nous a dit qu’il allait réfléchir à nous mettre à disposition des salles et ce lundi, rien ne s’est passé ! C’est du mépris pour les professeurs, les parents, les élèves ! Il y a des salles de disponibles au collège. Pourquoi a-t-on pu y avoir accès l’année dernière et pas cette année ? Je suis solidaire avec les enseignants qui sont présents tous les matins sur place.”
Les professeurs ne refusent pas de faire cours , ils refusent de faire cours dans des locaux non sécurisés . Ils attendent tous les jours au lycée que le rectorat daigne leur accorder l’accés aux salles dispo du collège…
Bonjour,
Votre commentaire est impropre, une quarantaine de profs est en droit de retrait tous les jours.
@LaSantedAbord
Bonjour,
Votre titre est impropre :
On peut comprendre que tous les profs refusent, alor que se sont seulement 30 profs qui refusent .
Une effet journalistique peut-être …
Alain Afflatet
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