(Mise à jour 5 mars 2018, l’expérimentation à l’Upec est reportée) La fac de médecine de Créteil fait partie des quatre universités franciliennes qui devraient expérimenter le non-redoublement en fin de première année pour les étudiants qui entreront à la rentrée 2018.
Après la hausse substantielle du numerus clausus l’an dernier – à la fac de Créteil, le nombre d’admis en 2e année est passé de 155 à 175 sur environ 1200 étudiants, ce-sont désormais les modalités de sélection qui sont en passe d’évoluer. Si l’arrêté ministériel attendu par les universités est bien publié, les élèves qui rentreront en Paces (première année de médecine) à l’automne 2018 à l’Upec (Université Paris Est Créteil) mais aussi à Paris-Descartes, Pierre-et-Marie-Curie et Paris-Diderot, ne redoubleront plus leur première année. Soit ils franchiront directement la ligne d’arrivée s’ils sont à la limite en termes de points et au terme d’un entretien oral complémentaire, soit ils rejoindront directement une autre filière en seconde année, avec possibilité néanmoins de revenir en 2e année de médecine ensuite, grâce à une passerelle.
Arrêter le gâchis humain
Cette expérience pilote vise à éviter le gâchis humain massif des jeunes qui ressortent essorés après deux ans sans aboutir, en diminuant drastiquement ces années de perdues qui ne sont pas bonnes pour le moral et qui coûtent cher. A l’Upec, l’expérience s’inscrit dans le cadre d’un appel à projets auquel l’université avait répondu il y a tout juste un an. (Voir article de l’époque avec rappel des expérimentations menées dans d’autres facultés depuis 2013).
Doubler le nombre de primants qui accèdent en deuxième année
“Chaque année, environ 15% des étudiants de première année passent en seconde année, 30% redoublent et les autres partent ailleurs. En général, les doublants qui réussissent à passer l’année suivante sont ceux qui étaient juste sous la barre d’admission à la fin de leur première année, en queue de peloton. Plutôt que de les laisser redoubler et limiter d’autant les places pour les primants de la rentrée suivante, l’idée est de faire passer directement les étudiants qui sont juste sous la barre, en les départageant via un oral qui évaluera leurs compétences et motivations”, détaille Jean-Luc Dubois-Randé, doyen de la fac de médecine de Créteil. En moyenne en France, 75% à 80% des étudiants accédant aux études de santé à l’issue de deux Paces auraient en effet eu le niveau pour entrer en deuxième année après une seule Paces en l’absence du quota de redoublants qui représentent environ 60% des élèves qui réussissent l’examen de fin de première année. L’objectif est donc de supprimer cet effet file d’attente pour ceux qui accéderont à la deuxième année, et aussi d’éviter à des élèves qui ont peu de chances d’y arriver, même après avoir doublé, de perdre deux ans. Concrètement, environ 70 % des reçus seront donc sélectionnés via les épreuves classiques et 30 % seront repêchés parmi ceux qui sont juste en deçà de la barre, après un examen oral. Près du double des primants de Paces devraient ainsi être reçus par rapport à aujourd’hui et, alors qu’actuellement 15% des étudiants en médecine prennent 2 ans de retard et 71% un an de retard, ils ne seraient plus que 3 à 8% à prendre 2 ans de retard et 2 à 7% à prendre 1 an de retard, selon les objectifs de ces expérimentations.
Augmentation du numerus clausus l’année de transition
Comme cette expérimentation ne commence que l’année prochaine, le numerus clausus sera exceptionnellement augmenté lors de l’examen 2019 pour que les élèves qui sont cette année dans leur première Paces – et qui vont redoubler- ne créent pas d’effet file d’attente, sans être pénalisés pour autant durant cette année de transition.
Des passerelles pour entrer et sortir de médecine
L’expérimentation vise aussi à renforcer les passerelles d’une filière à l’autre, tant pour permettre aux étudiants de médecine de choisir une autre voie que pour permettre à des étudiants issus d’autres filières de rejoindre la deuxième année médecine, après une L2 ou une L3 d’une autre discipline. Une opportunité de varier les profils des futurs médecins. Pour ceux qui ont raté leur première année de médecine sans pouvoir redoubler, et qui restent très motivés, c’est aussi la possibilité d’une seconde chance en passant entre temps par une ou deux années de biologie, physique ou autre matière. Concrètement, ces passerelles Alter-Paces pourraient alimenter la 2e année à hauteur de 20-30% des effectifs.
La Fage est favorable mais s’inquiète des prépas privés
Du côté des étudiants, cette réforme est perçue positivement par la Fage et ses fédérations de filière médicale (Association des étudiants de médecine de France…), sous certaines conditions comme la nécessité d’augmenter suffisamment le numerus clausus durant la phase de transition. Le syndicat étudiant s’inquiète aussi du développement des prépas privées de médecine qui dispensent une année après le bac avant de s’essayer à la première année de fac. “Une formation à l’oral doit être dispensée par les Universités pour limiter le risque de voir se développer de manière importante des préparations payantes auxquelles nous sommes farouchement opposés. Des modalités de transition doivent être appliquées pour garantir une égalité des chances entre les étudiants des années précédentes et de la PACES particulière : en particulier, une augmentation transitoire du numerus clausus de l’ordre de 25% est indispensable (avec augmentation des capacités de formation associées) pour permettre aux néo-arrivants de ne pas être handicapés par la présence des doublants “ancienne formule”, motive la Fage dans un communiqué.
L’Unef dénonce la suppression ‘d’un droit à la seconde chance’
Du côté de l’Unef en revanche, on dénonce la suppression “d’un droit à la seconde chance” et le renforcement de la sélection à l’université. “Aujourd’hui, 66% des étudiant.e.s qui réussissent le concours sont des doublant.e.s. Avec ce système, un grand nombre d’entre eux.elles n‘auraient pas pu faire d’études de santé. Alors qu’il n’y a que 23,7 % de boursier.e.s en premier cycle de médecine, d’odontologie et de pharmacie contre 43,7% d’étudiant.e.s boursier.e.s en moyenne en licence, cette nouvelle méthode ne fera ainsi qu’augmenter la reproduction sociale particulièrement élevée dans les filières de santé”, indique le syndicat étudiant. L’Unef est revanche favorable aux passerelles mais préconise de les intégrer dans le cursus sans interdire le redoublement. L’organisation étudiante réclame par ailleurs une augmentation du numerus clausus pour lutter contre les déserts médicaux.
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Depuis quelques années le nombre de places du numerus clausus augmente et c’est une bonne nouvelle.
Mettre fin au gâchis moral, au gachis financier pour les parents et pour la société en ne pouvant faire qu’une seule année est une bonne décision.
Ensuite,il faut diminuer le nombre d’années d’études en médecine et assurer une vraie formation médicale tout au long de l’exercice professionnel.
pour la faculté de montpellier ce n est pas le cas diminution en 2017 du numerus clausus , ma fille l a raté de 5 place alors que si on était resté au même nombre de 2016 elle aurait été prise ; elle vient de faire une demande de passerelle mais refuser encore ….. 14,67 de moyenne générale au concours a ne rien comprendre……elle va faire appel …..mais je ne comprends pas le raisonnement de la faculté de montpellier …
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