Alors que la réduction des bureaux de Poste se poursuit en Val-de-Marne, dans le cadre d’une diminution générale du nombre d’agences en France, spécifiquement dans les zones denses, des membres de la Convergence de défense et développement des services publics,
un collectif d’associations et syndicats, avaient sorti les drapeaux devant la préfecture de Créteil ce vendredi 16 février, alors que s’y tenait la Commission départementale de présence postale territoriale. Celle-ci a réaffirmé sa vigilance sur cette question et également fait part de problèmes croissants dans la distribution du courrier.
Après la fermeture effective de quatre bureaux de Poste en Val-de-Marne en 2017, d’autres agences sont dans le collimateur. A Saint-Maur-des-Fossés, Champignol et La Pie sont en ligne de mire et la ville a lancé une pétition pour s’opposer à leur fermeture. A Saint-Maurice, c’est le service bancaire qui a fermé à Montgolfier et une pétition a été lancée, s’inquiétant d’une fermeture prochaine du bureau. A Boissy-Saint-Léger, le bureau de l’Orangerie reste sur la sellette. A Fresnes la Vallée ou Villeneuve-le-Roi les Vœux encore, la question reste posée. “Et même quand la mobilisation paie comme avec le maintien des Lozaits à Villejuif, dont la fermeture était prévue au printemps 2017, d’autres bureaux sont impactés comme Léo Lagrange (Villejuif) qui a vu son amplitude horaire réduite”, rapporte un syndicaliste.
Horaires réduits
Ailleurs, ce-sont les réductions progressives d’horaires et de personnel qui inquiètent. “Cela fonctionne au coup par coup, un employé part à la retraite, n’est pas remplacé et un poste est supprimé. Par conséquent, les horaires du bureau sont réduits, les temps d’attentes s’allongent et les services proposés au guichet sont réduits. Enfin, la baisse d’activité et de fréquentation justifie la décision de fermer le bureau”, décrit Jean-Louis Marziani, délégué Sud PTT. C’est le scénario que les syndicats redoutent pour l’agence de Coeuilly à Champigny-sur-Marne, où un collectif local vient d’être créé. “Avant, le bureau ouvrait à 8 heures, c’était pratique pour les actifs qui pouvaient passer en partant au travail. Depuis le mois de mai, à la suite d’une suppression de poste de guichetier et d’un mi-temps de poste de remplaçant, le bureau ouvre à 9 heures. S’ils ne sont pas assez nombreux, ils risquent de fermer toute une après-midi”, explique Philippe, usager de ce bureau.
Le département affiche son soutien
“Il est inenvisageable, à l’heure où l’on nous parle sans cesse de politique de la ville, de fermer des services publics indispensables à la vie quotidienne. Malheureusement, nous observons la poursuite de la stratégie de La Poste et il faut que le mouvement pour le maintien des bureaux de Poste, et des services publics de proximité en général, s’élargisse”, plaide Christian Favier, président du Conseil départemental, venu apporter son soutien à la mobilisation.
Réunion de la Commission départementale de présence postale territoriale
Ce vendredi, la Coordination avait choisi de marquer le coup à l’occasion de la tenue de la Commission départementale de présence postale territoriale. “Ce devrait être une instance où La Poste informe des projets d’évolution du réseau postal dans le département. Mais d’après les échos que nous avons pu avoir d’élus participants, la direction de La Poste ne fait jamais état de ses projets”, déplore Sébastien Dandurand pour la CGT FAPT 94. Le responsable syndical déplore par ailleurs que le nouveau contrat de présence postale prive les mairies de droit de veto. “Avant 2017, le Conseil municipal devait donner son accord pour la fermeture d’un bureau. Maintenant, seul le maire est consulté et son avis n’est plus contraignant”.
Cette commission, qui se réunit trois-quatre fois par an, comprend huit élus (4 maires ou maires-adjoints, 2 conseillers départementaux et 2 conseillers régionaux, composition détaillée ci-dessous). Renouvelée pour trois ans en début d’année, la commission est restée identique et a réélu à l’unanimité Gérard Guille, maire de Villecresnes, à sa présidence. “Nous avons rappelé notre vigilance sur les projets de transformation de bureaux de Poste. Le chiffre de 5 km pour déterminer la distance maximale des habitants d’un bureau de Poste n’a guère de sens en zone dense. Il faut calculer la distance à pied “, indique Dominique Barjou, conseillère régionale PS membre de la Commission, qui était venue devant la préfecture avant le début de la réunion pour apporter son soutien à la coordination. “Ce sont généralement les publics fragiles qui fréquentent la Poste“, insiste l’élue.
Un fonds de péréquation de 400 000 euros pour les Postes du Val-de-Marne
La Commission dispose par ailleurs d’un fonds de péréquation, doté de 400 000 euros pour 2018, et a fait part de ses propositions de travaux de rénovation et d’embauche d’emplois en insertion (4 contrats à durée déterminé seraient envisagés) dans le cadre de ce budget. “Nous avons insisté pour que ces travaux concernent les bureaux situés dans des sites en politique de la ville ou en veille active“, pointe Dominique Barjou.
Problèmes récurrents de distribution de courrier
La Commission a également soulevé la question des problèmes de distribution de courrier. “Tous les élus ont constaté des dysfonctionnements dans la distribution de courrier dans leur ville, du Plateau briard à Cachan. Cela va des courriers non reçus, distribués tardivement ou encore retournés avec la mention NPAI (N’habite pas à l’adresse indiquée) par erreur. Face à ce constat, la directrice de la distribution du courrier dans le département nous a indiqué que la situation était compliquée car les facteurs sont moins nombreux. La Poste doit faire appel à des CDD, également assermentés, car le volume de remplaçants est insuffisant“, indique Dominique Barjou.
Composition de la Commission départementale de présence postale territoriale qui vient d’être renouvelée pour trois ans.
Représentants des communes du département :
· Gérard GUILLE, Maire de Villecresnes (président de la commission)
· Alain DUKAN, Maire adjoint de Créteil
· Christian MACHE, Maire adjoint de Boissy-Saint-Léger
· Claude SLOBODANSKY, Maire adjoint de Nogent-sur-Marne.
Représentants du conseil départemental :
· M. Pierre BELL-LLOCH, Conseiller départemental
· M. Julien WEIL, Conseiller départemental.
Représentants du conseil régional
· Mme Yasmine CAMARA, Conseiller régional
· Mme Dominique BARJOU, Conseiller régional.
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Postier en B… , je constate la même politique en Province. Suppressions de postes, diminution des horaires des petits bureaux qui amène une baisse de fréquentation, prétexte quelques mois plus tard à leur fermetures. Coté courrier et aussi en bureau suppression de postes de remplaçants et recours intensifs à des cdd et intérimaires formés à la va vite . Pendant ce temps la rémunération de hauts dirigeants explosent pour attirer des talents recrutés dans de grands groupes (privés)
Les services publics peuvent rester subventionnés, la question est combien un état sans le sou veut-il payer pour quel service.
On peut considérer que les postes en milieu rural doivent rester plus épargnées, car la c’est de 20km et pas 2km de plus qu’il s’agit si fermeture.
Faut-il garder toutes les postes ou assurer des bureaux à plein temps ? Ça dépend de la subvention… Et aussi de la capacité à trouver des services complémentaires pour les heures creuses, à mettre en place.
Il me semblait que le Maire De Villejuif, annonçait que aucun bureau de poste ne fermerait sur Villejuif
Un magnifique exemple de ce que signifie ‘privatisation des services publics’ !!! Et cela est imposé par la supercherie Européenne.
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