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Orientation | Val-de-Marne | 14/05/2018
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Les centres d’information et d’orientation à nouveau sur la sellette

Les centres d’information et d’orientation à nouveau sur la sellette

Décidément, rien n’est jamais acquis pour les Centres d’information et d’orientation. Alors que 4 des 11 CIO du Val-de-Marne ont failli disparaître l’année dernière, ils pourraient désormais être définitivement rayés de la carte

dans le cadre du transfert de tous les conseillers d’orientation psychologues (Copsy), qui seraient rebaptisés psychologues de l’Education nationale, directement dans les établissements, et du transfert de la compétence orientation aux régions. Voir le projet de loi. Ces mesures, actuellement étudiées en commission à l’Assemblée nationale, en procédure accélérée (c’est à dire qu’il n’y aura qu’une lecture de l’Assemblée puis du Sénat avant l’adoption de la loi), ont fait réagir et une pétition contre la fermeture des CIO, lancée sur Change.org a d’ores et déjà récolté plus de 31 000 signatures.

Pour rappel, les CIO, au nombre de 390 en France, sont des lieux d’accueil et d’information des jeunes, mais aussi de leurs parents, autour de leur projet d’orientation. Ils proposent à la fois de la documentation, des tests, des séances de conseil individuel avec un conseiller d’orientation – psychologue (Copsy) et des réunions thématiques et animations diverses autour de l’orientation et la formation supérieure, comme par exemple les forums de l’orientation. Ils sont également missionnés sur la lutte contre le décrochage scolaire. Leurs copsy proposent à la fois des permanences au sein des CIO et des établissements scolaires. Les CIO dépendent directement de l’Education nationale et travaillent avec l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions).

Pour les CIO, cette remise en question n’est qu’une étape nouvelle après une longue série de remises en question, alors que la situation des CIO est fragilisée depuis des années en raison d’une confusion historique sur le partage des financements entre l’Etat et les collectivités (voir article détaillé sur l’historique des CIO) qui a fait que les départements ont longtemps financé les murs des CIO alors que cette charge revenait officiellement à l’Etat. Ceci jusqu’à ce que les départements se désengagent les uns après les autres, d’abord pour des questions financières puis pour des raisons de mise en conformité, en perdant la clause de compétence générale. C’est dans ce contexte que l’Etat avait déjà prévu de réduire sa carte des CIO, prévoyant par exemple de passer de 11 à 7 centres dans le Val-de-Marne lors de la dernière rentrée. Une hypothèse qui avait soulevé l’ire des professionnels de l’orientation mais aussi des villes concernées qui avaient voté des voeux contre la fermeture de leur CIO. Une pétition spécifiquement val-de-marnaise avait obtenu un peu plus de 1000 signatures. Finalement, une solution avait été trouvée pour conserver les 11 CIO. Le département avait indiqué continuer à héberger les centres situés dans les murs de ses collèges (lesquels font partie de ses compétences) et la ville de Saint-Maur-des-Fossés avait décidé de prendre en charge le loyer de son CIO.

Après cet épisode, les CIO, n’ont guère eu le temps de souffler, et ont d’ores et déjà ressorti les banderoles. Pour les CIO, rassemblées dans le cadre du collectif CIO en lutte, cette mesure, si elle est adoptée lors du vote de la loi, risque de créer de mettre en fin à “une information égale sur tout le territoire, exhaustive et objective, sur les secteurs professionnels, les métiers, les formations…” au profit d’une information “uniquement centrée sur les « métiers en tension » et l’insertion locale.”  Les professionnels de l’orientation indique également que cette suppression des centres privera les élèves et les parents “d’une possibilité d’accueil et d’aide personnalisée au sujet de la scolarité et l’orientation dans un lieu neutre, indépendant des établissements scolaires.” Et d’insister sur la capacité des CIO à accueillir les élèves et étudiants en dehors des temps scolaires. “Le MEN (ministère de l’Education nationale) ne semble pas avoir pris la mesure de ce que signifierait cette disparition : plus d’action d’information et d’accompagnement à l’orientation (ateliers « voie professionnelle », « aide à la rédaction du projet motivé »), plus d’accueil des élèves et étudiants en dehors des temps scolaires (mercredis après-midi et petits congés scolaires), plus de lieu pour recevoir les publics les plus en difficulté (les décrocheurs, les enfants et adolescents allophones, les adolescents en situation de handicap et leurs parents), mise en œuvre impossible du suivi des élèves en voie de décrochage puisque le MEN imagine pouvoir regrouper les directrices/directeurs dans les DSDEN ou les rectorats, plus de formation des enseignants, plus d’analyses qualitatives à destination des chefs d’établissement par les DCIO“, énumère le collectif qui dénonce une “précipitation et une impréparation totale” aux  conséquences “gravissimes pour les élèves, les étudiants et les parents, notamment les plus défavorisés” au profit des “divers prestataires privés et cabinets de coaching payants.

“La FCPE s’oppose à ce démantèlement progressif d’un service public de l’orientation qui méritait d’être renforcé nationalement. Elle l’a fait savoir en CSE (Conseil supérieur de l’Education) et continuera à mener ce combat à tous les niveaux“, a prévenu la fédération de parents d’élèves dans un communiqué. “Je suis plutôt favorable à un vrai redéploiement dans les établissements avec des permanences deux fois par semaine et un accueil réellement personnalisé des Copsy/ La permanence au sein de l’établissement permet de voir le conseiller sans avoir le parent derrière”, tempère pour sa part Myriam Menez, présidente de la Peep 94, qui insiste en revanche pour que perdure un lieu ouvert aux familles, “à des heures où elles peuvent s’y rendre, par exemple le samedi”.

La semaine dernière, la sénatrice PCF du Val-de-Marne Laurence Cohen a déposé une question écrite au gouvernement sur ce sujet, relayant les craintes des CIO et demandant au gouvernement de revenir sur cette suppression.

 

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