Environnement | Val-de-Marne | 28/06/2018
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Cet ingénieur a identifié 88 sources d’eau en Val-de-Marne

Cet ingénieur a identifié 88 sources d’eau en Val-de-Marne © Fb

Le réseau hydrographique du Val-de-Marne ne se limite pas aux 96 kilomètres de cours d’eau qui le drainent. Il existe un peu partout sur le territoire des sources non répertoriées qu’il est nécessaire de connaître pour mieux gérer cette ressource. Mohamed Bouras, ingénieur hydraulique a réalisé une cartographie de localisation des sources pour les acteurs du “Plan Bleu”.

Effacées de nos mémoires par l’urbanisation progressive et le développement des techniques d’assainissement, les sources se rappellent à nous au hasard de découvertes plus ou moins heureuses. Une étrange plaque de verglas sur une route en hiver, une inondation provoquée à la suite de fortes intempéries ou la présence d’eau claire parasite dans les réseaux… Depuis plus de quatre ans, la direction des services de l’environnement et de l’assainissement (DSEA) du Val-de-Marne a lancé dans le cadre du “Plan Bleu”, un vaste chantier sur la gestion des sources et des problématiques qu’elles génèrent en matière d’assainissement, de voirie, d’urbanisme et de qualité de l’eau. C’est dans ce contexte que Mohamed Bouras, ingénieur diplômé de l’école nationale supérieure d’hydraulique de Blida en Algérie, puis étudiant à la Sorbonne en hydrogéologie et en stage  à la DSEA, s’est vu confier la mission de réaliser une cartographie des sources du département.

“Une source est un endroit où l’eau souterraine sort naturellement à la surface du sol. Parmi les conditions de résurgence de ces sources, il faut une forte pente comme sur un coteau, et la rencontre de terrains perméables et peu perméables pour qu’il y ait une formation de nappe. Enfin, il faut que le niveau d’eau souterraine affleure la surface du sol”, explique-t-il.

En compilant les données topographiques et historiques fournies par des collectivités territoriales, associations et services de l’État, ce passionné  d’hydraulique (la science de l’écoulement de l’eau), a ainsi réalisé un zonage des aléas de résurgence des sources. Sur les parties du territoire où l’aléas est le plus important, Mohamed Bouras a identifié 88 sources et 314 éléments tels que des lavoirs, des puits, des fontaines existants ou disparus, ainsi que l’hydronymie des rues.

“C’est un travail remarquable et si tous les départements pouvaient avoir un tel outil à disposition, ce serait parfait. Nous tâchons de faire l’inventaire de tous les petits cours d’eau et éprouvons énormément de difficultés parce qu’ils ont souvent été canalisés et entrent dans le réseau d’assainissement. Nous nous interrogions sur le fait que l’eau de la Marne était un peu plus fraîche que celle de la Seine, peut être avons nous déjà trouvé un élément de réponse avec cette carte”, commente un expert de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (Driee).

Pourrait-on boire cette eau ?

Selon l’ingénieur, l’eau de ces sources n’est pas potable. “Ce sont des eaux de pluies qui s’infiltrent dans le sol et qui traversent des nappes sédimentaires plus ou moins polluées. Il est nécessaire de contrôler ces sources parce que lorsqu’elles se retrouvent dans les réseaux d’assainissements, ces eaux claires parasites viennent surcharger les conduites et peuvent détériorer les collecteurs.” 

Des embûches juridique à la gestion des sources

Le droit et la réglementation en vigueur limite l’action des pouvoirs publics locaux sur la gestion des sources car celles-ci sont considérées comme des cours d’eau non domaniaux et appartiennent  au propriétaire du terrain sur lequel elles se trouvent.

Jusqu’au 31 juillet, Mohamed Bouras peut encore récolter des données pour compléter la carte, auprès des collectivités et associations membre du Plan bleu. Pour le moment, il n’est malheureusement pas prévu de communiquer cet outil au public. En effet, cet outil a été conçu en priorité pour répondre aux besoins des collectivités pour prévenir les débordements des eaux souterraines sur les sous-sols d’habitation à cause des résurgences des sources.

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