Travaux | | 02/10/2018
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Stratégique cure de jouvence pour la canalisation des années 1930

Stratégique cure de jouvence pour la canalisation des années 1930

Notre confort urbain passe aussi par les sous-sols, où s’entrecroisent des réseaux en tout genre, précieux mais pas toujours récents. Alarmé par l’effondrement de 12 m2 de chaussée en juin 2016 sur le quai Jules Guesde de Vitry-sur-Seine, le service départemental de l’assainissement a ainsi dû entamer une réhabilitation  d’ampleur d’un collecteur réalisé dans les années 1930, après une première intervention en urgence. Un chantier à 16 millions d’euros qui a démarré en avril 2018 pour une durée de 22 mois.

Depuis six mois, les véhicules circulent en sens unique sur les quais Jules Guesde à Vitry-sur-Seine et Henri Pourchasse à Ivry-sur-Seine. Une voie de circulation a été supprimée pour assurer l’accès sécurisé de la cinquantaine de compagnons qui travaille à la réhabilitation d’un collecteur d’assainissement par lequel transitent les eaux usées et pluviales d’Orly, Choisy, Thiais, Vitry et Ivry. Par temps sec, près de 400 litres par secondes transitent par cette énorme canalisation de 2,90 m de hauteur par 2,20 m de largeur qui termine sa course au pont d’Ivry-sur-Seine à une station de pompage du SIAAP. Cela en fait un maillon important dans le réseau d’assainissement départemental sur la rive gauche de la Seine.

Réalisé entre 1929 et 1935, cet ouvrage a bien résisté aux assauts du temps mais les réseaux souterrains voisins, le trafic routier en surface, les crues et surtout la mauvaise qualité des effluents (eaux usées domestiques et urbaines) l’ont considérablement fragilisé. Après l’effondrement de la chaussée de 4 mètres de profondeur sur 12 m2 en juin 2016 sur le quai Jules Guesde, une rigoureuse expertise de l’ouvrage a révélé de nombreuses dégradations, le département a décidé de procéder à la réhabilitation de deux portions du collecteur sur un peu plus de 2 km.

Mettre l’ouvrage à sec et le nettoyer

Il a fallu dans un premier temps mettre l’ouvrage à sec à l’aide de pompes, puis, un circuit de tuyaux parallèles a été mis en place pour acheminer l’eau. Pour compenser la mise en chômage du collecteur, le département a également mis contribution la station de pompage anti-crue du Port à l’Anglais. Ensuite, une entreprise est venue procéder au curage de la canalisation où s’était accumulés près de 200 tonnes de sables et déchets.

Après ces travaux préalables, les équipes ont pu commencer la phase de réhabilitation au début du mois de septembre. Elle consiste à injecter un coulis en périphérie du collecteur pour s’assurer qu’il soit solidaire avec le terrain renforçant ainsi l’étanchéité et la résistance de la structure. Chaque jour, les compagnons progressent de 15 mètres. Après avoir travaillé sur l’extérieur de la maçonnerie, une autre équipe va s’attaquer au renforcement de l’intérieur de la structure avec des armatures en fer et un gaine polymérisée à chaud. Enfin, les enduits intérieurs vont être détruits par haute pression et remplacé par de nouveaux matériaux.

Le groupement d’entreprises Valentin TP/Sogea s’est vu attribuer la partie sud pour un montant d’environ 7,8 millions d’euros. Il s’agit de la portion la plus sensible avec une forte présence de logements et de sociétés, aussi, le département s’est engagé auprès de la mairie de Vitry et des riverains à libérer l’emprise aussi rapidement que possible. La partie nord a été attribuée au groupement d’entreprises Eiffage GCR/France Travaux pour un montant d’environ 6,9 millions d’euros.

Des travaux similaires sur l’autre rive

Sauf conditions météorologiques difficiles comme une crue de la Seine, l’ensemble des travaux devraient être terminés d’ici le début de l’année 2020. Entre-temps, des travaux similaires vont débuter sur l’autre rive pour la réhabilitation d’un autre collecteur. La circulation en revanche ne sera pas modifiée puisque le département prévoit d’utiliser la piste cyclable située entre le phare d’Alfortville et l’entrée de Choisy-le-Roi en compensation de la fermeture d’une voie.

Quelques images

Les compagnons réalisent des injections de coulis tous les mètres à cinq points prédéfinis. Ils avancent de 15 mètres tous les jours.

La législation est très stricte en matière de sécurité dans les ouvrages d’assainissement. Lorsqu’ils n’étaient pas complètement à sec comme lors des opérations de curage, des scaphandres ont été nécessaires pour descendre travailler dans le collecteur.

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