Près de 250 personnes se sont réunies ce mardi soir dans les jardins de l’hôtel de ville de Choisy-le-Roi pour protester contre le projet d’installation d’un centre pour détenus en fin de peine dans le quartier du port. Un rassemblement symbolique avant la rencontre de ce mercredi entre le maire, une délégation d’élus locaux et le ministère de la Justice.
“Non au diktat du gouvernement, non au QPS dans la zac du port, non à une prison à Choisy, ensemble, demandons le retrait de ce projet”, tempête Didier Guillaume, maire PCF de la commune, depuis le perron de l’hôtel de ville. “Nous refusons d’être un territoire servant pour le gouvernement. Les choisyens ne sont pas quantité négligeable. Cette morgue, ce mépris, cette suffisance, nous ne l’acceptons pas. Nous ne refusons pas ce projet par peur, nous sommes une ville de solidarité et d’accueil. Nous refusons ce quartier de préparation à la sortie de prison parce qu’il ne s’inscrit pas dans notre projet de ville”.
Le maire, qui s’est félicité de cette mobilisation, a invité les habitants à signer la pétition réclamant l’abandon du projet, qui compte pour l’instant environ 5000 signataires. Didier Guillaume se rend ce mercredi après-midi au ministère de la Justice pour rencontre la garde des Sceaux en compagnie d’une petite délégation composée du sénateur communiste Pascal Savoldelli et des élus municipaux de la majorité Nadia Brahimi et Anne-Marie Arnaud et de l’opposition Tonino Panetta. “Notre unique exigence sera le retrait pur et simple du projet. Je vous tiendrai informé des suites de la rencontre”, a promis le maire.
Colère et appréhension chez les habitants
Si les choisyens se sont déplacés de tous les quartiers de la ville pour dire non au projet, les riverains du terrain envisagé pour l’implantation du quartier de préparation à la sortie étaient présents en plus grand nombre. “Il y a beaucoup de jeunes ménages avec enfants qui se sont installés dans la zone du port. Je ne comprends pas que cet espace soit utilisé pour accueillir un tel équipement qui ne va pas profiter au quartier. Je pense qu’il y a mieux à faire”, estime Peter, venu manifester avec son enfant.
“C’est honteux de nous demander cela alors que nous sommes déjà confrontés dans cette ville à des problèmes d’incivilité au quotidien. Je suis en colère et inquiète de cette promiscuité réelle et dangereuse avec ces détenus parce que le risque zéro n’existe pas. Qu’on libère ces gens incarcérés à Fresnes qui n’ont rien à y faire plutôt que d’enfermer tout le monde”, lance Marie, habitant en centre-ville.
“Nous déplorons déjà un manque de commerces et d’activité alors cette prison n’arrangerait rien, ce serait une verrue pour ce quartier. Du foncier libre à proximité d’un centre-ville, en région parisienne, pas étonnant qu’ils s’intéressent à ce terrain. Je regrette qu’ils n’aient pas pu terminer l’aménagement du quartier plus rapidement”, lance encore Frédéric, installé dans la zac du port depuis une dizaine d’année. “Aujourd’hui, on ne peut plus implanter des prisons au cœur des villes. Le 14e arrondissement de Paris a eu le temps de digérer la prison de la Santé et les habitants qui choisissent d’y vivre savent à quoi s’attendre. Ici c’est différent. Personne n’a dit aux gens qui se sont installés ici qu’ils vivraient à côté d’une prison”, note un ancien voisin de Frédéric.
De nombreux conseillers municipaux de Choisy ainsi que les sénateurs Laurent Lafon (UDI), Pascal Savoldelli (PCF) et le député Jean-François Mbaye (LREM) ont également pris part à ce rassemblement.
Mon cher Gevaudan, ce n’est pas une prison fermée combles autres qui serait implantée, mais une prison ouverte où les délinquants pourraient aller où bon leur semble ….. CQFD
carredas est-ce que vous vous étes renseigné sur le fonctionnement de ces centres?
C’est triste de voir toutes c’est personnes qui veulent une justices plus sévére; mais qui sont contre la construction de prisons. quelle incohérence de leur part.
Dites à ces braves citoyens de proposer que la prison soit établie dans les ïles Kerguelen, et ils seront d’accord. La populasse est toujours d’accord pour la relégation de tout ce qui gène ailleurs : installations humaines, installations techniques, mais souhaite bien entendu bénéficier des résultats.
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