A peine sortis des écoles Henri Wallon et Paul Langevin à Fontenay-sous-Bois, ce lundi, autour de 16h30, vingt enfants essentiellement scolarisés en CP se rendent dans le local de l’association Larris au cœur. Après le goûter, ils s’attaquent à leurs devoirs accompagnés par les bénévoles.
Ce soir au 7 de la rue Jean Macé, c’est perfectionnement de l’écriture. Sur leurs ardoises, les minots s’appliquent à placer des mots entre les bons interlignes. “J’ai fini, j’ai fini, j’ai fini !”, s’impatiente un premier. Jacqueline, professeur à la retraite et responsable de l’aide aux devoirs s’approche et le félicite. “Ce-sont des enfants qui sont en manque d’estime et nous faisons tout notre possible pour qu’ils réussissent”, explique-t-elle. “C’est gratifiant de voir que certains de nos jeunes parviennent à se lancer dans les études”, ajoute Marie-Claire, secrétaire en retraite à l’origine de la création de l’association Larris au coeur, il y a dix ans.
En dehors de l’aide aux devoirs proposée le lundi et le jeudi pour les enfants de l’école élémentaire, le mardi et le vendredi aux collégiens et le mercredi aux lycéens, les bénévoles de l’association donnent des cours de français pour adultes. “Nous sommes dans un quartier où vivent beaucoup de familles étrangères. Il est important qu’elles puissent apprendre les bases du français pour être autonomes. C’est pourquoi nous avons un atelier dédié aux primo-arrivants. Une fois qu’ils ont acquis un certain niveau, ils peuvent se rendre à d’autres ateliers comme la socio-linguistique, la lecture… Certains prennent cela très à cœur et participent aux ateliers dictée et grammaire”, poursuit Marie-Claire.
Au-delà des ateliers pédagogiques, les habitants du quartiers sollicitent énormément l’association pour son activité d’écrivain public. “Avec la dématérialisation, il y a beaucoup de gens qui ont des difficultés à faire leurs démarches administratives. Ils viennent nous demander de l’aide pour remplir des dossiers en ligne que ce soit pour la CAF, le pôle emploi, la sécurité sociale ou la préfecture. Nous essayons de leur montrer comment faire pour qu’ils puissent réaliser ces démarches d’eux-mêmes sur les ordinateurs dont nous disposons ici”, résume Sylvie Basmadjian, présidente de Larris au cœur.
Animée par une quarantaine de bénévoles et d’une salariée en contrat emploi compétence (les anciens emplois aidés), l’association ne demande qu’une adhésion de 5 euros par famille pour bénéficier de cet accompagnement et participer à des sorties culturelles dans des musées ou au cinéma le Kosmos. Il faut également payer une vingtaine d’euros pour l’accès aux cours. L’association est financée par la Caisse d’allocation familiale, la préfecture du Val-de-Marne, le département et la ville de Fontenay-sous-Bois.
Ce lundi, le préfet du Val-de-Marne, Laurent Prévost, est venu à la rencontre des bénévoles de l’association pendant l’aide aux devoirs. Une façon pour le représentant de l’État de mettre en avant le travail des petites structures d’éducation populaire, maillon essentiel de la politique de la ville. “C’est une priorité pour l’État de permettre aux jeunes vivant dans les quartiers politique de la ville de franchir les étapes et de s’insérer convenablement dans la société, d’où la priorité de nos actions en matière de politique éducative et l’intérêt pour nous de travailler avec ces bénévoles dynamiques et très investis”.
Un vrai Barnum dans le quartier avec la venue du Préfet ! D’habitude, c’est quasiment vide !
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