Politique locale | | 03/04/2018
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La crise au sein des élus MRC du Kremlin-Bicêtre fragilise la majorité

La crise au sein des élus MRC du Kremlin-Bicêtre fragilise la majorité

Alors que le groupe MRC-PRG de majorité municipale du Kremlin-Bicêtre compte 15 élus dont 13 MRC, pas moins de 8 d’entre eux avaient joint leur lettre de démission du mouvement à celle de Jean-Marc Nicolle, maire de la ville, début février 2018.  Au-delà de la crise judiciaire autour de l’édile, couve depuis plusieurs mois une crise interne au mouvement après la débâcle électorale de 2017.

Si l’édile, pressé par son parti de s’expliquer sur ses de notes de frais de restauration au sein du MRC Val-de-Marne et ses 60 000 euros de contrats avec l’association de formation des élus du parti, la FRE, a quitté le mouvement avant les confrontations, il n’est pas parti tout seul. En dehors de l’ancien député-maire Jean-Luc Laurent, du nouveau premier fédéral Esteban Piard et de deux autres membres de la majorité municipale, tous les autres élus MRC  de la ville ont choisi de quitter le parti à ses côtés. Une solidarité avec le maire qui semble perdurer aujourd’hui, alors que les deux affaires qui touchent le maire (sa mise en examen pour corruption et la plainte au pénal déposée par le MRC) sont désormais sur la place publique. Une déclaration de soutien au maire pourrait du reste être publiée prochainement de la part de plusieurs élus. (Mise à jour du 4 avril, la déclaration a été publiée)

Une crise qui couve depuis la séquence électorale de 2017

“Notre démission collective est le fruit d’une réflexion longuement mûrie, explique Jean-François Banbuck, premier adjoint au maire, qui confirme ne plus être membre du MRC. Nous avons fait le constat que le MRC était dans un impasse et n’avait plus d’avenir politique.” Incapacité de mener un candidat à la présidentielle, perte de présence au sein de l’Assemblée nationale (1 seul député élu en 2017 au lieu de 3 en 2012), effacement du candidat à la candidature pour les présidentielles, Bastien Faudot, devant le candidat LFI à la partielle de Belfort, fief historique du fondateur du MRC, Jean-Pierre Chevènement, bouleversement général de l’échiquier politique… Autant de raisons qui ont conduit les élus à douter. “Le parti est aujourd’hui inaudible“, se résout le premier adjoint, analysant que “les appareils politiques ont du mal à structurer l’espace citoyen.

Créer un mouvement local

Pas question en revanche de renoncer à l’action politique locale. Mais plutôt que de se tourner vers un parti politique, alors que ceux de gauche comme de droite “sont émiettés“, ou laisser un boulevard à la République en Marche, les élus envisagent de créer leur propre structure politique locale. “Il y a déjà deux exemples dans le Val-de-Marne à Orly et Arcueil, où l’ancien maire Daniel Breuiller n’était pas initialement chez EELV“, cite Jean-François Banbuck, évoquant le mouvement très local Gauche citoyenne.

Un éloignement qui voulait rester discret

Début février toutefois, la démission du maire et de huit élus de son groupe sur treize MRC n’ont pas fuité. “Nous avons organisé une réunion avec les élus, à l’issue de laquelle ils ont accepté de réfléchir”, indique Esteban Piard. Les membres du MRC qui étaient au courant des conclusions de l’enquête interne ne souhaitaient pas non plus ébruiter l’affaire en la mettant sur la table des discussions, et espéraient venir à bout ensemble des réserves évoquées par leurs camarades. Du côté des élus démissionnaires, Jean-François Banbuck évoque un “éloignement discret”, qui ne visait pas à faire des vagues ni constituer une crise politique au sein de la majorité municipale. Une sorte de statu-quo un peu flou qui ne peut pas durer éternellement.

Risques de crise au sein de la majorité municipale

Désormais, les affaires sont déballées au grand jour et au sein de la majorité municipale, il faudra tôt au tard se compter, entre ceux qui soutiennent le maire actuel, insistant sur la présomption d’innocence malgré sa mise en examen pour corruption, abus de confiance, favoritisme et trafic d’influence, et malgré la plainte au pénal déposée contre le maire par le MRC, et ceux qui souhaiteront le maire se mette en retrait.  Le prochain Conseil municipal se tient le 12 avril et d’ici là, les élus vont devoir beaucoup se parler. Dès ce mardi soir, est prévue une réunion du groupe MRC. Suivra d’ici quelques jours une réunion de la majorité municipale. Au-delà des 13 élus MRC, la majorité municipale compte aussi 2 PRG (dans le même groupe que les MRC), un groupe de 5 PS, un groupe de 5 PCF-FG et un groupe de 2 UDE. L’opposition compte pour sa part 8 élus.

Voir notre dossier complet sur l’affaire 

 

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