Environnement | | 10/09/2018
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Dé-privatisation de l’accès à la Marne à Nogent : les riverains à l’amende

Dé-privatisation de l’accès à la Marne à Nogent : les riverains à l’amende

D’ici quelques mois peut-être, il sera possible de se promener de bout en bout le long de la rivière à Nogent-sur-Marne. Ce n’est pas le cas aujourd’hui en raison de l’obstruction du passage en plusieurs points au niveau de l’île de Beauté, une ancienne île qui n’en est plus une depuis les années 1960,  date à laquelle le bras de la Marne qui la séparait du continent a été comblé, remplacé par une promenade en gravier.

En principe, le cheminement devrait donc être possible en cet endroit, en raison de la servitude de marchepied. Initialement prévue pour les naviguants, cette servitude a été étendue à l’usage des piétons depuis 2006.  Mais, habitués à vivre sur une île, les habitants du chemin de l’île de Beauté, une voie privée tranquille, ont longtemps conservé leurs habitudes, disposant de l’espace jusqu’à la rivière. Les promeneurs, eux, se sont habitués à passer le long de la promenade en gravier Yvette Horner. Décidée à faire respecter l’accès la rivière, la conseillère régionale écologiste Annie Lahmer a écrit à la ville et à VNF dès 2016, interpellant depuis régulièrement l’établissement pour connaître l’état d’avancement de la procédure.  Après avoir été voir une première fois sur place et adressé des contraventions, VNF est revenu sur les lieux début juillet 2018 pour faire le point. Selon l’établissement public, restent encore cinq points de rupture et deux situations de non respect de la servitude, “par défaut d’entretien de la végétation ou dépôts dans l’emprise de passage“. Des procédures contentieuses sont désormais en cours à l’encontre des responsables de ces ruptures. “Je ne lâcherai rien, prévient l’élue. Les gens ont besoin de pouvoir se balader dans la nature et l’accès aux cours d’eau comme à la mer doit être respecté.” Les riverains concernés, eux, s’agacent de ce changement de régime, considérant avoir déjà payé le prix fort en achetant leur bien. (Voir reportage précédent à Nogent et Chennevières)

A Chennevières, l’accès rétabli mais dans un état souvent impraticable

Le cas de Nogent-sur-Marne n’est pas unique, une situation similaire prévalait encore récemment à Chennevières-sur-Marne où un hôtel avait carrément apposé son propre panneau interdisant aux passant de cheminer devant son établissement. C’était sans compter sur un piéton rebelle, Raymond Douville, qui, dès 2015, multiplia les courriers à la ville, au département, à la région et surtout à VNF (Voies Navigables de France) en charge de faire respecter l’accès aux cours d’eau, jusqu’à ce que tous les riverains rendent l’accès au cours d’eau, après s’être vus infliger rappels à la loi et contraventions.  Le rétablissement de la servitude de marchepied n’a toutefois pas eu d’effet miracle. Reste désormais un long processus de réhabilitation à mettre en oeuvre. “Entre le pont de Chennevières et Champigny-sur-Marne, le chemin est dévasté et impraticable, il doit être entièrement réaménagé. Entre Sucy-en-Brie et le pont de Chennevières, j’ai réussi à me promener de bout en bout, les quais sont bien entretenus mais ils ne sont pas alignés et il faut souvent passer par les propriétés, ce qui n’est ni agréable pour les propriétaires ni pour les promeneurs, et l’on a toujours la crainte qu’il y ait un chien“, témoigne Raymond Douville. Une réunion entre les différentes parties prenantes, notamment les riverains, et VNF, doit se tenir début 2019, pour tenter de trouver une solution de compromis.

 

 

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