Pourquoi se priver d’un réseau de 496 collèges et lycées français répartis dans le monde entier ? Dès avril, des élèves de seconde du lycée international de l’Est parisien (Liep), situé à Bry-sur-Marne et Noisy-le-Grand, vont pouvoir partir à l’étranger. D’autres établissements suivront.
L’agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) organise depuis deux ans un programme d’échange scolaire entre les établissements auquel vont participer dès le printemps plusieurs élèves du lycée international de l’Est parisien. Jusqu’à présent, ces lycéens pouvaient poursuivre leur scolarité à l’étranger mais uniquement dans le cadre de contrats d’étude qui ne garantissaient que rarement une continuité pédagogique pour l’élève. Désormais, les adolescents pourront bénéficier de cette première mobilité internationale sans que leur cursus ne soit pénalisé puisque tous les lycées français à l’étranger suivent le même programme. L’agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE) a lancé l’année dernière un dispositif d’échanges scolaires entre des établissements scolaires du réseau. D’abord ouvert à une quinzaine de lycée pour une phase de test, de nouveaux établissements ont pu intégrer le programme, dont le lycée international de l’Est parisien.
Ce dispositif a été présenté aux élèves de l’établissement ce mardi à l’occasion de la semaine des Lycées Français du Monde. “Avec ce programme, nos élèves vont pouvoir enrichir leur parcours éducatif en vivant une expérience unique dans un autre environnement. En contrepartie, nous allons pouvoir accueillir dans notre structure des élèves venus de l’étranger”, s’est félicité le proviseur Patrick Duros. “Nous ne poussons pas nos enfants hors du nid. S’ils sont scolarisés dans ce lycée, c’est qu’au-delà de leurs aptitudes linguistiques, ils ont une appétence pour l’étranger. C’est très impressionnant de pouvoir proposer cela à nos enfants”, a reconnu le père d’une élève de seconde.
“Combien est-ce que cela va coûter ?”, demande un élève. “Le principe de l’échange scolaire fait que vous n’avez pas de frais de logements puisque vous êtes accueillis dans la famille du lycéens avec lequel vous échangez la place. Finalement, il n’y a que le coût du billet d’avion qui pourra soit être laissé à la charge des familles ou financé avec le concours du lycée ou via du sponsoring”, a répondu Christophe Bouchard, directeur de l’AEFE. “Comment va s’effectuer le choix des lycéens choisis et de leurs destinations ?”, questionne un autre élève. “Dans chaque lycée, seront formées des commissions de sélection où seront évaluées votre motivation et vos dossiers. En parallèle, vous aurez formulé des vœux sur une plateforme en ligne, Agora, qui créera les binômes”, a expliqué Marion André, chef de projet du programme ADN-AEFE.
Pour l’heure, les lycées ont des capacités d’accueil réduites et le nombre de places en échange scolaires sera limité mais le directeur de l’agence pour l’enseignement du français à l’étranger souhaiterait généraliser ce dispositif d’ici cinq ans à tous les élèves.
Le recteur veut promouvoir la mobilité internationale dans l’Académie
“Vous faites la démonstration de la capacité de notre académie à former et à exporter de l’excellence”, s’est réjoui Daniel Auverlot, recteur de l’Académie de Créteil. A l’échelle de l’Académie, vous êtes un peu une exception, j’ai du mal à faire sortir mes jeunes dans un rayon de plus de 100 mètres au-delà de leur établissement. Pour certains le fait d’aller voir une exposition à Paris est une aventure dont ils ne maîtrisent pas totalement les codes. Pour moi le lancement de cette opération est une tête de pont. C’est la preuve que nous avons beaucoup de travail à faire ensemble, pour qu’il y ait une mobilité des jeunes de l’Académie. Je suis prêt à ce que nous accueillons des jeunes de l’étranger parce que nous disposons ici des infrastructures et des places en internat.“
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