La découverte de pollution aux solvants chlorés au collège Saint-Exupéry de Vincennes, liée à une ancienne activité industrielle, et qui a nécessité le déménagement des élèves dans un autre établissement, a défrayé la chronique mais n’est qu’un exemple parmi de nombreux des vestiges embarrassants des activités industrielles passées.
D’autres exemples ont fait scandale par le passé, rien que dans le Val-de-Marne, qu’il s’agisse de l’école construite sur l’ancien site Kodak, toujours à Vincennes, ou celle construite sur l’ancienne usine de radium de Marie Curie, à Nogent-sur-Marne. Au total, 2300 établissements scolaires, crèches ou instituts médico-sociaux accueillant des mineurs, sont situés sur d’ancien sites industriels, potentiellement pollués. Afin de prévenir les risques, sans attendre la découverte d’une pollution par hasard, l’Etat a lancé en 2010 une vaste opération de diagnostics dont seulement un peu plus de la moitié ont fait l’objet d’un réel diagnostic. Sur les 1250 établissements diagnostiqués, il en est ressorti que 61% ne posaient aucun problème, que dans 33% d’entre eux, “les usages actuels permettent de protéger les personnes des expositions aux pollutions potentielles ou avérées”, et que dans 6% des cas, une intervention était nécessaire. (Voir les résultats dans le Val-de-Marne) Cette vaste opération de diagnostics s’est toutefois interrompue et il reste donc près de la moitié des établissements situés sur d’anciens sites industriels répertoriés (car tous les anciens sites ne sont pas répertoriés de manière exhaustive, c’était le cas du reste du collège Saint-Exupéry) qui n’ont pas été diagnostiqués. Dans le Val-de-Marne par exemple, seulement 13 établissements sur 107 listés ont été diagnostiqués (Voir notre article détaillé sur le sujet, avec la liste des établissements qu’il reste à diagnostiquer dans le département). Alors que l’émission Envoyé spécial (France 2) du 11 janvier dernier a consacré l’un de ses reportages sur le sujet, à l’échelle nationale, le problème a fait à nouveau réagir.
Au niveau de la région Ile-de-France, le groupe des élus EELV a ainsi écrit au Premier ministre pour lui demander de “tout mettre en oeuvre pour que le principe de précaution, inscrit dans la constitution, soit enfin appliqué.” “Il n’est pas acceptable de s’entendre dire qu’il ne faudrait pas affoler les populations et/ou être
alarmiste. Le danger est réel et ne rien faire, c’est irresponsable“, dénonce Mounir Satouri, conseiller régional écologiste. “Il est temps que l’ensemble des autorités d’État et des responsables politiques prennent la mesure des dangers qui pèsent sur nos enfants et réalisent l’ensemble des actions nécessaires pour la préservation de la santé“, insiste pour sa part Annie Lahmer, conseillère régionale EELV du Val-de-Marne.
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