(Mise à jour avec les chiffres détaillés) Les élections générales à l’université de Créteil (Upec), qui se sont déroulées ces 27 et 28 juin pour sortir du blocage de la gouvernance, ont permis de rebattre les cartes de manière claire. Les soutiens de Jean-Luc Dubois-Randé, doyen de la fac de médecine, sortent majoritaires du scrutin. Du côté des étudiants, le fait notable est la chute de l’Unef, qui a n’a obtenu qu’un seul siège, et encore, au plus fort reste.
Après des mois de blocage au sein du Conseil d’administration de l’université, incapable de trouver une majorité absolue pour élire son nouveau président suite à la démission pour raisons de santé d’Olivier Montagne fin 2017, au point qu’une administratrice provisoire, Françoise Moulin-Civil, a été nommée, les élections générales ont permis de sortir du brouillard. Pour rappel, ces élections visaient à élire les représentants aux trois conseils centraux de l’université – dont le Conseil d’administration qui élira le président en septembre. Trois candidats visent la présidence, qui avaient chacun des listes à leurs couleurs : le doyen de la fac de médecine Jean-Luc Dubois-Randé (liste Ensemble pour l’Upec, sur laquelle il n’était pas directement candidat), la responsable du M2 Management du sport Vérène Chevalier (liste Pour l’Upec) et le directeur de l’IAE (l’école de management de l’université) Arnaud Thauvron avec sa liste Pour une université de projets.
Au coude-à-coude avec Thauvron, Dubois-Randé remporte l’avantage
Du côté des enseignants et enseignants chercheurs (collèges A et B), les scores ont été serrés entre Jean-Luc Dubois-Randé et Arnaud Thauvron (7 voix d’écart dans le collège A et 33 dans le collège B), mais c’est la liste de Jean-Luc Dubois-Randé qui est passé devant, lui conférant d’office deux sièges supplémentaires. Au sein du Conseil d’administration, sa liste comprend ainsi 8 représentants des collèges A et B contre 4 pour celle d’Arnaud Thauvron et seulement 2 pour celle de Vérène Chevalier. La candidate, qui ne s’était pas mise en tête de liste, n’est du reste pas élue. “Nous avons perdu, nous n’avons pas réussi à convaincre”, regrette Vérène Chevalier, rappelant la période difficile, avec 20 soutenances quelques jours avant le scrutin. “Je suis déçue. J’espérais que les collègues se mobiliseraient davantage. J’espère que l’université ne sera pas dépecée”, confie la candidate qui doit faire le point avec sa liste pour décider de la suite, même si elle estime d’ores et déjà que se présenter à l’élection n’aurait désormais “aucun sens”. Jean-Luc Dubois-Randé, lui, respire. “C’est un soulagement. La campagne a été longue et m’a permis de voir énormément de personnes et de constater la richesse exceptionnelle de l’université. L’enjeu désormais est d’apaiser et de rassembler”, commente le doyen qui compte poursuivre sa campagne sur l’identité de l’université au sein de la région autour de la transformation sociétale et environnementale.
La liste sans étiquette réussit son pari
Du côté des agents, les listes représentaient les couleurs des syndicats, sauf la liste d’union, sans étiquette bien que portée par Julien Giral, Snasub dissident. Les quatre listes arrivées en tête ont chacune obtenu un siège : Snasub-Fsu (189 voix), liste d’union (169); Sgen SCFT (132), SNPTES (123). La CGT (114 voix) n’a pas obtenu de siège.
L’Unef continue sa descente
Du côté des étudiants, la Fac (proche de la Fage), qui soutient officiellement la candidature à la présidence de Jean-Luc Dubois-Randé, reste largement en tête avec 3 sièges, même si elle en perd un par rapport aux élections de février au profit de la liste portée par les étudiants de l’IAE pour soutenir la candidature d’Arnaud Thauvron. La liste de la fac de droit Alter Energies Etudiante, qui se présentait pour la première fois depuis longtemps, et qui ne soutenait pas de candidat particulier à la présidence, a également réussi sa percée avec un siège. L’Unef, qui était encore le syndicat majoritaire il y a deux ans, et qui était tombé à deux sièges lors des élections de février, n’a désormais plus qu’un seul siège. Le syndicat n’affichait pas non plus de soutien officiel à un candidat à la présidence. En termes de participation, l’abstention prédomine sans surprise, avec seulement 3,2% de participation, contre 7% en février. La plupart des étudiants étaient en effet soit déjà partis, soit en examen, soit en stage. (Mise à jour du chiffre participation étudiants à 18h30 le vendredi 29 juin)
Reste à élire les personnalités extérieures
Au sein du Conseil d’administration, il reste encore à élire les personnalités extérieures. Sur les 8 personnalités qui complète le CA de 32 membres, 5 sont toutefois directement désignées par la région, les départements de Seine-et-Marne et Val-de-Marne, la ville de Créteil et l’Inserm. Trois seront élues le 12 juillet. C’est à cette date qu’il sera possible d’avoir une vision totalement claire des forces en présence. D’ici là, les candidats à la présidence qui souhaitent se maintenir devront poursuivre leur campagne de rassemblement.
Election du président ou de la présidence le 7 septembre
C’est le 7 septembre que se tiendra l’élection de la présidence, au sein du Conseil d’administration au complet, constitué de ses 24 membres de l’Upec et 8 personnalités extérieures. D’ici là, la campagne n’est pas terminée. Le gagnant devra remporter 17 suffrages en son nom.
Le détail des résultats
Communiqué officiel de l’Upec, envoyé à 18H30
A l’issue de ce scrutin, les listes « Pour une université publique, éthique et collégiale –
Pour l’UPEC » obtiennent 2 sièges au conseil d’administration de l’UPEC :
– 1 siège en collège A – professeur·e·s et personnels assimilés,
– 1 siège en collège B – autres enseignant·e·s et chercheur·e·s assimilés.
Les listes « Ensemble pour l’UPEC » obtiennent 8 sièges au conseil d’administration de l’UPEC :
– 4 sièges en collège A – professeur·e·s et personnels assimilés,
– 4 sièges en collège B – autres enseignant·e·s et chercheur·e·s assimilés.
Les listes « Pour une université de projets » obtiennent 4 sièges au conseil d’administration de l’UPEC :
– 2 sièges en collège A – professeur·e·s et personnels assimilés,
– 2 sièges en collège B – autres enseignant·e·s et chercheur·e·s assimilés
Les listes « Agir ensemble pour une UPEC ouverte, humaniste et démocratique » n’obtiennent pas de siège au conseil d’administration de l’UPEC.
Les listes « SGEN-CFDT Sympathisantes, Sympathisants », « Liste d’union des BIATSS pour l’UPEC » « Horizon 2024 pour les personnels de l’UPEC » et « SNPTES » obtiennent chacune un siège dans le collège Biatss. La liste « Agir ensemble pour une UPEC ouverte, humaniste et démocratique » n’obtient pas de siège.
La liste « BOUGE TA FAC » obtient 3 sièges dans le collège usagers. Les listes « Alter Energie Etudiante – Sauvons nos campus », « Les associations étudiantes mobilisées pour les IAE et IUT » et « UNEF le syndicat étudiant contre la sélection, pour le maintien des rattrapages et de la compensation ! » obtiennent pour chacune d’entre elles un siège dans le collège des usagers.
Participation
Les élections au conseil d’administration ont mobilisé 81% des électeurs et électrices du collège A (professeur·e·s et personnels assimilés) ; 67% de ceux du collège B (autres enseignant·e·s et chercheur·e·s assimilés) ; 65% des BIATSS (personnels administratifs, techniques et de bibliothèque) et enfin 3,2% des usagers (étudiant·e·s).
Les 24 nouveaux élus du conseil d’administration et les 5 personnalités extérieures nommées se réuniront le 12 juillet pour l’élection de 3 autres personnalités extérieures. Le Conseil d’administration ainsi complété se réunira début septembre pour l’élection du président ou de la présidente.
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