Formation | | 27/06/2018
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Comment les étudiants de médecine de Paris Sud se forment par simulation

Comment les étudiants de médecine de Paris Sud se forment par simulation

“Jamais la première fois sur le patient! “ Tel est l’enjeu du LabForSIMS de la faculté de médecine Paris-Sud au Kremlin-Bicêtre. Coup d’oeil dans ce laboratoire dernier cri de formation par la simulation.

«J’étais aux Etats-Unis en 1989 à l’hôpital de Stanford quand j’ai découvert que la simulation médicale déjà très développée là-bas, raconte le professeur Dan Benhamou à la tête du laboratoire. De retour en France, il a fallu dix ans pour pouvoir acheter le premier mannequin haute-fidélité (ressemblant aux humains). Il y a cinq ans, nous avons pu créer ce laboratoire nous permettant de lancer officiellement la formation par la simulation et de l’ouvrir aux étudiants», poursuit le professeur.   Aujourd’hui,   2400 personnes bénéficient de ces formations et l’objectif est d’élargir le public touché et de continuer à développer des pédagogies innovantes, avec notamment le passage au statut de département de recherche. «La simulation médicale peut être humaine grâce aux jeux de rôles, synthétique avec des mannequins et enfin numérique avec la réalité virtuelle et les serious-games», résume Sylvie Retailleau, la présidente de l’université. Farida Adlani est venue marquer le soutien de la région «et sa compétence sanitaire et social» à ce projet de pédagogie technologique.

Virtuel mais tactile

Dans un espace total d’environ 330 m², le laboratoire développe différent procédés de simulation. Un casque sur la tête, une visiteuses teste le scénario de la réanimation d’un bébé : avec une manette dans chaque main,  elle tente de lui mettre un bonnet, un masque à oxygène et des capteurs sur le torse. La deuxième personne à tester prend plus d’assurance. «C’est tout le temps comme cela, celui qui est en deuxième réussit toujours beaucoup mieux car il a appris en observant», explique Claire Boithias, néonatalogiste. «Ces scénarios virtuels servent à l’apprentissage des procédures et de leurs enchaînements dans un temps donné. Dans la médecine, le tactile est très important et c’est pour cela que nous développons le mixte entre tactile et virtuel.» Grâce à une caméra positionnée au-dessus du patient et des marqueurs sur les objets, le laboratoire est en train de développer un système où les étudiants pourront manipuler des objets avec un casque de réalité virtuelle. D’autres outils sont à disposition comme un chatbot développé avec de l’intelligence artificielle qui répond par la voix afin de simuler la décision d’un diagnostic.

Des mannequins suréquipés

Dans une autre salle, un mannequin est étendu sur un brancard dans un décor de chambre d’opération. A la surprise du néophyte, il cligne soudainement des yeux. «Il a aussi des pupilles qui réagissent à la lumière, il peut s’exprimer pour dire si il sent quelque chose», explique Alexandre Renault, technicien des simulations. «Ce mannequin est au milieu d’équipements qui sont totalement réels, on lui injecte de l’adrénaline en cas d’arrêt cardiaque! Tout est fait pour être comme une intervention normale.» L’étudiant fait donc les gestes jusqu’au bout, comme avec cette simulation d’accouchement (photo en dessous) où les sages-femmes peuvent s’entraîner dans différents cas de position du bébé. Pour la VR comme pour les mannequins la pédagogie est la même : «on fait un briefing avant, puis les étudiants effectuent le scénario, et enfin on débriefe. Cette dernière partie est la plus importante. Le but du formateur est de faire parler les apprentis de leurs erreurs et qu’ils s’en rendent compte eux-même. La simulation, c’est le moment de faire des erreurs et de ne plus les reproduire dans le bloc», explique Claire Boithias.

Ces simulations peuvent être aussi appliquées pour apprendre des gestes de survie au grand public. C’est le cas de ce mannequin relié à un ordinateur montrant  en direct  la qualité du massage effectué par l’utilisateur.

 

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