Grosse tension lors de l’évacuation ce jeudi 9 mai du gymnase Joliot-Curie qui abritait une partie des personnes évacuées du squat de la Heunière de Vitry-sur-Seine depuis l’incendie criminel qui avait eu lieu dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 mai.
Ce squat situé rue Audigeois abrite plusieurs communautés de migrants depuis déjà plusieurs années, dans des bâtiments différents. Suite à l’incendie dans l’un des bâtiments, la ville a relogé provisoirement femmes et enfants à l’hôtel. 5 chambres sont réservées à Maisons-Alfort et Choisy-le-Roi. Environ 45 hommes ont par ailleurs été accueillis dans le gymnase Joliot-Curie où la Croix rouge locale a mis à disposition matériel et suivi.
Selon les retours de bénévoles sur place, tout se passe très sereinement durant les premiers jours. Les tensions commencent à apparaître en début de semaine lorsque les personnes hébergées comprennent qu’elles ne pourront pas retourner dans leur squat, pour des raisons de sécurité, et que le gymnase ne pourra pas non plus les accueillir durant des mois. Le bâtiment où a eu lieu l’incendie est muré. Alors qu’une délégation de la ville vient au gymnase ce lundi 7 mai pour procéder à un diagnostic social qui recense chaque cas individuel, elle se voit opposer une fin de non recevoir.
Les résidents du gymnase recherchent alors des soutiens extérieurs pour les aider à réclamer un nouveau lieu d’accueil. Plusieurs mères qui étaient hébergées à l’hôtel reviennent au gymnase pour que les familles restent groupées quand arrive sur place la Ligue de défense noire africaine (LDNA) le mardi 8 mai. La LDNA filme ces mères et leurs bébés en dénonçant leurs conditions d’accueil et appelle sur Facebook à venir aider en relayant l’adresse du site. De l’eau, du lait, des ingrédients arrivent, portés parfois par des habitants du quartier. Des personnes arrivent aussi en renfort, parfois d’autres départements, augmentant la population au sein du gymnase à une soixantaine de personnes dès le 9 mai au matin.
“Au total, une centaine de personnes, dont une vingtaine de femmes avec des nourrissons, étaient installées dans le gymnase. Au regard des risques, notamment sanitaires, générés par cette occupation, l’évacuation de l’équipe-
ment municipal est devenue une nécessité“, indique la mairie de Vitry-sur-Seine.
Le 9 mai, le représentant de la LDNA, Gucci, se fait le porte-parole des résidents du gymnase auprès de la police et du maire-adjoint à la sécurité venus voir la situation sur place. La discussion, entièrement filmée et retransmise sur Facebook, dégénère. La LDNA accuse la mairie de négligence, lui reprochant de laisser femmes et nourrissons sans nourriture ni électricité dans le gymnase. Le maire-adjoint réplique que toutes les mères ont été accueillies à l’hôtel. Quelques heures plus tard, la LDNA indique avoir déposé un référé-liberté “pour demander au juge administratif de sommer à la ville de Vitry sur Seine de trouver une solution de relogement pour les familles femmes , hommes , enfants du gymnase Joliot Curie”.
C’est dans ce contexte qu’intervient l’évacuation ce jeudi 10 mai au matin. Une partie des personnes sont déjà parties du gymnase lorsque la police arrive. La tension monte rapidement et la fin de l’évacuation s’achève au milieu des gaz lacrymogènes, filmée par la LDNA.
“14 familles ont été hébergées dans des hôtels par les différents services sociaux. 12 autres personnes ont été prises en charge par la Ville pour une durée pour 4 nuits. Ce dramatique événement de la précarité ne devrait pas exister dans un pays développé. La France s’honorerait de donner les moyens que s’exerce pleinement ses principes d’égalité et de fraternité”, indique et commente la mairie de Vitry.
“Nous avons une réunion aujourd’hui pour savoir ce qu’il va se passer après”, indique une des personnes hébergées à l’hôtel. Ce vendredi 11 mai, plusieurs dizaines de personnes qui vivaient dans le squat, essentiellement des hommes, se sont rassemblées dans le square Audigeois. Certains y ont passé la nuit. Non loin, des parents viennent chercher leurs enfants à la sortie de l’école Jean Moulin. Quelques uns ont déposé des packs d’eau minérale.
On aimerait savoir si ces gens sont immigrants réguliers ou expulsables. Par simple souci humanitaire, puisque leurs conditions de vie sont si terribles en France qu’ils insultent même la mairie qui leur vient en aide, sans compter la rébellion contre la police : un Français moyen se retrouverait en garde à vue pour moins que ça.
En tout cas, à défaut d’oeuvre utile en Afrique noire, la Ligue de défense noire africaine (LDNA) parait avoir bien étudié les lois et recours au tribunal français. Vous voulez un logement ? Faites un squat pour ensuite exiger un relogement prioritaire. Facile
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