Justice | | 15/02/2018
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La fausse victime du Bataclan sera jugée le 22 mars

La fausse victime du Bataclan sera jugée le 22 mars

Florence M. a un mois pour préparer sa défense. Le procès de cette quadragénaire de Maisons-Alfort accusée d’avoir touché plus de 25 000 euros en se faisant passer pour une victime des attentats du 13 novembre au Bataclan, a été renvoyé au 22 mars. Histoire d’une escroquerie.

Il y a un an à peine, Florence M. se présentait dans un commissariat de police et racontait avoir survécu à l’attaque du Bataclan. Elle avait donné de nombreux détails, montrant notamment des tickets falsifiés du concert à son nom. La combine avait fonctionné et l’accusée, inscrite sur la liste unique des victimes par le parquet, avait obtenu 25 000 euros du Fonds de garantie des victimes de terrorisme, près de 13 000 euros de l’Assurance maladie et des points auprès de la mairie de Paris pour l’obtention d’un logement social. A cette époque, elle portait un bracelet judiciaire après une avoir été condamné une seconde fois pour escroquerie.

Un an plus tôt, en décembre 2015, quelques semaines à peine après les attentas qui avaient fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, Florence s’était présentée aux membres de l’association de victimes Life for Paris (LfP) comme étant proche d’une personne gravement blessée dans l’attaque du Bataclan. La quadragénaire avait créé un faux profil Facebook au nom de la prétendue victime, l’alimentant de photos et contenus. D’abord bénévole, elle s’était ensuite rendue indispensable à l’association qui l’a salariée pendant 9 mois pour s’occuper de prestations en événementiel. La Maisonnaise avait également obtenu un siège au sein de Conseil d’administration de la LfP. Selon des éléments de l’enquête communiqués lors de cette audience, Florence se serait servie de tickets de concerts fournis par des proches de victimes pour en fabriquer des faux.

L’avocate de la quadragénaire, Me Savoy-Nguyen, a demandé à ce que sa cliente bénéficie d’une expertise psychologique et psychiatrique, rappelant qu’elle prenait des anti-dépresseurs au quotidien et qu’elle avait vécu des épreuves difficiles tout au long de sa vie. L’avocate a également réclamé que Florence soit placée sous contrôle judiciaire pour qu’elle puisse préparer sa défense sereinement plutôt que d’attendre le procès en prison.

« Il n’y a pas besoin de mener d’expertise. C’est une personne qui manipule les autres. En audition, elle répond au policier qui lui demande si elle a berné le psychiatre lors de ses examens médicaux, ‘oui, j’e nallais pas bien à ce moment là’. Comment peut-on être certain qu’elle n’essaiera pas encore de berner les experts ? La meilleure façon d’éviter le renouvellement de l’infraction est de la placer en détention provisoire. Le bracelet électronique ne l’a pas empêchée la fois dernière de récidiver », a requis le parquet.

La juge a renvoyé le procès au 22 mars et prononcé la mise en détention provisoire de Florence.

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