Disparition brutale d’un îlot de culture sur la place Lénine de Champigny-sur-Marne. La librairie Honoré, ouverte depuis 2010, ferme ce vendredi à 14 heures.
Pour Philippe Honoré, l’ancien prof de conservatoire et ancien directeur de théâtre, qui avait créé cette maison en 2010, la nouvelle est tombée comme un couperet. “J’espérais que nous aurions entre trois et six mois de sursis mais le Tribunal de Commerce a prononcé hier la liquidation définitive et immédiate. Nous sommes encore sonnés”, confie le gérant. “C’est une nouvelle violente et très brutale“, écrit-il aussi sur sa page Facebook. Tristesse, désolation, colère, les réactions n’ont pas tardé sur la toile. “Une librairie qui ferme c’est un deuil pour notre culture !” réagit Jack. “La seule librairie où j’allais, la seule librairie où je savais que je repartais toujours avec des livres qui, même sans connaître l’auteur, ont réussi à me plaire”, pointe Morgane. D’autres expriment leur colère, mettant la fermeture sur le compte des travaux du centre-ville.
Philippe Honoré, lui, se souvient de difficultés dès le début de l’aventure, même s’il a toujours voulu y croire. “Champigny est une ville de 80 000 habitants mais en réalité il y a plusieurs villes en une et tout le monde ne passe pas par la place Lénine. Certes il y a le marché devant mais c’est un marché très populaire, ce n’est pas un marché bobo parisien. Et puis, les gens réclament tous une librairie en centre-ville mais peu s’y rendent régulièrement“, observe le gérant. Dès les premiers mois, les recettes ne s’envolent pas comme espéré.
En juin 2015, après cinq ans d’activité, elle avait sonné l’alarme sur sa situation et organisé une soirée de mobilisation tandis qu’une association, Vivre pour lire, s’était créée pour la soutenir. “Les gens se sont énormément mobilisés et la fréquentation a grimpé durant plusieurs mois, mais progressivement, elle est ensuite retombée. Il est plus confortable de commander sur Internet… Je ne leur jette pas la pierre “, constate Philippe Honoré. Début 2016, la mairie de Champigny a aussi donné un coup de pouce en rachetant le bail de la librairie moyennant 80 000 euros pour proposer un contrat de location à la place. Une entrée d’argent qui a permis de contribuer au remboursement de l’emprunt. Mais depuis, les affaires n’ont pas prospéré, malgré la constance des plus fidèles.
En 2017, le chiffre d’affaires a même baissé, passant de 482 000 à 467 000 euros. Et en décembre dernier, le gérant avait annoncé son intention de se retirer et sa quête d’un repreneur. “Le chiffre d’affaires est très honorable comparé à celui d’autres librairies de sa dimension, mais reste malgré tout en dessous d’un seuil lui permettant de gagner de l’argent (lourdes charges, problèmes de trésorerie liés à la saisonnalité de la librairie). L’exercice 2016-2017 a été très mauvais, une année avec des élections présidentielles très chaotiques d’abord, des travaux en centre ville qui empêchent de circuler et de se garer facilement et tout simplement un budget d’achat sur les produits culturels en recul sur tout l’ensemble du territoire. Mes libraires n’ayant pas de leur côté les moyens financiers de reprendre la librairie, l’arrivée d’un repreneur extérieur est la solution la plus simple et la plus pérenne”, avait-il confié sur le réseau social. “Pour fonctionner correctement, il aurait fallu atteindre un chiffre d’affaires de 600 000 euros”, estime aujourd’hui le gérant. Pour atteindre cet objectif, la librairie comptait sur les marchés aux professionnels, mais si elle a obtenu les commandes des établissements scolaires, elle n’a pas réussi à gagner l’appel d’offre de la médiathèque, une manne sur laquelle elle comptait. Elle ne désespérait du reste pas de gagner ce marché lors de son renouvellement, et prévoyait de monter à nouveau un dossier, en s’y prenant différemment. Trop tard. Ce mercredi, le Tribunal de commerce a sonné le glas. “Au-delà de la tristesse de voir cette aventure se terminer, l’immédiateté de la décision ajoute à l’émotion. Avec les libraires, nous étions comme une famille“, témoigne Philippe Honoré.
“Peut-être y aura-t-il à nouveau une librairie à cet emplacement, je l’espère! Dans quelques années, avec le métro à côté et le trottoir élargi, ce sera un emplacement formidable!“
Hé bien à Vitry, après 90 ans de communisme nous avons la même analyse et le même résultat .
Bizarre !
Une nouvelle librairie vient de s’ouvrir dans des conditions que nous ne connaissons pas, mais certainement d’une surface trop petite.
Souhaitons qu’elle retrouve un minimum de de lecteur !
La raison de cette fermeture est simple à expliquer : elle ferme car il n’y a plus de clients…. Lapalisse n’aurait pas dit mieux !
La vraie question à se poser c’est : pourquoi, alors qu’il y a des librairies dans les communes avoisinantes, il n’y a plus de lecteurs à Champigny..?
Ce ne serait pas, par hasard, le résultat de 70 ans de communisme ..?
Ayons l’esprit ouvert !!!!!
Au moins si elle pouvait ouvrir et avoir un choix très ouvert, nous aurions déjà une satisfaction.
Une librairie place Lénine, c’est un oxymore ..?
Nous sommes tous tristes de voir les points de ralliement de la culture, des racines Françaises disparaître dans nos villes de banlieue, dirigées par des “idéologistes dogmatiques” qui n’ont rien vu venir et qui encore pire ne font rien devant l’évidence qui se déroule sous leurs yeux.
S’il pouvait y avoir un projet pour sauver cette librairie.
La mairie pourrait déjà participer en mettant à disposition un local à moindre frais.
Cette librairie était déjà, et depuis longtemps, sous perfusion de la Mairie, la vérité c’est qu’après 70 ans de gestion communiste on pensait qu’ils apporteraient l’instruction pour tous et le désir de lire… hélas on ne voit que trop le résultat…!
J’ai dirigé les travaux de cette librairie en 2010, ce fut une très belle aventure avec Philippe et Sophie. Je suis atterré de lire qu’elle ferme. Philippe savait que ce serait difficile, que cette place Lénine est une catastrophe urbaine, mais il y croyait.
C’est vraiment très triste.
Bonsoir Monsieur Ricard,
C’est très volontaire votre démarche.
Dans quelle ville est cette librairie ?
Le propriétaire actuel arrête pour cause de limite d’âge ou pour des raisons de rentabilité
Etant ancien libraire je ne peux qu’être désolé de ce qui arrive à notre confrère. Nous avons vendu la nôtre il y a 2 ans après 10 années d’activité. Malheureusement le propriétaire actuel arrête à la fin de l’année pour raisons personnelles. Avec des amis et anciens clients de la librairie, il se monte une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) pour acheter le fond et le stock. Si tout va bien la librairie pourrait redémarrer en septembre. S’il n’est pas trop tard, peut-être une solution pour la librairie Honoré.
600 000 euros de ÇA annuels, ça fait environ 3000 euros de vente par jour d’activité .
C’est beaucoup, même en centre ville d’une commune importante.
Ce que j’observe, c’est que les librairies qui fonctionnent sont soit très grosses, soit toutes petites. Et dans le second cas les rémunérations doivent être très tirées.
Mais quelle place pour une librairie intermédiaire, avec des charges lourdes et une clientèle trop rare ?
Je crois que vous vous trompez,
Facebook, n’est pas un livre, c’est une messagerie, et si vous confondez son usage c’est très grave.
Maintenant ou vous avez raison. Pendant que les “illettrés” jouent avec leurs Smartphones la ville fait ce qu’elle veut.
On constate le résultat.
A priori, vous ne connaissez ni Facebook, ni l’ironie…
la France des illettrés n’a plus besoin de libraires. Facebook sur smartphones suffit largement
Les campinois ne sauraient ils plus lire aprés la fermeture de la seule librairie de Champigny?
Trop simple, de dire que c’est amazon. Personnellement je n’ai jamais acheté un livre a amazon et j’etais un client fidele de la librairie Honoré.
Cela dépend du manque d’image de ce qui devrait être le centre de Champigny sur Marne, ville de 7plus de 70000 habitants.
Cette place Lenine est un désastre à l’image d’une ville communiste moyenne de l’ex URSS.
Recemment pour modifier le parking des voitures et les empêcher de venir sur la 2e place, en parsemant le bitume de mosaïques gnoguignolesques, la municipalité a bien dépensé 100000€ et déjà un premier résultat avec la fermeture de la librairie!
C’est triste,, même désespèrent.
Malheureusement la politique de Champigny étant la même que celle de Vitry, elle produit les mêmes effets.
Les deux librairies de Vitry ont fermé, peut-être la dernière de Champigny. C’est le résultat de la fausse mixité.
Les maires voudront un jour ouvrir leurs yeux et abandonner leur politique irréaliste.
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