Annoncé en avril par les présidents des sept départements de banlieue, le projet de fonds interdépartemental d’investissement était officialisé ce mardi par les intéressés à l’occasion d’une conférence de presse ce midi. Avec une nouvelle de taille : le souhait de la ville de Paris d’y participer. De quoi cornériser la Métropole du Grand Paris.
Pourtant aux antipodes du point de vue de leur couleur politique, les départements de banlieue ont joué la solidarité pour batailler contre leur suppression. de quoi créer des liens. Se penchant sur les moyens de répondre aux questions que la métropole doit résoudre, notamment en matière d’inégalités de richesses, ils ont aussi décidé d’apporter des réponses, pas seulement verbales mais financières donc concrètes. Ainsi est née l’idée d’un fonds interdépartemental abondé par tous et qui profiterait à tous, mais dont la contribution des départements les plus riches serait plus importante tandis que les départements les plus pauvres seraient les plus grands bénéficiaires.
“Malgré le désengagement de l’Etat et sa fébrilité en la matière, il est indispensable de corriger les très grands écarts de richesse qui existent entre les territoires. Ces écarts sont insoutenables pour les populations, insoutenables sur le long-terme, incompatibles avec le développement harmonieux de l’Ile-de-France. Fort de ce constat et sur une base volontaire, les départements franciliens coopèrent pour renforcer la solidarité territoriale, rééquilibrer les richesses et œuvrer à réduire les inégalités en Île-de-France. Nous nous associons pour renforcer la solidarité entre les différents territoires, sans créer de nouvel échelon ou de nouvelles frontières”, a insisté Christian Favier, président PCF du Val-de-Marne en préambule, rappelant que “les départements constituent de très grands investisseurs publics en Ile-de-France : 2 milliards d’euros d’investissement pour les 7 Départements franciliens en 2017, à mettre en perspective avec 1,65 milliard pour la Région (CA 2017) et 16 millions d’euros pour la Métropole du Grand Paris (CA 2017)…”
“Nous sommes des machines à fabriquer de la solidarité, nous l’avons fait à l’échelle intra-départementale et désormais, nous allons le faire au-delà”, a renchéri Pierre Bédier, président LR des Yvelines.
150 millions d’euros dès 2019
Concrètement, ce fonds sera porté par un établissement public interdépartemental présidé par les sept présidents de banlieue, avec approbation des décisions à l’unanimité et doté de 150 millions d’euros par an dès 2019. Objet : financer des projets d’investissement interdépartementaux comme le réaménagement de la RD920 entre Bourg-la-Reine (92), Cachan, Arcueil (94) et Paris, qui concerne trois départements, le prolongement du tramway T1 à l’Est ou le réseau interdépartemental de prise en charge de l’autisme. Objectif: augmenter en moyenne de 5% les investissements des départements, en prenant comme base la moyenne des investissements 2015-2017 et de 7% l’épargne nette.
Ci-dessous le détail des investissements par département, en millions d’euros :
Seine-et-Marne (77) | 13,14 | 8,72% |
Yvelines (78) | 27,04 | 17,95% |
Essonne (91) | 9,55 | 6,34% |
Hauts-de-Seine (92) | 62,26 | 41,33% |
Seine-Saint-Denis (93) | 13,46 | 8,94% |
Val-de-Marne (94) | 15,94 | 10,58% |
Val-d’Oise (95) | 9,24 | 6,13% |
Total | 150,63 | 100,00% |
Paris prêt à rejoindre le mouvement
Alors que Paris s’était retrouvé légèrement en porte-à-faux avec sa banlieue dans la bataille des départements, la ville, qui partage de nombreux projets en commun avec ses derniers, a émis le souhait d’être de la partie, a rapporté le président PS de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. De quoi augurer d’un joli coup de pouce dans le budget. De son côté, Patrick Devedjian, président LR des Hauts-de-Seine a indiqué son souhait de voir également la région Ile-de-France entrer dans le fonds.
La Métropole en ligne de mire
Quid de la Métropole du Grand Paris ? “C’est nous la vraie métropole”, répond sans ambages Patrick Devedjian.
Les présidents ont écrit au président de la République
Reste désormais à obtenir l’accord de l’Etat, via le préfet de région. “En principe, les collectivités ont un droit à l’expérimentation”, revendique le président du Val-de-Marne, qui avait rappelé la confirmation prochaine de ce fonds lors de son déjeuner de presse de rentrée. Si le feu passe au vert, la création de ce fonds devrait faire l’objet de délibérations dans les départements concernés avant la fin de l’année 2018. En attendant, les présidents des conseils départementaux ont pris les devants en écrivant au président de la République.
Doper le Fonds de solidarité pour le budget fonctionnement
Outre ce fonds exclusivement dédié à l’investissement, les départements souhaitent aussi doubler les moyens du Fonds de solidarité pour les départements de la région d’Ile-de-France (FSDRIF) actuellement doté de 60 millions d’euros pour le passer à 120 millions d’euros, soit au total 270 millions d’euros consacrés au rééquilibrage, directement par les départements.
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Mais on marche sur la tête? Nos dirigeants qui veulent supprimer les départements de banlieue?
On est commandé par des utopiques des moins que rien!!! Pfft..Pfft On reviens 55 ans en arrière, à l’époque de la SEINE ET OISE où les habitants de PONTOISE et de CRÉTEIL devaient se déplacer à VERSAILLES à la préfecture pour leurs démarches de toutes sortes!!!!
Rien que d’imaginer un ceci; il faut être nul de nul. Et ça se dit intelligent Pfft Pfft Pfft
50 ans après leur apparition, les départements de proche banlieue découvrent des raisons de coopérer. Mieux vaut tard que jamais. Mais pourquoi si tard ?
Parce qu’ils craignent l’extension (par la loi) des pouvoirs de la métropole, pardi ! La concurrence stimule l’innovation ?
“un établissement public interdépartemental ( ) avec approbation des décisions à l’unanimité” : droit de veto pour tout le monde donc, voilà de quoi bloquer toute initiative d’envergure, on aura de l’eau tiède avec saupoudrage général pour ne fâcher personne.
L’Union européenne fait du surplace, sur bien des sujets qui demandent des décisions à l’unanimité
Il est bon de rappeler que la Métropole du grand Paris est une intercommunalité et que donc son fond d’investissement est un fond intercommunal, distinct mais complémentaire, et en rien contradictoire, de ce fond interdépartemental qui concerne un échelon superieur. Donc plutot que de jouer les gros bras les departements feraient mieux de s’harmoniser avec la Métropole. Car finalement le problème n’est pas tant le mille feuilles que cette concurrence entre les échelons.
Donc les 8 départements d’Ile de France = région IDF essayent de prendre la place de la métropole, preuve par la pratique que l’on peut fusionner ces 3 échelons sans soucis contrairement à ce que tous les élus qui ont peur de perdre leur place essayent de nous faire croire !
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