L’Assemblée nationale a adopté la semaine dernière deux amendements à la loi de finances 2019 pour étoffer de 140 millions par an le budget du Grand Paris Express en s’appuyant sur une taxation locale préconisée par le député LR du Perreux-sur-Marne, Gilles Carrez. Ce dernier avait rendu un rapport sur le sujet, préconisant une rallonge de 250 millions d’euros.
Le député, qui proposait de jouer sur trois leviers : la taxe de séjour pour les touristes, la taxe sur les bureaux et la taxe sur les bureaux et la taxe spéciale d’équipement. Finalement, c’est une partie des propositions qui ont été prises en compte, permettant d’augmenter les recettes de 140 millions d’euros, en jouant principalement sur un aménagement de la taxe sur les bureaux et entrepôts grâce notamment à l’augmentation de 10% de son montant à Paris et dans les Hauts-de Seine ainsi qu’à l’inclusion des stationnements commerciaux à l’exception des parkings relais. A elle seule, cette mesure devrait rapporter 120 millions d’euros. Les 20 millions d’euros complémentaires seront issus d’une taxe additionnelle de 15% de la taxe de séjour. Le gouvernement n’a en revanche pas suivi le député sur la revalorisation de la taxe spéciale d’équipement qui concerne les ménages, alors que la fronde contre la hausse de la taxe sur le diesel bat déjà son plein. Reste à répondre aux questions préalables posées par le rapport Carrez de septembre concernant les nouveaux risques de dérapage des coûts liés aux angles morts qui subsistent. Pour faire le point régulièrement, le gouvernement a aussi fait voter un amendement obligeant à financer toute dépense supplémentaire qui serait mise à la charge de la SGP (Société du Grand Paris), établissement public maître d’ouvrage du futur métro.
Lire : les propositions de Gilles Carrez pour financer le Grand Paris Express
Le Medef se désole, le département se réjouit
Dans un communiqué, le Medef Grand Paris a dénoncé cette mesure, qualifiant le projet de métro de “puits sans fond”, rappelant que les entreprises contribuent déjà pour près de 500 millions d’euros par an au projet ( taxe sur la création de bureaux de 320 M), taxe d’équipement indexée sur les valeurs locatives de 117 M et imposition forfaitaire sur les entreprises de réseau de 66 M) et pointant que le taux moyen de prélèvements obligatoires de l’hôtellerie parisienne était déjà de 47,6% contre 35,1% à Londres qui n’a pas de taxe de séjour.
De son côté, le président PCF du Val-de-Marne, Christian Favier, a salué ce renforcement du financement du métro périphérique en insistant d’aller au bout du projet sans le rogner. “La Société du Grand Paris dispose à présent des moyens pour réaliser le Grand Paris Express en conservant toutes les fonctionnalités dont l’interopérabilité à Champigny-sur-Marne, préservant ainsi l’efficacité de la ligne 15 toute entière. Je serai particulièrement attentif au devenir de ces ressources supplémentaires qui doivent aussi acter le financement des travaux de la gare d’interconnexion ligne 15 Sud / RER E de Bry-Villiers-Champigny, partie intégrante du schéma d’ensemble dont la réalisation a été confiée par la loi à la Société du Grand Paris”, prévient l’élu.
Puits sans fond et report d’échéance à tout va.
En 2010, l’ouverture de la ligne 15 était claironné pour 2017 soit 7 ans, aujourd’hui c’est pour 2025 donc dans 7 ans.
En réalité, chaque année, l’échéance a été reporté d’un an, ça promet pour la suite…
… à bientôt pour une nouvelle rallonge …
“puits vraiment sans fond” !!!
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