Le 21 septembre 2017, le préfet de la région Ile-de-France, Michel Cadot, a rendu un rapport au Premier ministre proposant plusieurs scénarios de nouveaux calendriers pour le métro Grand Paris Express, avec un double objectif : boucler un certain nombre de lignes avant les Jeux Olympiques et diminuer la charge financière.
Dans le rapport de la Cour des comptes publié cette mi-janvier 2018, un tableau compare ainsi le calendrier prévisionnel établi par la SGP (Société du Grand Paris, maître d’ouvrage du projet), et la proposition “au plus tôt” du préfet, destinée à coller avec les exigences des Jeux Olympiques, mais qui n’a pas la préférence du préfet concernant les lignes 17 Nord et une partie de la 18, qui semblent techniquement difficiles à réaliser dans un temps accéléré. “Dans une étude commandée par la DGITM (direction générale des infrastructures, des transports et de la mer) au printemps 2017 et dont les conclusions ont été rendues le 13 juillet 2017, le Centre d’étude des tunnels (CETU) juge peu vraisemblable le respect des échéances de 2024, même en augmentant le nombre de tunneliers. Il identifie même des risques juridiques, techniques et financiers supplémentaires qui seraient induits par une telle accélération de la réalisation des lignes 17 et 18 en vue d’une mise en service pour les Jeux olympiques de 2024“, indique la Cour des comptes.
“Le scénario socle proposé par le préfet de la région d’Île-de-France et les options consistent tous en un report de la réalisation de plusieurs tronçons du réseau du Grand Paris Express. Ils ont pour conséquence d’alléger la trajectoire de dépenses de la SGP à court et moyen termes (entre 2018 et 2022). En revanche, ils ne réduisent pas le coût total du projet, ce que seule une révision de son périmètre pourrait permettre”, rapporte la Cour des comptes qui présente deux tableaux reprenant les calendriers proposés par le préfet.
Dans le premier tableau, ci-dessous, sont présentés un comparatif des échéances prévues officiellement par la SGP actuellement (colonne du milieu) et le calendrier “options au plus tôt” du préfet (mais pas celui qu’il préconise).
Le second tableau présente un comparatif entre les anciens engagements de la SGP de 2014 non actualisés avec les projections actuelles de la SGP (1ere colonne), l’hypothèse “au plus tôt” du préfet, et le scénario préconisé par le préfet (3e colonne).
Ce qui change pour le Sud et Est parisien
En ce qui concerne le Sud Est parisien, la ligne 15 Sud se retrouve renvoyée à 2024, juste à temps pour les JO, dans les deux propositions du préfet. Le premier tronçon de la 15 Est (Saint-Denis-Rosny) serait renvoyé de 2026 à 2028 mais la fin du tronçon (Rosny-Champigny) resterait en 2030. La 14 Sud reste en 2024. La ligne 18 Orly-Massy prendrait de l’avance pour être prête en 2024 également. Dans le Nord parisien en revanche, le scénario proposé ne chercherait pas à tenir l’échéance de 2024 pour la 17.
Des propositions mais pas encore d’arbitrage
Pour l’heure, les données officielles en vigueur sont celles du calendrier réactualisé de la SGP. L’arbitrage du gouvernement ou de l’Elysée est attendu pour clarifier au plus vite la situation. Lors d’une réponse au sénateur UDI val-de-marnais Laurent Lafon ce mardi 16 janvier, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a donné une idée de la direction. Reconnaissant qu’il s’agit d’un projet crucial, qui intervient après un développement exclusivement radial des transports publics parisiens, et qu’il n’était pas question de modifier le schéma d’ensemble, la ministre a néanmoins indiqué que les délais actuellement indiqués étaient “très ambitieux” et qu’elle ne pensait pas que “l’on puisse dire qu’ils sont réalistes quand on voit la complexité de construire 200 km de métro automatique”. Et la ministre d’indiquer le gouvernement présenterait prochainement un “calendrier recalé sur des bases réalistes“.
Télécharger le rapport complet de la Cour des comptes
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