Initiative | Val-de-Marne | 28/11/2018
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Grand Paris Express: miser sur l’insertion locale plutôt que les travailleurs détachés

Grand Paris Express: miser sur l’insertion locale plutôt que les travailleurs détachés

Coffreur, conducteur d’engin, terrassier, plombier… Autant de métiers nécessités en nombre pour construire le métro Grand Paris Express et pour lesquels trouver des candidats sur place ne va pas de soi. C’est dans ce contexte qu’est née une initiative originale de partenariat entre des entreprises, NGE et Evariste, le Conseil départemental du Val-de-Marne et la fondation agir contre l’exclusion (Face Val-de-Marne). En jeu : 1000 emplois locaux et une insertion professionnelle durable. Explications.

Ambiance de ruche ce mardi 27 novembre à la Cité des métiers du Val-de-Marne de Choisy-le-Roi. S’y tenait non seulement un forum insertion à destination des bénéficiaires du RSA mais aussi la signature d’une convention originale.  “Nous avons un vrai besoin de main d’oeuvre et plutôt que de recourir à des travailleurs détachés de Pologne ou de Roumanie, nous avons décidé de chercher d’abord à recruter localement“, confie Eric de Ficquelmont, vice-président d’Evariste, un groupement d’une cinquantaine de PME franciliennes de travaux publics, espaces verts, nettoyage… dont la moitié sont situées en Val-de-Marne. “Nous nous sommes rapprochés du Conseil départemental du Val-de-Marne qui travaille sur l’insertion des bénéficiaires du RSA et accueille aussi les MNA (mineurs étrangers non accompagnés qui restent accompagnés à leur majorité le temps de trouver leur voie) et est en contact des jeunes sortis du système scolaire ou éloignés de l’emploi via les missions locales“, expose-t-il. Même besoin pour NGE, un groupe de BTP indépendant qui appartient à 65% à ses salariés. Le groupe, qui va bénéficier de ce renfort de main d’oeuvre, contribuera en contrepartie à leur formation professionnelle.

Du côté du Conseil départemental, l’enjeu est de favoriser l’insertion des publics éloignés de l’emploi comme par exemple les bénéficiaires du RSA, et son rôle dans ce partenariat est d’identifier les personnes alors que la collectivité est en contact avec eux dans le cadre de ses compétences sociales. “Plusieurs rencontres ont déjà été organisées entre les partenaires prescripteurs du territoire, parmi lesquels les missions locales, Pôle Emploi, les CCAS (centres communaux d’action sociale) et services emploi des villes en présence des responsables ressources humaines de R2T, entreprise de travail intérimaire filiale d’Evariste”, détaille Christian Favier, président du Conseil départemental. Pour la collectivité, cette action spécifique vers les métiers du BTP s’inscrit dans le prolongement d’autres initiatives ciblées comme Systématic vers les métiers du numérique, le partenariat avec Jean-Luc François pour la haute couture ou encore avec Cuisine mode d’emploi et Thierry Marx pour la restauration.

Quatrième partenaire:  la fondation agir contre l’exclusion, Face Val-de-Marne, un réseau d’entrepreneurs locaux qui oeuvrent à l’insertion par l’emploi et défendent la responsabilité sociale des entreprises. Son rôle sera d’animer des ateliers pour aider les nouvelles recrues à comprendre et adopter les codes de l’entreprise. “Nous travaillons à la fois sur les situations de recrutement pour être embauché et les situations professionnelles pour rester dans l’emploi”, explique Sylvie Menikoff, directrice de l’association, en charge de ces ateliers. “Cela va de l’exactitude et la ponctualité au travail en équipe. Nous abordons toutes les questions qui peuvent se poser, parfois liées aux différences culturelles comme par exemple la difficulté pour certains à regarder dans les yeux. Il n’y a pas de question tabou et nous traitons aussi de la manière de composer avec sa religion dans le travail, en expliquant par exemple que si l’on quitte un chantier pour aller prier, on abandonne l’équipe“, détaille Bernard Benoist, président de Face Val-de-Marne.

Au total, ce-sont 1000 emplois destinés à des Val-de-Marnais que les entreprises se sont engagées à recruter dans les deux ans, et des partenariats du même type pourraient suivre avec les autres départements de petite couronne. D’ores et déjà, 42 personnes ont été rencontrées et 20 ont été embauchées. C’est le cas de Traore, 38 ans, arrivé de Côte d’Ivoire il y a quelques années et qui vit à La Queue-en-Brie. D’abord manoeuvre intérimaire, il a été recruté par NGE et démarrera sa formation le 3 décembre. Faniel, lui, a fui l’Erythrée il y a trois ans et a été recruté comme coffreur. Ahmed, 26 ans, habitant d’Orly, vient pour sa part du Soudan et est en formation depuis déjà la fin octobre comme conducteur d’engin.  S’il y a surtout des hommes, quelques femmes sont aussi dans l’équipe des pionniers, à l’instar de Vonona, 29 ans, qui a passé un BTS de commerce international à Madagascar mais galère à trouver du travail. D’ici quelques années, tous pourront montrer le futur métro en disant qu’ils y étaient!

Pour présenter le dispositif, une réunion publique sera organisée le 12 décembre, avec des entretiens d’embauche individuel.

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