Gouvernance | | 19/03/2018
Réagir Par

Grand Paris: militants et élus En Marche poussent à la réforme

Grand Paris: militants et élus En Marche poussent à la réforme

Adeptes des grandes marches, les militants LREM sont partis cet hiver sur les marchés pour parler aux habitants du Grand Paris, en parallèle d’un questionnaire en ligne et de groupes de travail sur différents sujets (transports, logements…). Ils présentaient leurs conclusions ce samedi 17 mars à Saint-Ouen devant 150 adhérents,  en même temps que se tenait le rassemblement des JAM (Jeunes avec Macron) au pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne. Par ailleurs, trois députés ont rendu un rapport à l’Elysée sur la réforme institutionnelle fin 2017. Retour sur ces trois initiatives LREM autour du Grand Paris.

Les six groupes de travail Grand Paris de LREM

Depuis le mois de novembre, six groupes de travail LREM sur les institutions, les transports, l’environnement, l’urbanisme, le logement et le développement économique ont travaillé un diagnostic sur le Grand Paris. “Sur le plan institutionnel, le Grand Paris n’est pas lisible, les compétences de chaque échelon ne sont pas clairement définies. Dans le domaine des transports, le groupe de travail a mis en avant les inégalités entre territoires et un sous-investissement de 40 ans dans les infrastructures, mais aussi une qualité de service inégale, un manque de multi-modalité fluide, une faible prise de conscience de l’enjeu des données et un manque d’ambition dans ce domaine. Le groupe de travail environnement insiste sur le potentiel non exploité de valorisation énergétique dans la métropole. Sur la question de l’urbanisme, un des points clés concerne la densification qui doit se faire en analysant les disparités territoriales. La métropole est trois fois moins dense que Paris intra muros, une des plus forte densité au monde. Le groupe de travail sur le logement met en lumière la fracture entre territoire favorisés et défavorisés et la répartition inégale du parc de logement sociaux. Enfin, en termes d’attractivité économique, le potentiel de diversité culturelle et linguistique est sous-exploité au vu des enjeux de rayonnement économique et culturel international“, résume un communiqué sur ce diagnostic. “Cette phase de diagnostic va permettre d’engager une réflexion sur le modèle de métropole que nous souhaitons et conduira à des propositions concrètes dans les mois qui viennent“, pointe le communiqué.

Les Grand-parisiens CSP + s’expriment

En parallèle, des responsables de comités LREM ont été sur le terrain pour recueillir le sentiment des habitants et ont mis en ligne un questionnaire, rempli par près de 2000 personnes (1971 exactement), dont les résultats étaient commentés en même temps que le diagnostic ce samedi 17 mars à Saint-Ouen.  Concernant le profil des répondants, la Rem rappelle en préambule que l’échantillon des répondants est plutôt masculin (59% d’hommes) et composé de cadres et professions intellectuelles supérieures (50 % contre 20 % de la population du Grand Paris). Seulement 6% d’ouvriers et employés ont répondu alors que ces deux catégories pèsent 25 % des actifs du Grand Paris, pose le mouvement. En termes d’âge, l’échantillon des répondants compte une majorité de 35-64 ans.  Concernant les réponses,  56% des répondants disent connaître la Métropole du Grand Paris mais plus un tiers reconnait ne pas vraiment savoir ce que c’est. 60% des répondants se sentent en revanche grand-parisiens. Pour 86% des personnes interrogées, le Grand Paris est d’abord associé aux transports mais aussi à l’aménagement du territoire (61%) et à l’attractivité économique internationale (59%).

Une majorité en faveur de la suppression des départements

Une large majorité estime aussi que le Grand Paris est utile. Près d’un tiers le trouvent utile et 40% le trouvent très utile. Seuls 4% des répondants le jugent totalement inutile. Concernant les questions cruciales de l’échelon que les répondants souhaitent supprimer et le mode d’élection des représentants du Grand Paris (suffrage universel ou grands électeurs du bloc communal), la présentation power point ne rend pas compte des résultats, mais les différents représentants En Marche interrogés sur cette question laissent entendre qu’une majorité de répondants ont choisi de supprimer l’échelon départemental. A l’automne, un sondage Ipsos réalisé par le Conseil départemental du Val-de-Marne avait au contraire indiqué que 75% des habitants du 94 étaient opposés à la suppression du département dans le cadre d’un transfert de ses compétences à la métropole. A chacun son thermomètre.

 

Guillaume Gouffier-Cha, député du 94, co-auteur d’un rapport sur la réforme de la métropole

Trois parlementaires LREM, Céline Calvez (92), Pacôme Rupin (75) et Guillaume Gouffier-Cha (94), ont par ailleurs planché sur la question de la métropole et rendu leurs conclusions à l’Elysée dès le mois de décembre 2017. Pour le parlementaire val-de-marnais qui a contribué à ce rapport, il n’est pas possible de rester dans le statu-quo, et si l’élu se félicite que le président de la République prenne son temps pour concerter et parler avec tout le monde, il estime qu’il faudra se prononcer avant l’été.  Les annonces sur cette réforme du Grand Paris, qui devaient intervenir en octobre avant d’être reportées de mois en mois pour finalement ne plus être programmées du tout, sont de fait devenues une Arlésienne.

Concernant le périmètre de cette métropole, le député de Fontenay-Saint-Mandé-Vincennes penche plutôt pour la zone dense, tout en précisant qu’il s’agit de son avis personnel. “Il y a des problématiques propres à la zone dense à commencer par la pollution, la lutte contre la pauvreté, les inégalités, la crise du logement ou encore la mobilité. Il y a un besoin d’amélioration de la coordination des politiques publiques sur la zone dense. Ceci étant dit,  je ne suis pas fermé et j’entends la peur exprimée par certains de créer un espace régional à deux vitesses. Mais nous avons besoin d’un dispositif sur la zone dense. Le champignon rouge de la pollution correspond à la zone dense”, affirme l’élu.

Peu enclin à donner un avis tranché sur la délicate question de la suppression ou pas des départements de petite couronne, Guillaume Gouffier-Cha plaide pour une “évolution des départements qui deviendraient un échelon déconcentré de la métropole”.  Les départements pourraient alors devenir des territoires. Sur la compétence sociale des départements, le parlementaire rappelle qu’il y a déjà des conventions avec les mairies et les CCAS (Centre communal d’action sociale) concernant le RSA. “L’échelon de la proximité est la commune“, insiste le député qui ne veut en revanche surtout pas prononcer le mot de “suppression des départements“, insistant sur la complexité du problème.  Quid de la gouvernance?  Les conseillers de ces territoires, d’éventuel périmètre départemental, seraient-ils élus au suffrage universel ou pas ? L’élu ne souhaite pas répondre à ce stade.

“Le plus important aujourd’hui est d’aller au bout de la construction de la Métropole du Grand Paris. Aujourd’hui, le compte n’y est pas. Nous avons besoin d’une gouvernance plus coordonnée, plus efficace et plus efficiente qui ne correspondra pas au schéma de l’un ou de l’autre. C’est pour cela que cela prend du temps car il y a un besoin de consensus. Le projet doit se faire avec les élus locaux et avec une adaptation également des services de l’Etat”, insiste l’élu val-de-marnais.

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
4 commentaires

N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

Ajouter une photo
Ajouter une photo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous chargez l'article suivant