En octobre 2017, l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France (ARS), autorité déconcentrée de l’Etat, justifiait la recevabilité de disposer de 5 centres de greffe hépatique en Ile-de-France compte tenu de l’évolution épidémiologique du cancer et des pathologies du foie. Pourtant, dans le projet définitif de nouveau schéma régional de santé mis en concertation par l’ARS ces derniers jours, ce nombre est passé de 5 à 3.
Les données épidémiologiques n’ont pourtant pas changé entre cet automne et ce début 2018. La stratégie de l’AP-HP, en revanche oui. A l’automne, l’Assistance publique des hôpitaux de Paris qui dispose de quatre centres de transplantation hépatique adultes à Henri Mondor et Paul Brousse dans le Val-de-Marne, Beaujon dans les Hauts-de-Seine et La Pitié-Salpêtrière à Paris, avait en effet encore officiellement dans ses cartons un projet à Saint-Antoine. Depuis, ce projet n’est plus et l’Ap-Hp a par ailleurs décidé de réduire cette activité de greffe à 3 centres, en transférant les actes de transplantation héptaique de Mondor à Brousse en Val-de-Marne. Du coup, l’ARS s’est adaptée à la stratégie de l’institution hospitalière et a modifié sa proposition d’autorisations de centres de transplantation hépatique dans la région. Un retournement de position qui met en colère la coordination Mondor. “Ce changement s’est opéré sans aucune concertation. Cela montre que l’ARS est totalement subordonnée à la décision d’un homme, à la tête de l’AP-HP, c’est inadmissible”, dénonce Fabien Cohen, porte-parole de la coordination Mondor.
Alerté, le président du Conseil départemental, Christian Favier, s’est également indigné que le délicat conflit qui dure depuis plusieurs mois au sein de l’AP-HP, et devait être discuté par un groupe de travail entre les deux hôpitaux, semble tranché administrativement par un changement de chiffre sur les documents présentés par l’ARS. “Des consultations ont eu lieu. Une délégation a été reçue à ma demande par le directeur général de l’ARS qui assurait alors que rien n’était décidé. Les parlementaires et la Coordination ont été reçus par Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP et par le cabinet de la Ministre de la Santé. Celui-ci avait demandé à Monsieur Hirsch de créer un groupe de travail avec les acteurs locaux. Nous attendons toujours ce groupe de travail… La publication de ce projet régional de santé court-circuite les discussions entre les élus, la Coordination et le Ministère. Cette méthode est inadmissible ! Elle remet en cause le poids de la parole ministérielle et des promesses faites“, proteste le président du département.
Alors que la situation est toujours en suspens, le président du Val-de-Marna annonce qu’il accueillera le 30 mars à 14h30 une table-ronde publique sur le sujet, avec toutes les parties prenantes qui acceptent de participer, à la demande de la coordination.
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