Alors que le projet de loi Asile et immigration doit être présenté ce mercredi 21 février en Conseil des ministres, les les agents de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) ont décidé de faire grève et de manifester, à l’appel des syndicats Asyl et Cgt-Ofpra, pour protester
contre le projet de loi et le projet de décret portant expérimentation de certaines modalités de traitement des demandes d’asile en Guyane. RDV était donné à 9 heures devant l’Ofpra puis 11h30 devant le Conseil d’Etat.
“Cette réforme de l’asile, dans une confusion des genres que nous croyions abolie depuis la disparition du ministère de l’immigration et de l’identité nationale, traite à la fois des politiques de l’asile et de l’immigration. En poursuivant un double objectif de gestion des flux migratoires et de rationalisation des dépenses publiques, au détriment du droit d’asile et des demandeurs, elle marque une rupture sans équivoque avec la tradition française de l’asile”, motivent les grévistes qui s’opposent notamment à la remise en cause du caractère suspensif du recours pour certains demandeurs placés en procédure accélérée, la réduction du délai de recours devant la CNDA d’un mois à 15 jours, la perte du droit au maintien sur le territoire français à compter de la lecture de la décision de la CNDA en séance publique (au lieu de la notification), l’impossibilité, sauf circonstances exceptionnelles, pour les demandeurs déboutés de solliciter une admission au séjour sur un fondement autre que l’asile si ce fondement n’a pas été invoqué auprès du guichet unique dès l’enregistrement de la demande d’asile, l’allongement de la durée maximale de placement en rétention de 45 à 90 jours – voire 135 – et la privation de liberté des demandeurs d’asile placés en procédure Dublin et encore le rétablissement du délit de franchissement illégal des frontières françaises et le maintien du placement en procédure accélérée des demandeurs d’asile entrés en France munis d’un titre d’identité ou de voyage d’emprunt.
“Le demandeur d’asile, désormais jugé délinquant dès son entrée irrégulière sur le territoire et présumé fraudeur parce qu’il aura tardé à déposer sa demande d’asile devra donc, dans un temps record, s’enregistrer en préfecture et introduire sa demande à l’OFPRA, rédiger son récit de vie en français et faire traduire l’ensemble de ses documents, réceptionner sa convocation et organiser les modalités de sa venue à l’Office, préparer son entretien à l’OFPRA et emporter la conviction de l’officier de protection dans une langue dont il faudra espérer qu’elle n’aura pas été sélectionnée à tort par la préfecture (comme c’est aujourd’hui très souvent le cas). Ceux qui feront l’objet d’une décision négative devront poursuivre cette course contre la montre pour faire, en quinze jours seulement, toutes les démarches nécessaires au dépôt d’un recours devant la CNDA. Plusieurs mesures des projets de loi et de décret auront inévitablement pour conséquence d’accentuer la pression sur l’ensemble des personnels de l’OFPRA dont la charge de travail est déjà lourde et la responsabilité importante”, pointent les agents.
#LoiAsileImmigration Les agents de l’@Ofpra en grève #enterrementdudroitdasile pic.twitter.com/4MQT2fgWEY
— Isis Adam (@IsisAdam) 21 février 2018
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